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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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la Picardie où la densité d’implantation est, selon les départements, deux à trois fois moindre.<br />

Assurément, le fait d’effectuer des AIS joue à plein comme variable d’ajustement. Quand la<br />

densité d’infirmières est forte, les patients soignés sont en moyenne moins nombreux mais ils<br />

payent bien plus. En moyenne, en Métropole, il paye annuellement 212 € à une infirmière,<br />

mais cette somme varient de moins de 100 € dans le centre de la France à plus de 400 € dans<br />

les départements méditerranéens. En somme, bien que visitant moins de patients, les<br />

infirmières des régions du Sud de l’Hexagone rééquilibrent leurs revenus en visitant plus<br />

souvent, en passant plus de temps, en effectuant plus d’activités de soins et de gardes à<br />

domicile (AIS) 175 , AIS que tendent à délaisser les infirmières dès lors qu’elles sont moins<br />

nombreuses à travailler dans une zone géographique déterminée. L’étude de la CNAMTS<br />

signale par ailleurs que les infirmières libérales voient plus de clients que les infirmiers<br />

libéraux (en moyenne 304 contre 272 par an). On sait pourtant – on l’évoquera en détail plus<br />

loin – que ces derniers effectuent plus d’heures de travail, mais il est vrai qu’ils réalisent aussi<br />

plus d’AIS, qui requièrent un temps plus long et dont la rémunération est aussi différente 176 …<br />

L’étude de la Drees précise les choses déjà en matière de densité. <strong>Le</strong>s communes<br />

rurales ne sont pas les moins bien loties puisque la densité d’infirmières libérales est<br />

supérieure d’un quart à la moyenne nationale. Ce sont plutôt les communes dites<br />

« périurbaines » ou « multipolarisées », c'est-à-dire celles où plus de 40 % des actifs occupés<br />

vont travailler dans des aires urbaines extérieures à la commune, qui connaissent une densité<br />

la plus faible. Pour autant les honoraires nets des infirmières libérales dépendent peu des<br />

types de communes où elles travaillent. : « Si l’on excepte l’agglomération parisienne, où les<br />

honoraires nets des infirmiers libéraux sont supérieurs à la moyenne de 8 %, les écarts<br />

restent compris dans les autres zones entre -5 % et +1 %. Hors honoraires pour frais de<br />

déplacements, ces écarts seraient toutefois plus marqués. En effet, le poids des honoraires<br />

pour frais de déplacement varie de 25 % dans les zones rurales à 12 % dans l’agglomération<br />

parisienne, et c’est leur prise en compte qui permet de remonter au niveau de la moyenne les<br />

honoraires des communes rurales, de l’espace à dominante rurale et des petites unités<br />

urbaines » 177 .<br />

Il s’opère bien un certain rééquilibrage. Par ailleurs, le taux de charge totale, qui se<br />

décompose entre les postes loyer, achats liés à l’activité, frais de déplacement et cotisations<br />

sociales, est d’environ 40 % 178 avant impôts sur le revenu. Ce sont, sans surprise, les frais de<br />

déplacement qui varient le plus, entre espace à dominante rurale et pôle urbain. Finalement ce<br />

taux de charge de 40 % environ renvoie à un revenu annuel net moyen d’un peu plus de<br />

38 000 € (soit, en euros, un peu moins de 3 200 € par mois et, en francs, un peu moins de<br />

175<br />

Une étude particulière, réalisée par la CNAMTS en 2001, et portant sur les infirmières dites « à très forte<br />

activité » en 1999 -et donc à forts revenus- (plus de 23 000 actes) a montré qu’il s’agissait d’infirmières ayant<br />

pour autant une clientèle nettement plus réduite que les autres, mais réalisant une part d’AIS de plus des trois<br />

quarts, là où le ratio d’ensemble était de deux tiers. CNAMTS, Carnets statistiques, n° 111, 2005, op. cit. pp. 19-<br />

30.<br />

176<br />

<strong>Le</strong> rapport annuel de 2003 de la CNAMTS précise un peu cet écart : « Un client versera des honoraires<br />

supérieurs s’il consulte un homme (233 € contre 175 €) que s’il consulte une femme. Annuellement un patient<br />

paye en moyenne 182 € »., CNAMTS, « <strong>Le</strong> secteur libéral des professions de santé en 2001 ». CNAMTS,<br />

Carnets statistiques, 2003, n°109. p.77.<br />

177<br />

Pascale Breuil-Genier, « Honoraires et revenus des professions de santé en milieu rural ou urbain ». Études et<br />

résultats, n° 254, 2003, op. cit. p. 7.<br />

178<br />

La plupart des infirmières interrogées évoquent un taux de 50 %, en référence probablement au mode rapide<br />

de calcul des charges salariales.<br />

115

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