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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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De la gentille mamie au malade qui commande l’infirmière<br />

<strong>Le</strong>s entretiens nous renseignent plus précisément sur la nature des relations que les<br />

infirmières entretiennent avec leurs malades, ainsi que sur la manière dont elles se<br />

représentent ceux-ci. À cet égard, on peut distinguer deux catégories de représentations. La<br />

première met l’accent sur la dimension relationnelle de l’activité et véhicule une image<br />

positive du patient. La seconde catégorie insiste à l’inverse sur la dégradation de la relation<br />

soignant-soigné et dresse un portrait assez peu avenant du patient.<br />

Quand il s’agit de décrire leurs interactions avec les patients, les infirmières mettent<br />

spontanément l’accent sur la dimension relationnelle de leur métier. Par contre, comme nous<br />

l’avons souligné précédemment, la description de l’activité de soins s’inscrit essentiellement<br />

dans un registre technique. Quand on parle du patient, la technique passe donc au second plan<br />

des discours. Ces procédés discursifs conduisent à présenter une pratique conforme à l’idéal<br />

infirmier, lequel est véhiculé par la notion de « prise en charge globale du malade ». Si<br />

beaucoup d’infirmières libérales se définissent comme des « techniciennes dans l’âme », il<br />

leur est en effet difficile de s’en tenir à ce seul aspect au regard des valeurs dominantes de la<br />

profession : « Soigner les malades, écrivait Florence Nightingale, l’une des figures<br />

emblématiques de la profession, c’est prescrire et dispenser un soin total, c’est mettre le<br />

patient dans la meilleure situation pour que la nature puisse agir, ce n’est pas simplement<br />

appliquer un traitement » 87 . <strong>Le</strong>s infirmières libérales, tout comme leurs homologues<br />

hospitalières d’ailleurs, tendent à se positionner sur ce terrain de la globalité des soins pour<br />

définir leur singularité au sein du champ des professions de santé : « La dimension<br />

relationnelle, celle de la relation humaine est fortement investie par les infirmières. Beaucoup<br />

la regardent comme la dimension spécifique du travail infirmier alors même que le caractère<br />

technique de leur activité, tend dans les faits, à s’accentuer » 88 .<br />

Dans le premier système de représentations, les relations aux malades sont de nature<br />

interpersonnelle et empathique. <strong>Le</strong>s termes les plus fréquemment utilisés pour qualifier ces<br />

interactions sont ici : « confidence » ; « confiance » ; « proximité » ; « interconnaissance » ;<br />

« échanges » ; « contact privilégié » ; « relationnel », etc. :<br />

« À domicile, on connaît son patient, on connaît sa vie, on connaît tout ».<br />

56<br />

Anne-Marie<br />

« On connaît tout des patients, mais ils connaissent tout sur nous aussi. C’est un échange en<br />

fait ».<br />

Nicolas<br />

87<br />

Florence Nightingale citée par Monica Baly, Florence Nightingale à travers ses écrits, Paris, InterÉditions,<br />

1993, p. 5.<br />

88<br />

Jacques Saliba, Brigitte Bon-Saliba, Brigitte Ourvry-Vial, <strong>Le</strong>s infirmières, op. cit., p. 83.

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