Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
En revanche, ces infirmières insistent toujours sur les limites, qui à leurs yeux, ne<br />
doivent pas être franchies. Par exemple, l’aide à domicile ne doit pas se charger de contacter<br />
le médecin ou bien encore d’aller chercher les médicaments à la pharmacie 155 :<br />
« Des fois, il faut remettre les choses à leur place en restant bien complémentaire ».<br />
Jacqueline<br />
Un exemple de typologie des figures d’aides à domicile<br />
Nous proposons de rendre compte des manières dont les infirmières libérales se<br />
représentent les aides à domicile à partir du discours d’Irène. Au fil de son entretien, Irène a<br />
en effet décliné assez longuement les différentes images de l’aide ménagère. Ces conceptions<br />
peuvent être présentées dans la typologie suivante :<br />
1. « <strong>Le</strong>s gouvernantes »<br />
Il s’agit en général des aides ménagères les plus âgées et les plus expérimentées. Elles<br />
sont définies comme des professionnelles très efficaces, qui prennent en charge à elles<br />
seules l’aspect domestique du maintien à domicile: « elles tiennent la maison ». <strong>Le</strong>s<br />
infirmières libérales éprouvent beaucoup de satisfaction à coopérer avec ces professionnelles :<br />
c’est « confortable ». En revanche, ces dernières éprouveraient quelques difficultés à se<br />
positionner vis-à-vis de la personne aidée. La relation entre l’aide ménagère et la personne<br />
aidée est jugée trop interpersonnelle et trop empreinte d’affects. Cette absence de posture<br />
professionnelle et de prise de recul placerait les auxiliaires de vie dans une certaine<br />
insécurité :<br />
« <strong>Le</strong> problème, c’est que quand les gens arrivent en fin de vie, c’est savoir où est leur place,<br />
parce qu’elles ne sont pas de la famille, elles ne sont que des professionnelles (…) Il faut<br />
savoir travailler avec elles en les protégeant ».<br />
2. <strong>Le</strong>s « aides ménagères qui font des choses, mais qui ont besoin qu’on leur explique »<br />
Cette seconde figure renvoie essentiellement aux « nouvelles aides ménagères », c’est-àdire<br />
celles qui débutent dans le métier, indépendamment de leur âge. Ces professionnelles peu<br />
expérimentées et peu formées sont très demandeuses de conseils et d’informations, par<br />
exemple au sujet de leurs attributions :<br />
« Elles ne savent pas sur quel pied danser et nous appellent par exemple pour savoir si elles<br />
doivent mettre un suppositoire ou pas ».<br />
Des modes d’apprentissage informels (« sur le tas ») peuvent être développés autour<br />
des questions relatives aux aides (par exemple : l’alimentation des malades, les transferts<br />
lit/fauteuil, les conduites à adopter en cas de fausse route) et des questions relatives à<br />
l’entretien du logement :<br />
155 Pourtant, comme nous l’avons exposé dans le point consacré aux actes hors soins, certaines infirmières<br />
pensent que cette activité (rappelons-le non cotée et non rémunérée) doit être assumée par le patient ou, le cas<br />
échéant, par son entourage ou l’aide à domicile.<br />
94