Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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« C’est une différence culturelle, pourquoi les hommes ne sont pas à ces métiers-là ? C’est<br />
culturel ! ! Ce n’est pas un métier de femme dans le sens où on doit avoir les qualités d’une<br />
femme pour l’exercer, ça n’a rien à voir ».<br />
Fabrice<br />
En second lieu, les infirmiers tentent de se rapprocher de la profession médicale sur le<br />
plan des pratiques (sélection des AMI et abandon des AIS), sur le plan symbolique<br />
(multiplication des attributs associés à la profession médicale : cabinets infirmiers proches des<br />
cabinets médicaux, voitures permettant de montrer sa réussite sociale) ou encore sur le plan<br />
discursif. Par exemple, les infirmiers qui réalisent une part importante d’AIS se définiront<br />
volontiers comme « infirmiers généralistes » ou « infirmiers en soins généraux ». Ceux qui<br />
réalisent une part important d’AMI (et en général, les carrières masculines vont dans le sens<br />
d’une spécialisation croissante au fil des années) s’auto qualifient « infirmiers spécialistes » :<br />
« Infirmière en libéral, c’est comme infirmière généraliste ».<br />
141<br />
Fabrice (DE en 1997)<br />
« (Au moment de son installation) J’avais un certificat de mon chef de service comme quoi je<br />
savais faire des cathéters, des chimio et tout ça, j’avais tous les certificats, j’étais<br />
confiant. (…) Je suis allé distribuer mes cartes de visite, je suis allé voir tous les médecins,<br />
toutes les pharmacies, toutes les infirmières libérales qui étaient déjà installées. (…) Tous<br />
m’ont bien reçu. Ah, vous êtes jeune, qu’est-ce que vous faites comme soins ? Je suis infirmier<br />
en soins généraux. (Aujourd’hui) On ne fait que des soins techniques, mais on ne va pas faire<br />
comme aux États-Unis, on ne va pas se spécialiser, mais si on pouvait avoir tout ce qui est<br />
chimio, dialyse péritonéale, tout ce qui des soins comme ça, ça nous plairait bien ! »<br />
Aimé (DE en 1985)<br />
Nous avons par ailleurs insisté sur la proximité entre infirmiers libéraux et médecins<br />
généralistes dont les relations sont marquées par la familiarité, la confiance ou encore<br />
l’amitié.<br />
D’une manière plus générale, l’exercice libéral du métier infirmier ne paraît pas avoir<br />
le même sens, ni la même finalité, pour les hommes et pour les femmes. Pour les infirmiers,<br />
travailler en libéral est presque équivalent au fait d’exercer un autre métier. À leurs yeux, ils<br />
n’ont plus rien de commun avec leurs collègues employés par les établissements :<br />
« On n’est pas dans le même bateau. Ce n’est pas pareil. Ce sont des salariés ».<br />
Thierry<br />
Cette distinction professionnelle et sociale repose sur un certain nombre d’éléments de<br />
comparaison, comme leur capacité annoncée à prendre en charge globalement le malade (sur<br />
le plan technique, mais aussi relationnel, social, etc.) et leur disponibilité quasi sans limite<br />
(24h/24h). De plus, exercer en libéral est synonyme d’autonomie, de liberté et de<br />
responsabilité. Pour les femmes, on peut relever une certaine continuité entre leur activité<br />
institutionnelle et leur activité indépendante. Autrement dit, elles ont le sentiment d’exercer<br />
toujours le même métier, mais différemment. Finalement, on peut formuler l’hypothèse selon<br />
laquelle le passage en libéral constitue pour les infirmiers une stratégie de