Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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« Mais nous dans le sens inverse ça ne s’est jamais produit… »<br />
81<br />
Ankita<br />
En troisième lieu, diverses formes de soutien et d’entraide « inter cabinets » méritent<br />
d’être soulignées. Par exemple, l’infirmière dont le niveau d’activité est trop faible pour<br />
dégager des revenus suffisants peut être accueillie ponctuellement par un cabinet voisin afin<br />
d’y faire des remplacements (« un week-end par-ci, un week-end par-là »). En contrepartie, le<br />
cabinet voisin se voit momentanément débarrassé des tracas liés au recrutement d’une<br />
remplaçante. Chaque partie trouve donc son compte dans ce genre d’arrangements. Nous<br />
avons également relevé l’activation de solidarités dans les situations où une infirmière connaît<br />
des problèmes de santé qui l’empêchent de poursuivre son activité. Par ailleurs, l’infirmière<br />
qui est débordée et qui ne parvient plus à faire face aux demandes de soin pourra être épaulée<br />
par une collègue exerçant dans un autre groupe. :<br />
« On est très solidaire, quand parfois un cabinet est débordé, on fait appel à d’autres et on<br />
délègue les patients ».<br />
Nathalie<br />
Pour terminer sur cet aspect, nous ne pouvons manquer d’évoquer les quelques<br />
initiatives qui visent à formaliser les pratiques d’entraide en les inscrivant dans un cadre<br />
associatif :<br />
Irène : « Il y a 10 ans, on a fait une association pour les tours de garde et la collecte des<br />
déchets, et pour aussi faire des formations entre nous, ça marche peut-être un peu moins<br />
maintenant mais, encore que il y en a tous les ans, donc voilà les tours de garde et les déchets,<br />
c’est toujours assuré, donc on a des réunions régulières ».<br />
Chercheur : « Il y avait plus de concurrence avant la mise en place de cette association ? »<br />
Irène : « Sûrement ! je crois que maintenant, c’est mieux, ça ne veut pas dire, il y a quelques<br />
différences, c’est beaucoup plus correct ».<br />
Chercheur : « Tous les cabinets y adhèrent ? ».<br />
Irène : « Non pas tous, mais presque tous, quand on s’installe on aime bien venir ça c’est<br />
clair, pour démarrer, après quand on a assez de boulot on se dit que les réunions ça se sert à<br />
rien, et après quand il y a un problème au niveau de la profession parce que bon les quotas,<br />
les feuilles, à ce moment là tout le monde rapplique ! Par contre quand il y a des formations<br />
intéressantes les gens viennent ».<br />
Chercheur : « Ils se mobilisent ? ».<br />
Irène : « Oui, et puis il y a toujours un nombre correct de tours de garde et le problème des<br />
déchets intéresse quand même ».<br />
De telles initiatives contribuent à faire évoluer les régulations informelles, ancrées<br />
dans le travail réel, vers des règles adoptées en commun et formalisées, y compris le cas<br />
échéant dans un cadre associatif.<br />
Si la concurrence n’est pas très exacerbée au sein de la profession, on ne peut pas non<br />
plus parler de véritable collaboration ou complémentarité entre les différents cabinets<br />
infirmiers. <strong>Le</strong>s pratiques informelles qui ont été décrites plus haut restent essentiellement<br />
qualifiées de « dépannages », et pour le reste « on travaille chacune de notre côté » et « on se<br />
voit assez peu ». Effectivement, au cours de leurs tournées quotidiennes, les infirmières<br />
libérales se côtoient très peu. C’est bien souvent au cours de journées de formation, de