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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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depuis moins de huit ans 186 n’ont pas encore eu l’occasion de participer à des formations<br />

continues. Celles qui se situent en début de carrière ne paraissent éprouver ni le besoin ni la<br />

nécessité de se former. <strong>Le</strong>s pratiques acquises dans le cadre de la formation initiale à l’IFSI et<br />

au fil d’une première expérience hospitalière ne leur semblent pas encore obsolètes. En outre,<br />

on peut penser que le statut de remplaçant, fréquent en début de carrière, ainsi que l’amplitude<br />

des horaires constituent des obstacles à de telles participations :<br />

Chercheur : « Est-ce que vous avez suivi des formations continues ? ».<br />

Fabrice : « Moi, j’en n’ai pas fait parce que pour une question de temps, ça prend du temps,<br />

parce que les formations qui étaient proposées, bon je suis assez fraîchement diplômé encore<br />

donc j’en ai pas le besoin encore, et je vois les soins techniques qu’on a à domicile, ce sont<br />

des choses que je maîtrise parfaitement depuis l’hôpital ».<br />

Chercheur : « Vous n’êtes pas en difficulté devant certaines demandes ? ».<br />

Fabrice : « Après il y a les formations administratives par la sécu pour les dossiers de soin<br />

infirmier qui va se mettre en place. Ça encore je pourrais faire, ma collègue les fait elle est<br />

plus âgée, elle a plus de temps donc elle les fait, donc j’ai aussi un retour là-dessus aussi,<br />

mais j’envisage d’en faire ».<br />

Bien que diplômées depuis bien plus longtemps, celles qui sont arrivées « sur le tard »<br />

dans le secteur libéral, en raison d’une longue expérience hospitalière antérieure, tiennent le<br />

même genre de propos. <strong>Le</strong>s infirmières les plus anciennement diplômées sont également assez<br />

peu attirées par la formation continue : près de la moitié des infirmières ayant obtenu leur DE<br />

au début des années soixante déclare n’avoir suivi aucun stage depuis leur installation en<br />

libéral, mais toutefois ce sont les plus jeunes qui s’avèrent les moins intéressées. <strong>Le</strong>s<br />

générations intermédiaires sont finalement celles qui sont les plus attirées par les formations<br />

complémentaires : un quart seulement des infirmières ayant obtenu leur DE au début des<br />

années 1970 n’a pas suivi de formation. Par ailleurs, on constate que les hommes sont un peu<br />

moins intéressés que les femmes par de tels stages (44 % n’en ont pas suivi contre 38 % chez<br />

les femmes). <strong>Le</strong>ur accaparement à la tâche et leur impression de maîtrise technique pourraient<br />

expliquer ces écarts.<br />

<strong>Le</strong>s résultats de l’enquête par questionnaire nous apportent également des premiers<br />

éclairages sur le contenu des formations suivies par les unes et les autres 187 . <strong>Le</strong>s formations<br />

ayant trait à la chimiothérapie et à la cancérologie arrivent largement en tête avec 41 % des<br />

citations. Comme nous l’avons déjà souligné, les infirmières libérales ont été fortement<br />

incitées à se former dans ces domaines pour accompagner le développement de<br />

l’hospitalisation à domicile. Or, de tels investissements dans la formation n’ont pas été – ou<br />

très peu – réinvestis et valorisés dans le cadre de l’exercice quotidien :<br />

186 Pour mémoire, rappelons que le questionnaire a été diffusé en 1999 et 2000. <strong>Le</strong>s infirmières titulaires du DE<br />

depuis moins de huit ans sont donc celles qui ont été diplômées entre 1991 et 1993.<br />

187 Pour cette question, les enquêtées avaient la possibilité de cocher jusqu’à trois réponses, d’où un nombre de<br />

citations supérieur au nombre d’observations. Signalons toutefois que ce n’est que lors des entretiens que nous<br />

est apparu, chez certaines infirmières, un attrait particulier pour des formations aux médecines parallèles, tel un<br />

« retour du refoulé, comme le dit François Dubet, qui affecte insensiblement la croyance dans la toute puissance<br />

de la médecine ». Nos observations de terrain nous font dire qu’effectivement un certain nombre d’infirmières<br />

libérales sont attirées pour ces médecins parallèles, se forment voire ensuite divergent (ce qu’envisage de faire<br />

bientôt Colette). D’autres nous ont évoqué d’anciennes collègues désormais installées, comme sophrologue par<br />

exemple dans le cas d’Agnès. Voir François Dubet, <strong>Le</strong> Déclin de l’institution, op. cit. p. 215.<br />

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