Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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Perception de l’avenir du métier infirmier selon le sexe (en %)<br />
Homme Femme Ensemble<br />
Ensoleillé 1,5 3,6 3,3<br />
Peu nuageux 8,1 6,9 7,0<br />
Couvert 34,6 31,9 32,3<br />
Perturbations 22,8 33,3 31,9<br />
Orageux 14,7 10,2 11,0<br />
Grosse tempête 14,0 11,8 12,1<br />
Non réponse 4,4 2,2 2,6<br />
Total 100,0 100,0 100,0<br />
L’ancienneté dans le métier paraît également influencer ces perceptions. <strong>Le</strong>s<br />
professionnelles qui se sont installées à la fin des années 1970 et durant la première moitié de<br />
la décennie 1980 sont plus pessimistes que la moyenne. À l’inverse, celles qui se sont<br />
installées récemment (il y a moins de 3 ou 4 ans) sont, quant à elles, un peu plus optimistes<br />
que la moyenne. <strong>Le</strong>s premières ont connu « l’âge d’or » de la profession et ont ensuite été au<br />
cœur des changements ayant affecté l’activité. Or, ces évolutions sont quasi systématiquement<br />
perçues en termes de dégradation du métier (mise en place des seuils d’activité, stagnation<br />
voire diminution des revenus, développement des AIS, raréfaction des actes techniques,<br />
développement de la concurrence avec les autres services et les autres professionnels de<br />
l’intervention à domicile, etc.). Dans ces conditions, on peut comprendre que ces<br />
professionnelles envisagent l’avenir avec une certaine inquiétude. En revanche, les infirmières<br />
les plus récemment installées n’ont pas – ou très peu – connu ces transformations. Aussi, ce<br />
qui prédomine chez elles, ce sont toujours les premières impressions plutôt positives sur<br />
l’exercice libéral (nette progression de leur revenu comparé à l’exercice salarié, sentiment de<br />
relative liberté…). C’est sur la base de cette courte expérience, pour l’instant ressentie<br />
positivement, qu’elles envisagent sereinement l’avenir.<br />
<strong>Le</strong>s entretiens nous apportent un éclairage supplémentaire sur les raisons de cette<br />
sombre vision de l’avenir du métier. De nombreuses infirmières ont le sentiment que leur<br />
profession est laissée pour compte, dans un contexte de tentative de maîtrise de dépenses de<br />
santé. Quelquefois même, on pense que le métier fait office de bouc émissaire (les AIS<br />
seraient tout particulièrement visés). <strong>Le</strong>s arguments mobilisés pour rendre compte de ces<br />
difficultés ne manquent pas. Depuis quelques années déjà, certaines ressentent le poids des<br />
mesures visant à restreindre voire à réduire le volume de leur activité : mise en place des<br />
seuils d’activité, restrictions en matière de prescriptions d’actes infirmiers, maintien d’actes<br />
non répertoriés dans la nomenclature (et par conséquent non rémunérés), etc. La profession<br />
est également menacée sur le plan financier, elle serait de moins en moins « viable » en raison<br />
de l’absence de revalorisation des actes, de l’augmentation des charges sociales ou encore du<br />
déremboursement à venir de certains soins « jugés non nécessaires ». Enfin, le danger est<br />
également attribué aux concurrences que connaît la profession : celles des aides ménagères<br />
qui « coûtent moins cher que les infirmières », des SSIAD qui s’accaparent les actes de<br />
nursing, des aides-soignantes qui pourraient bien remplacer les infirmières pour faire les<br />
toilettes (celle-ci se retrouvant alors à assurer essentiellement une fonction de coordination),<br />
des médecins qui réalisent des pansements ou des injections, des laboratoires qui effectuent<br />
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