Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Le</strong> regard que les infirmières portent sur les kinésithérapeutes est dans l’ensemble plutôt<br />
défavorable. Cette animosité tient à la morgue supposée des kinésithérapeutes :<br />
« <strong>Le</strong> kiné s’est toujours ressenti comme étant à un échelon au-dessus ».<br />
77<br />
Élisabeth<br />
Il ne faut pas oublier qu’une part non négligeable d’infirmières, et plus encore<br />
d’infirmiers, ont pu en première instance opter pour le métier de kinésithérapeute et y<br />
renoncer par la suite. Ceux qui ont tenté le concours et qui ont échoué disent « ne pas<br />
regretter d’être devenu infirmier » considérant le travail du kinésithérapeute finalement très<br />
peu attractif. Cette stratégie de mise en conformité biographique s’accompagne de toute une<br />
série de griefs formulés à l’encontre des kinésithérapeutes. On s’insurge tout d’abord contre<br />
l’inégale reconnaissance des deux diplômes d’État :<br />
« <strong>Le</strong> kiné a la même formation que nous, il a son bac et ses trois années, il n’est pas plus que<br />
nous ».<br />
Élisabeth<br />
« 36 mois d’études, avec tout ce que ça intègre de reconnaissance du diplôme, parce que<br />
avant c’était reconnu bac +1, quand je suis sorti du diplôme, et maintenant c’est reconnu bac<br />
+2 sur équivalence. Donc c’est pour ça que je dis qu’il n’y a pas 36 mois d’études, car en<br />
nombre de mois qu’on passe, et la reconnaissance qu’on a, et j’imagine qui est lié à l’argent<br />
qu’on gagne, contrairement aux kinés qui par exemple ont trois ans d’études comme nous, et à<br />
qui ces 3 ans sont comptés comme 3 ans. S’ils veulent aller en maîtrise, à la limite, ils peuvent,<br />
ils ont l’équivalence, alors que nous, non. Ça me met hors de moi ! C’est un travail comme un<br />
autre, c’est du temps, des études, il y a des responsabilités, c’est une injustice, mais qui<br />
s’explique ! ».<br />
Fabrice<br />
(fils de kinésithérapeute,<br />
a échoué dans des études d’architecture)<br />
On reproche également aux kinésithérapeutes leur tendance à se considérer comme les<br />
uniques professionnels de santé intervenant au domicile des patients. Au mépris des règles<br />
implicites de coordination des soins et du confort du patient, les kinésithérapeutes organisent<br />
leur activité à leur guise, sans tenir compte des autres intervenants :<br />
« La seule chose que je leur reproche c’est qu’ils ne font pas attention. Alors, je ne sais pas si<br />
c’est moi qui ai mauvais esprit. Ils ont leur heure de passage. Disons que nous on soigne des<br />
patients, et ils ne demandent pas à quelle heure passe l’infirmière la plupart du temps. Eux, ils<br />
ont un carnet de rendez-vous et ils disent nous, on passera à telle heure. Si une infirmière<br />
avait prévu de passer à cette heure, alors que nous on passe toujours aux mêmes heures, ce<br />
n’est pas à eux de changer c’était à nous. Alors une fois ça peut arriver, une autre fois on peut<br />
se croiser presque et à ce moment-là, on dit qu’on n’en a pas pour longtemps, et non !<br />
Maintenant les couchers de malades, nous, levers le malade c’est encore possible, parce que<br />
c’est plus facile pour une femme de lever un patient mais le recoucher c’est beaucoup plus<br />
difficile, or souvent c’est dans le sens contraire qu’ils faisaient, donc prendre quelqu’un de<br />
80 kilos pour le remettre dans le lit, il faut le faire, donc je leur ai dit qu’il fallait faire dans<br />
l’autre sens, faites plutôt, donc tout ce qui est soins longs, nursing, pansements, c’est tôt le