Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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324. <strong>Le</strong>s relations aux établissements pour personnes âgées : entre éviction et soustraitance<br />
<strong>Le</strong>s infirmières libérales dispensent la majeure partie de leurs soins au domicile des<br />
patients. Néanmoins, une part de leur activité peut également être menée au sein<br />
d’établissements médico-sociaux. Il s’agit parfois d’institutions accueillant des enfants ou des<br />
adultes handicapés, mais le plus souvent il s’agit d’équipements pour personnes âgées. Ainsi,<br />
au fil des entretiens, les soignantes ont évoqué leur travail dans les maisons de retraite, les<br />
Maisons d’accueil pour personnes âgées (MAPA) et Maisons d’accueil pour personnes âgées<br />
dépendantes (MAPAD) 157 , les foyers-logements 158 ou encore les résidences pour personnes<br />
âgées 159 .<br />
Au fil des entretiens exploratoires recueillis en 1999 et 2000, bon nombre<br />
d’infirmières libérales exprimaient leur inquiétude quant à la possibilité de pouvoir continuer<br />
à intervenir dans ces équipements. Ce danger pouvant parfois être ressenti comme une<br />
véritable « interdiction » d’exercer en ces lieux. Pour bien saisir ces enjeux, il importe de les<br />
resituer dans le cadre de la réforme de la tarification des établissements pour personnes<br />
âgées. Si cette réforme est rarement signalée comme telle par les infirmières, c’est pourtant<br />
celle-ci qui est à l’origine de la menace pesant sur l’exercice infirmier en établissement.<br />
Initiée par la loi du 24 janvier 1997 qui a créé la Prestation spécifique dépendance 160<br />
(PSD), la réforme de la tarification des Établissements pour personnes âgées<br />
dépendantes (EPHAD) a pour principal objectif l’adaptation et la médicalisation des<br />
établissements en vue d’améliorer la prise en charge des résidents. La motivation profonde de<br />
la réforme de la tarification est l’instauration d'un lien mécanique entre le niveau de<br />
dépendance des personnes âgées prises en charge et le niveau de tarification de<br />
l'établissement, indépendamment de la nature juridique de celui-ci. Par ailleurs, l'objectif est<br />
également de clarifier les responsabilités des financeurs : les personnes âgées (et leurs<br />
familles), les conseils généraux et l’Assurance maladie.<br />
La réforme de la tarification des Établissements pour personnes âgées<br />
dependantes (EHPAD) repose sur cinq principes fondamentaux : transparence des coûts et<br />
des prises en charge, renforcement des moyens médicaux, solidarité envers les personnes<br />
âgées dépendantes grâce à l’APA, démarche qualité dans les établissements et<br />
développement d’un partenariat à travers les conventions tripartites 161 établies entre<br />
l’établissement, le conseil général et le représentant de l’État. Cette tarification se traduit par<br />
la mise en place, dans chaque établissement concerné, de trois tarifs distincts : hébergement<br />
(le « gîte et le couvert »), dépendance (aides à la personne) et soins.<br />
157<br />
<strong>Le</strong>s Maisons de retraite, les Maisons d’accueil pour personnes âgées et les Maisons d’accueil pour personnes<br />
âgées dépendantes, créées durant la décennie 1980 sont désormais remplacées par les Établissements<br />
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).<br />
158<br />
<strong>Le</strong>s foyers-logements (ou logements-foyers) sont destinés à une clientèle souvent plus valide, qui loue un<br />
logement principalement à caractère social avec des services à la carte (restauration, lingerie, animations...).<br />
159<br />
Il s’agit d’appartements avec services à la carte.<br />
160<br />
La PSD a été remplacée par l’Allocation Personnalité d’Autonomie (APA) en janvier 2002.<br />
161<br />
Celles-ci doivent intervenir au plus tard le 31 décembre 2005 pour le droit commun et le 31 décembre 2006<br />
pour les logements-foyers.<br />
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