Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Le</strong> budget soins recouvre deux entités distinctes :<br />
- les « soins de base » (ou de nursing) : ils regroupent les prestations paramédicales<br />
relatives aux soins d’entretien, d’hygiène, de confort et de continuité de la vie ;<br />
- les « soins techniques » : ils comprennent l’ensemble des prestations médicales et<br />
paramédicales nécessaires à la prise en charge des affections somatiques et psychiques des<br />
résidents.<br />
Lorsque les établissements sont non médicalisés (sans budget soins), ils font appel au<br />
secteur libéral : infirmières libérales et médecins généralistes. Sinon, ils embauchent un<br />
personnel spécialisé pour dispenser les soins. <strong>Le</strong>s établissements ont la possibilité de choisir<br />
entre un tarif de soins global ou un tarif de soins partiel (n’intégrant pas les rémunérations<br />
versées aux médecins généralistes et aux auxiliaires médicaux libéraux intervenant dans<br />
l’établissement – hors médecin coordonnateur et infirmières libérales –, ainsi que les<br />
examens de biologie, de radiologie et les médicaments). <strong>Le</strong> tarif soins est arrêté par le préfet<br />
(DDASS) et acquitté par l’assurance maladie, sous forme d’une dotation globale versée par la<br />
CPAM du ressort de l’établissement.<br />
De fait, ces nouvelles dispositions légales entraînent une réduction, voire un arrêt, du<br />
recours aux services des infirmières libérales. Ces évolutions peuvent être très mal perçues<br />
par les syndicats infirmiers, comme en témoignent ces deux extraits d’articles publiés sur le<br />
site du syndicat Convergence Infirmière 162 :<br />
Article du 18/11/2005<br />
« (…) nous devons nous battre pour lutter contre l'éviction manu-militari des infirmières de<br />
ces établissements. En effet, nous perdons ainsi une partie de nos droits de présentation de<br />
notre clientèle, sans aucune compensation de la part de ces établissements, qui font de la<br />
captation de clientèle d'une part, et d'autre part, nous exposons notre clientèle à une grave<br />
problématique de santé publique, en nous faisant complice de l'exercice illégal de la<br />
profession d'infirmière, notre rôle est parcellisé, le personnel embauché, est insuffisamment<br />
qualifié ; et nous ne voyons pas la qualité prônée dans cette réforme, ainsi mise en place ».<br />
Article du 14/12/2005<br />
« Ce dossier est un véritable "bourbier" car il semble que l’administration, malgré une<br />
volonté ministérielle, d’aboutir dans ce dossier de la part du ministre, a décidé de<br />
médicaliser les maisons de retraite comme les établissements hospitaliers. Ainsi, les<br />
infirmières continuent à être " virées" et sont remplacées par du personnel non qualifié (…)<br />
En effet, la technocratie considère que les soins d’hygiène ne doivent plus être l’exclusivité de<br />
l’infirmière libérale. C’est la raison pour laquelle CI a décidé de mener des actions en<br />
justice, et notamment au pénal, pour détournement de clientèle avec demande de<br />
dédommagement important, exercice illégal de la profession, afin de rendre caduque les<br />
conventions tripartites ».<br />
Au-delà de ces revendications syndicales, nous pouvons rendre compte des pratiques<br />
actuelles des infirmières libérales à partir des entretiens approfondis recueillis en 2004. En<br />
premier lieu, les menaces ressenties cinq années auparavant se sont effectivement en grande<br />
partie concrétisées. Ainsi, de nombreuses professionnelles ont cessé d’intervenir dans les<br />
établissements pour personnes âgées dans la mesure où les soins y sont désormais assurés par<br />
162 http://www.convergence-infirmiere.fr.<br />
97