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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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traditionnelle de la « piqueuse » 115 soumise à l’autorité médicale, l’infirmière libérale<br />

contemporaine se revendique comme véritable coéquipière du médecin généraliste :<br />

« Je n’ai de compte à rendre qu’à moi-même et aux gens que je soigne, et ça c’est bien aussi,<br />

on n’est pas sous les ordres de quelqu’un, les médecins nous donnent des conseils, des<br />

prescriptions mais j’appelle ça plutôt des conseils, si ça marche c’est bien sinon on fait<br />

adapter ».<br />

Françoise<br />

Aux infirmières cependant de savoir s’y prendre pour informer, pour suggérer, pour<br />

signaler sinon pour alerter. La moindre de leur qualité mise en avant n’est pas le fait de<br />

pouvoir affronter le médecin, mais plutôt de savoir composer, contourner, donner des gages<br />

de bonne volonté, mais sans jamais rien céder sur le fond. Ce faisant, de nombreuses<br />

infirmières parviennent sans trop de difficultés à orienter le contenu des prescriptions<br />

médicales :<br />

« Oui, on est souvent obligé de leur dire, de faire la liste, de leur dire voilà on est à ce stadelà,<br />

ce serait mieux de mettre ceci ou cela et de faire ça ! Donc tout ce qui est ordonnance<br />

aussi, vu que la sécu nous réclame les ordonnances, on est obligé de leur faire des petits<br />

papiers pour leur donner après pour qu’ils sachent exactement quoi écrire. Parce que avec un<br />

médecin il a l’art de faire des bons, bons pour une infirmière, moi je dis “c’est pas une<br />

ordonnance, c’est pas un tour de manège ! !" Il écrit" bon pour une infirmière une fois par<br />

jour, tous les jours”, mais pour faire quoi ! ! On a un médecin qui est spécialiste pour ce<br />

genre de bons ! Ce n’est pas grave ! ».<br />

Ankita<br />

« <strong>Le</strong>s prescriptions, je ne dirais pas que c’est nous qui les faisons pour les patients, mais<br />

quand on veut changer, c’est l’intérêt aussi d’avoir de bons rapports, si on veut changer, ils<br />

nous laissent ».<br />

Élisabeth<br />

« En général, c’est nous qui faisons les prescriptions pour les pansements. On dit au médecin<br />

tout ce dont on a besoin et lui il marque ».<br />

Françoise<br />

Ces processus de négociation, au sens d'Anselm Strauss 116 , reposent sur des<br />

discussions, des accords, des arrangements, des marchandages, etc. et obéissent à des règles<br />

implicites très variables d’un praticien à l’autre. Ces variations sont souvent attribuées aux<br />

traits de personnalité et de caractère propres aux uns et aux autres :<br />

« Il y a certains médecins, on n'ira pas toucher la prescription, il y en a d’autres, on peut ».<br />

Léa<br />

115 Fabienne Midy, <strong>Le</strong>s Infirmières : image d’une profession, op. cit., p. 5.<br />

116 La négociation, considérée comme mode de régulation des relations sociales a deux caractéristiques. Tout<br />

d’abord, l’objectif à atteindre n’est pas prédéterminé, mais se constitue dans la négociation elle-même. Ensuite,<br />

l’accord et l’ordre obtenus ne sont jamais définitifs : ils peuvent toujours être remis en question, ultérieurement<br />

redéfinis. Voir Anselm Strauss, La Trame de la négociation, op. cit.<br />

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