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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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compter une heure alors que je passe ¼ d’heure !” Je me dis qu’il ne faut pas être honnête.<br />

On vit dans un monde où tout le monde est malhonnête, où tout le monde cherche… C’est<br />

pfft ! ».<br />

Clotilde<br />

Sans surprise aucune, nous avons entendu, à de multiples reprises, l’évocation des<br />

actes non reconnus par la NGAP mais pourtant bel et bien mis en œuvre par les infirmières,<br />

notamment la pose de bas de contention et l’instillation de collyre. Ce qui est à souligner,<br />

c’est, à les entendre, la connivence de la plupart des caisses avec des pratiques qui consistent<br />

à se faire rémunérer de telles interventions, mais en les englobant, ou même en les cotant<br />

comme d’autres types de soins. Ici et là, les interlocuteurs de certaines caisses y vont même<br />

de leurs conseils pour interpréter d’une manière particulière la nomenclature, sinon pour que<br />

l’infirmière demande au médecin de rédiger de telle ou telle façon une ordonnance « pour que<br />

ça passe ». Apparemment tout conflit évité est bon à prendre. Il est vrai que cela joue à la<br />

marge. Il est fort possible que ces soins, absents de la NGAP et dont on parle beaucoup<br />

cachent d’autres pratique, marginales, mais plus discutables, De cela rien ne transparaît, sauf<br />

quand des procédures disciplinaires sont enclenchées.<br />

« Pour les bas à varices, ça ne fait plus partie de la nomenclature, donc si ça fait partie d’un<br />

soin, très souvent ça s’accompagne d’un pansement, ça rentre dedans. Donc les bas varices<br />

qu’on met, c’est après un pansement, ça c’est fréquent et donc tu cotes ton pansement en<br />

fonction de la difficulté et du temps que tu passes ».<br />

Claire<br />

« <strong>Le</strong>s bas à varices ! Pareil ! Il n’y a pas de cotation, donc nous on prend le minimum. On<br />

prend un AMI 1, c’est remboursé. C’est évident, car qui va mettre les bas à varices sinon ?<br />

Qui va le faire ? Et si la personne ne le met pas, elle va faire une phlébite ! Ils le prennent en<br />

charge quand même, mais tout ça, ça dépend des caisses, ça dépend comment ça passe. Il<br />

suffit qu’on tombe sur un con ! Il nous dira : “ce n’est pas dans la nomenclature” et voilà !<br />

Alors qu’est-ce qu’on fait ? On triche à ce moment-là, on demande au médecin un passage<br />

pour un pansement. C’est ce que font nombre d’infirmières ! Mais ce n’est pas logique ! Ils<br />

vont rembourser un AMI 2 alors que nous, on ne demande qu’un AMI 1 ! Et il y a d’autres<br />

exemples comme ça. <strong>Le</strong>s médicaments, mais oui les médicaments, distribution de<br />

médicaments ! On ne peut distribuer des médicaments que s’il y a eu une entente préalable et<br />

que pour des malades qui sont suivis en psychiatrie ! C’est ridicule ! Et les malades qui sont<br />

non voyants ? Et les malades d’Alzheimer ? ».<br />

Agnès<br />

Accommodements, accords tacites, conseils implicites pour rester dans les règles tout<br />

en trichant un peu… les interlocuteurs des infirmières en savent bien entendu long sur les<br />

mille et une façons d’interpréter la NGAP, sur la manière dont, avec les médecins, ces<br />

professionnelles du soins « s’arrangent pour que ça passe ». Ils érigent donc quelques gardefous,<br />

surveillent plus attentivement telle ou telle qui pousse un peu loin, mais dans<br />

l’ensemble, dans certaines limites, il paraît y avoir une tolérance. Ainsi par exemple, quand<br />

Rolande passe « presque une heure et demie pour défaire et refaire les pansements d’une<br />

dame qui avait été brûlée tout le dos, devant et les cuisses et tout ça, parce qu’elle avait glissé<br />

dans sa douche avec de l’eau à 80°C », son collègue médecin, devant l’ampleur de la tâche,<br />

lui dit : « Il faut absolument que tu appelles le médecin de la Sécu pour avoir une cotation<br />

spéciale et s’il faut une lettre, je la fais, il n’y a pas de problème ». Contact pris, « j’appelle le<br />

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