Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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avoir des contacts avec eux. Sinon ceux qui sont plus loin et qui ont des patients ici aussi, on<br />
se téléphone ».<br />
Françoise<br />
« “Je vais aller le voir et je vais aller lui dire de prescrire ce que vous m’avez dit” (un<br />
patient), alors bon j’avais fait la liste et tout, alors lui il s’est présenté chez le médecin et il a<br />
dit bon voilà ! ! Ce qu’elle a fait. “Vous me mettez l’ordonnance comme ça parce que elle, elle<br />
sait ce qu’elle fait ! !” Alors tu parles Merci ! ! Bon il a mis la liste que j’avais mise, mais<br />
bon ! ! »<br />
Rolande<br />
Certains éléments facilitent toutefois la communication entre les deux professionnels,<br />
comme le fait de partager les mêmes locaux, le même secrétariat et les mêmes patients ou<br />
encore l’interconnaissance personnelle :<br />
« Du fait que ces quatre médecins sont dans le même cabinet, c’est vrai qu’on a beaucoup de<br />
patients communs. C’est pratique, c’est au même endroit, on peut discuter. <strong>Le</strong>s relations sont<br />
beaucoup plus simples, c’est des gens qu’on côtoie, donc on s’engueule avec eux. On peut<br />
même dire “pauvre con tu me fais ch… ” Ce que je ne peux pas faire avec tout le monde ».<br />
70<br />
Claire<br />
« Il y en a que je connais personnellement aussi, la relation est différente aussi. En dehors du<br />
cadre professionnel, oui je connais trois médecins assez bien. J’ai une relation avec eux qui<br />
est complètement différente de celle de ma collègue, donc c’est plus facile ».<br />
Ankita<br />
Enfin, à maintes reprises, les infirmières nous ont fait part de leur impression de ne pas<br />
être suffisamment écoutées et surtout sollicitées par les médecins. Pourtant, elles ont le<br />
sentiment d'être détentrices d'informations essentielles sur les malades, du fait de leur<br />
présence quotidienne auprès de ceux-ci et de la nature des soins dispensés. Elles dénoncent la<br />
méconnaissance et le mésusage de ces savoirs empiriques par les médecins :<br />
« Il écoute, mais il ne pense pas à demander à l’infirmière ce qu’elle pense, donc il donne un<br />
traitement et nous on arrive le lendemain et on voit qu’il a changé de traitement et on dit “il<br />
est complètement fou”. Alors on va le trouver, on lui téléphone et on lui dit “il fallait nous<br />
téléphoner, on vous aurait dit”, mais il ne pense pas ! Bon un patient qui dit qu’il n’a pas eu<br />
de selles pendant 5 jours, nous on passe tous les jours on connaît. S’il n’écoute que le patient<br />
qui est un peu âgé et qui ne sait plus très bien ce qu’il dit, bon il va donner un traitement et<br />
puis nous : “mais non, mais non arrêtez tout ! !” Des choses comme ça, ça peut être plus<br />
grave, ça peut être moins grave, mais bon, peut-être un peu plus de collaboration dans les<br />
deux sens ce serait mieux ».<br />
Ankita<br />
« Il y en a d’autres qui nous prennent, qui continuent de faire pareil, Mais par contre, vous en<br />
avez qui sont très bien et qui comprennent bien ce que l’on fait et qui vont vous demander<br />
conseil entre guillemets, qui vont prendre en considération ce que vous pensez, ce que vous<br />
avez dit, et c’est important ! »<br />
Élisabeth