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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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« La non-reconnaissance de la profession, quand je vois une interview sur le Télégramme<br />

d’un infirmier ou infirmière, où elle peut dire que justement on est là pour apporter le bol de<br />

café, qu’on fait les toilettes, il n’y a plus rien de la profession d’infirmière ».<br />

Élisabeth<br />

422. L’infirmière libérale, une soignante pressée en quête d’un enrichissement personnel<br />

Plusieurs enquêtées ont le sentiment d’être perçues comme des professionnelles<br />

pressées qui enchaînent les actes, passant d’un patient à l’autre, sans prendre le temps de les<br />

écouter. Cette représentation est récusée dans la mesure où elle va à l’encontre des qualités<br />

que les soignantes cherchent justement à mettre en avant pour se définir (écoute, contact,<br />

attention, psychologie,…). Aussi, les infirmières s’efforcent-elles d’inverser ces préjugés en<br />

insistant sur le temps passé auprès des malades et sur les compétences relationnelles<br />

déployées auprès de ceux-ci. Pour renforcer ces traits, on peut aller jusqu’à signaler une sorte<br />

d’excès de qualités relationnelles, lesquelles finissent par être présentées comme des défauts<br />

pour mieux en souligner l’importance :<br />

« Ils doivent se dire : “oui elle court toujours, elle n’a pas le temps, elle s’arrête jamais…” Je<br />

pense qu’ils le pensent, même s’ils ne le disent pas toujours ».<br />

Anne<br />

« Ce qui peut être dit, c’est : elle est toujours pressée, elle n’a jamais le temps. En fait c’est<br />

faux, ce qui peut être dit aussi, je ne peux pas dire des généralités, il y a des gens avec qui on<br />

s’entend très bien, qui savent qu’on est très disponible et avec eux ça marche très bien, et il y<br />

en a qui ne voit pas, ce sont des gens qui sont très fragiles. C’est très subjectif, souvent très<br />

fragiles très dépendants et là dessus il est important d’être clair, d’apporter le confort de<br />

savoir dire où ça s’arrête, de faire des ouvertures en sachant que les ouvertures ne seront<br />

prises en compte que si on est en face de gens qui ont envie de les prendre en compte. Il y a<br />

beaucoup de temps passé pédagogiquement, mais ça peut être très bien perçu ou très mal<br />

perçu ce temps passé. Moi je passe beaucoup de temps à ça, c’est pour ça que je passe<br />

beaucoup plus de temps que mes collègues, mais peut-être que j’embarrasse les gens à vouloir<br />

toujours leur dire qu’ils pourraient faire telle et telle chose, je ne dis pas que c’est une<br />

qualité… »<br />

Irène<br />

Cette conception de l’infirmière libérale est très souvent associée à l’idée de recherche<br />

de l’intérêt financier. Aux yeux des enquêtées, le métier d’infirmière libérale reste synonyme<br />

d’argent, de revenus élevés. Certains attributs peuvent être, à tort, interprétés comme autant de<br />

signes extérieurs de richesse, à l’instar de la voiture. Là encore, les infirmières rejettent cette<br />

représentation et tentent de l’inverser, soit par la justification (l’usage de voitures<br />

«confortables» est nécessaire pour l’exercice du métier), soit par une stratégie de<br />

retournement (ce sont toujours les autres professionnelles qui sont intéressées par l’argent…).<br />

« J’avais une très mauvaise image financière du libéral, je trouvais vraiment que c’étaient des<br />

rapaces d’argent ! »<br />

Véronique<br />

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