Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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l’ablation d’un sein. Après, on retourne recoucher la personne qui a la myopathie supposée.<br />
Et ce monsieur c’est de la surveillance, il est diabétique, on contrôle son diabète. Après, à<br />
13 heures 30, on retourne sonder la personne de 7 heures et puis le soir ce sont des couchers,<br />
distributions de médicaments. Et ça se met à sonner et ça dépend si la famille est capable de<br />
gérer ça ou pas ».<br />
Jacqueline<br />
(exercice de groupe en secteur urbain)<br />
Cette énumération des actes réalisés au cours d’une journée ordinaire qualifiée de<br />
« calme », témoigne de la diversité, mais également de la réitération des soins produits auprès<br />
de patients, qui présentent des pathologies et/ou des handicaps eux-mêmes variés. Ainsi, les<br />
actes répertoriés dans la nomenclature (NGAP) sont une chose, ceux qui sont inventoriés par<br />
les infirmières libérales en sont une autre. Sur ce point, l’analyse de contenu du corpus<br />
d’entretiens conduit à relever l’existence d’une catégorisation indigène de ces actes quelque<br />
peu différente de la classification administrative officielle. Cet ordonnancement fait appel aux<br />
représentations professionnelles qui appréhendent le soin à partir de deux dimensions souvent<br />
présentées comme étant diamétralement opposées : la dimension technique et la dimension<br />
relationnelle 15 . De telles conceptions amènent alors à opérer une distinction entre des actes<br />
qualifiés de « nursing » (axés sur des soins d’hygiène, de confort et de réconfort du malade) et<br />
des actes qualifiés de « techniques » (c’est-à-dire des soins à visée thérapeutique, qui<br />
recourent à des gestes et des matériels spécialisés). <strong>Le</strong> tableau suivant recense – sans être<br />
exhaustif – les types de soins qui, aux yeux des infirmières libérales, s’inscrivent dans l’un ou<br />
l’autre de ces pôles.<br />
Pôle nursing et confort Pôle technique<br />
- <strong>Le</strong>vers et couchers<br />
- Mobilisation, changements de positions<br />
- Habillage, déshabillage<br />
- Toilettes : douches, « petites toilettes »<br />
- Pommadages<br />
- Changes<br />
- Aides à l’élimination : sondes urinaires, étuis péniens<br />
- Soins de bouche<br />
- Toilette mortuaire…<br />
16<br />
- Injections : intraveineuses , intramusculaires, souscutanées…<br />
- Perfusions<br />
- Prises de sang<br />
- Pansements<br />
- Nutrition parentérale<br />
- Soins d’escarres<br />
- Ablation de fils de suture<br />
- Insulino-thérapie (patients diabétiques)<br />
- Chimiothérapie<br />
- Dialyse<br />
- Soins palliatifs (pompes, chambres<br />
implantables)…<br />
À côté de ces soins techniques et de nursing qui sont également spécifiés par les<br />
infirmières hospitalières 16 , émerge une troisième catégorie d’actes, centrés sur la prévention<br />
(des complications ou des aggravations liées aux pathologies traitées) et sur l’éducation<br />
thérapeutique du patient (autour de l’observance et du bon usage des médicaments prescrits,<br />
des conseils diététiques, etc.). Enfin, une quatrième variété d’actes concerne les soins qui ne<br />
sont pas reconnus par la nomenclature et qui ne font donc l’objet d’aucune rémunération (de<br />
15<br />
Sur le contenu de cette idéologie professionnelle voir Jacques Saliba, Brigitte Bon-Saliba, Brigitte Ouvry-Vial,<br />
« <strong>Le</strong> technique et le relationnel » in <strong>Le</strong>s Infirmières, ni nonnes, ni bonnes, Paris, Syros, 1993, pp. 98-102.<br />
16<br />
Voir Anne Vega, « <strong>Le</strong>s infirmières hospitalières françaises : l’ambiguïté et la prégnance des représentations<br />
professionnelles », op. cit, pp. 103-115.