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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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En revanche Anne-Marie a revu son opinion à ce sujet. Son remplaçant va bientôt<br />

devenir son collaborateur et la clientèle féminine ne voit pas cela d’un si mauvais œil que<br />

cela :<br />

« Vous c’est bien, mais lui il me tient mieux, il est plus costaud, il me soulève plus facilement<br />

(…) il avait toujours des blagues à raconter ».<br />

<strong>Le</strong>s difficultés inhérentes au rapport à la souffrance<br />

Dans leur ensemble, les enquêtées signalent les progrès intervenus depuis quelques<br />

années en matière de prise en charge et de soulagement de la douleur : l’usage de certains<br />

produits s’est banalisé (les antalgiques, la morphine, etc.) et les médecins sont de moins en<br />

moins réservés quant à la possibilité de les prescrire. Ces évolutions contribuent alors à<br />

réduire sensiblement l’appréhension et l’angoisse des soignantes confrontées à de telles<br />

situations :<br />

« On ne voit plus ces douleurs horribles qui déformaient la personne. Moi j’ai été confrontée<br />

à la douleur et j’ai vu des gens hurler. On avait que du D. Même en piqûre, ça n’a jamais<br />

soulagé personne ».<br />

Irène<br />

Quelques rares soignantes n’ont toutefois pas perçu ces changements. Par exemple, pour<br />

Léa qui exerce en zone rurale, les produits qui sont utilisés aujourd’hui (dont la morphine) le<br />

sont depuis déjà bien longtemps.<br />

Cependant, tous les propos convergent pour affirmer que la prise en charge de la<br />

douleur mérite encore d’être améliorée : certaines douleurs sont encore largement sousévaluées<br />

et d’autres restent mal maîtrisées (douleurs neurologiques, fractures). De l’avis de<br />

Jacqueline, la prise en charge de la douleur serait plus satisfaisante à l’hôpital :<br />

« On avait pas peur de leur donner des calmants ».<br />

Quoiqu’il en soit, la souffrance des malades reste difficilement tolérable surtout<br />

lorsqu’elle s’accompagne d’un sentiment d’impuissance (« quand on ne peut rien »). Il est<br />

également insupportable d’être confrontée à des patients qui refusent d’être soulagés (« qui<br />

endurent et qui ont toujours enduré ») ou à l’inverse à ceux qui n’acceptent pas du tout de<br />

souffrir :<br />

« À ce moment-là qu’est-ce qu’on fait ? On ne peut pas les endormir ! »<br />

32<br />

Irène<br />

Pour celles qui n’ont pas eu l’occasion de suivre de formations ayant trait à la gestion<br />

de la douleur, un autre problème tient à l’usage délicat des produits :<br />

« Il suffit d’un petit dosage supplémentaire et la personne passe dans un semi-coma ».<br />

Jacqueline<br />

Mais la difficulté majeure exprimée par les professionnelles tient à l’impression de ne<br />

pas être écoutée sur ce point, ni par les médecins, ni par l’entourage du patient. À plusieurs

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