Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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accaparé par son métier. Par ailleurs on observe un « effet âge » certain, qui se lit aussi en<br />
termes de date de début dans l’exercice libéral. <strong>Le</strong>s plus jeunes paraissent se garder d’horaires<br />
trop importants, mais on retrouve alors ce sur quoi le statut déjà renseigne, puisque ce sont<br />
bien ces infirmières qui ne se précipitent pas pour s’associer et préfèrent notamment, en tant<br />
que collaboratrice ou remplaçante, s’alléger de la gestion directe d’un cabinet, quitte à<br />
reverser une part de leur chiffre d’affaire. <strong>Le</strong>s infirmières libérales âgées de plus de 55 ans<br />
réduisent aussi notablement leurs horaires. Par ailleurs le fait d’être célibataires, séparées ou<br />
divorcées influe aussi sur les horaires, mais de façon assez incidente. Ainsi retrouve t-on par<br />
exemple dans la tranche 50-59 heures, 20,6 % des célibataires, 23,4 % des infirmières et<br />
infirmiers séparé(e)s ou divorcé(e)s contre 19,9 % de ceux et celles qui sont marié(e)s.<br />
Nous avons déjà, à plusieurs reprises, cité Michel, un infirmier qui travaille dans le<br />
Sud-Ouest. Sa situation, de ce point de vue, est emblématique de celle des hommes, comme<br />
l’est aussi sa manière d’en parler. Pendant 5 ans il a travaillé tous les jours, sans s’arrêter le<br />
week-end. Sa compagne, qui a déjà un enfant d’une première union « assure et l’accepte<br />
parce qu’elle a beaucoup d’affection pour moi ». Son rythme est alors le suivant : « C’est tôt<br />
le matin, ça dépend des prises de sang, parce que vous pouvez en avoir une ou deux comme<br />
six ou sept. En règle générale ça peut être 7 heures – ¼ ou 7 heures – une heure et demie,<br />
l’après-midi. Donc, au niveau des repas, des horaires un peu anarchiques. Donc il y a<br />
souvent une coupure l’après-midi parce que les personnes travaillent, ne sont pas à leur<br />
domicile. <strong>Le</strong>s traitements se font souvent matin et soir, donc il y a une coupure jusqu’à 16h30<br />
à peu près, et après, le soir, ça dépendait, ça pouvait être 20 heures, 21 heures, 22 heures,<br />
tous les jours. (…) Pendant 5 ans, on fait l’effort, ça porte ses fruits parce qu’après la<br />
clientèle se crée ». Ensuite, pendant 13 ans, dans un autre cabinet qu’il a fondé, il travaille à<br />
un rythme à peine moins soutenu. Au moment de la mise en place des seuils d’activité, il est<br />
« au ras des quotas » et s’associe donc : « Je vends une partie de ma clientèle, parce que c’est<br />
une clientèle que je tiens depuis 13 ans, qui est fidélisée, donc je considère que cette clientèle<br />
a une valeur ». Suite à une mésentente avec son collègue, il va ensuite remonter tout seul un<br />
cabinet, et reprendre un rythme très soutenu, après un temps de flottement où il va chercher<br />
d’ailleurs à effectuer des remplacements. Rythme si soutenu que « quand je me suis retrouvé<br />
tout seul, j’ai dépassé les quotas. J’avais une grosse demande et pour moi c’était important<br />
de ne pas trop refuser parce que je me relançais professionnellement. Il fallait que je me<br />
recrée une clientèle, et en plus j’étais obligé de préparer le terrain pour une arrivée future.<br />
(…) <strong>Le</strong>s quotas, à l’époque, c’était 22 000 actes, et moi j’étais à 22 100 ou 22 200, bref<br />
j’avais pris un dépassement ». Aujourd’hui il est en association avec deux infirmières et fait<br />
aussi régulièrement appel à un remplaçant. Il travaille 20 jours par mois, à raison d’environ 10<br />
heures par jours, et effectue aussi 2 à 3 week-end par mois, ce qui au total renvoie à un peu<br />
moins de 60 heures en moyenne par semaine, le lot commun d’une bonne partie des infirmiers<br />
libéraux. « En 25 ans, dit-il, les plus longues vacances que j’ai prises, c’est deux fois 15 jours<br />
de rang ». Il a aujourd’hui trois enfants et son épouse travaille à temps partiel.<br />
Du côté des infirmières libérales, il est délicat de risquer ne serait-ce qu’une typologie<br />
tant les variations sont importantes, même si, on l’a observé, les différents statuts déjà<br />
éclairent assez largement les écarts en ce qui concerne le temps de travail. Reste à savoir<br />
comment ces femmes – et accessoirement ces hommes –, concilient une activité souvent<br />
harassante et une vie de couple.<br />
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