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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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éunions syndicales voire à la sortie de l’école de leurs enfants qu’elles trouvent l’occasion de<br />

mieux faire connaissance. En revanche, la concurrence que nous avons pu percevoir s’exerce<br />

davantage sur un plan symbolique et identitaire. Il s’agit de faire montre de la qualité du<br />

travail produit par « son » cabinet, de son sérieux et de sa compétence, autrement dit de sa<br />

bonne réputation :<br />

« Quand on va en réunion avec d'autres infirmières, je vois qu'on est un cabinet qui avance, on<br />

n’est pas resté à la traîne ».<br />

Léa<br />

<strong>Le</strong>s assistantes sociales : des relations rares et tendues<br />

Dans le cadre de notre enquête par questionnaire, seules 1 % des infirmières ont<br />

répondu positivement à la question suivante : « au cours des quatre dernières semaines, vous<br />

est-il arrivé de prendre contact avec une assistante sociale ? » <strong>Le</strong>s données recueillies dans le<br />

cadre des entretiens corroborent cette tendance. <strong>Le</strong>s infirmières libérales ont très rarement<br />

affaire aux travailleurs sociaux (« on n’en voit jamais »). En revanche, les quelques<br />

infirmières libérales qui font référence aux travailleurs sociaux en parlent dans des termes peu<br />

favorables. Elles reprochent aux assistantes sociales de ne pas intervenir lorsqu’elles leur font<br />

appel ou bien de ne rien entreprendre pour tenter de remédier aux difficultés des patients :<br />

« On avait demandé à une dame qui était rentrée d’hôpital, elle était à domicile et elle avait<br />

en charge deux personnes âgées en plus, donc il y en a une qui est partie dans une famille<br />

d’accueil et la personne âgée qui était restée avec elle, on trouvait qu’elle n’avait pas à<br />

manger. Donc on voulait que cette dame-là aille dans une maison d’accueil, soit foyer<br />

logement, et on a demandé au maire de faire intervenir une assistante sociale et personne ne<br />

bougeait. Et on a demandé à la DDASS, ils sont venus voir, mais personne n’a rien fait ».<br />

Françoise<br />

<strong>Le</strong>s assistantes sociales mandatées par les conseils généraux pour l’attribution de<br />

l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) méconnaîtraient la situation des patients âgés<br />

(leur histoire, leurs conditions de vie, leurs habitudes, etc.) et ne parviendraient pas à évaluer<br />

précisément leurs besoins. De fait, certaines infirmières regrettent de ne pas être associées à<br />

cette démarche. Il est également fait référence à l’inadaptation des réponses apportées par les<br />

services sociaux. <strong>Le</strong>s plans d’aides mis en œuvre sont jugés excessifs ou, à l’opposé, très<br />

insuffisants. Enfin, les infirmières peuvent parfois avoir l’impression que leurs pratiques<br />

soignantes sont remises en question par les professionnelles du secteur social :<br />

« Quand l’assistante sociale passe, quelqu’un qui marche comme vous et moi, on essaye de<br />

mettre en place un tas de choses qui affolent les gens, alors que ces gens-là n’en ont pas<br />

besoin. Je crois qu’il ne faut pas non plus les médicaliser outre mesure. Je ne dis pas qu’ils<br />

n’ont pas besoin d’une aide, mais une aide auxiliaire, mais pas forcément une aide<br />

médicalisée. Alors mettre une salle de bain pour une personne qui ne s’est jamais lavée, bon<br />

d’accord, mais on n’arrivera pas à leur faire prendre ni une douche ni un bain, c’est très<br />

énervant. Il y a des gens qui, concrètement, qui ont une petite fuite, et moi je suis rentrée dans<br />

une maison, en plus c’était une maison de retraite, la personne est rentrée dans la chambre,<br />

dans les toilettes et ça sentait un peu mauvais, et je dis mais ça c’est un problème d’égouts,<br />

donc vous revenez demain il n’y aura plus d’odeur, donc ce n’est pas la peine de mettre en<br />

place le passage d’une infirmière 4 fois par jour. Je pense qu’on a d’autres prises en charge à<br />

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