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Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé

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« Ici on connaît, c’est différent, ici on connaît nos patients. Ils nous racontent leurs soucis, les<br />

histoires de leurs petits enfants, de leurs enfants. (…) Nous également, on raconte un petit<br />

peu : ma fille, elle fait ci… ».<br />

Jacqueline<br />

(exerce dans une ville moyenne) 89<br />

<strong>Le</strong>s soins, qu’ils soient techniques ou de nursing, ne seraient alors que de simples<br />

supports pour instaurer la relation au malade. <strong>Le</strong>s actes en eux-mêmes sont secondaires, ce<br />

qui importe c’est le soutien que l’on peut apporter au malade à travers ceux-ci :<br />

« Quand tu fais une piqûre, tu fais 20 % de soins et puis tu as 80 % à remonter le moral ».<br />

Félicie<br />

« Et vous connaissez les gens et ça finit par parler… Il y a le relationnel et l’aide qui rentrent<br />

énormément dans la toilette, que vous n’avez pas dans d’autres soins. Même si la personne a<br />

une chambre d’implantation, que vous lui faites un rinçage, une héparinisation ou autres, ce<br />

n’est pas pareil. Il y a ce contact, ce toucher que vous avez à la toilette, quand les gens sont<br />

alités, qui est vraiment beaucoup pour eux, je pense dans la journée ! ».<br />

Sabine<br />

Dans ce registre de représentations, l’image du malade est positive : « il n’y a aucun<br />

problème » ; « ils sont gentils » ; « charmants », etc. :<br />

« Moi mes patients, c’est bizarre parce que je suis jeune, mais c’est comme si c’étaient mes<br />

enfants, je les couve ».<br />

Anne-Marie<br />

« J’aime bien mes petites grands mères, mes petits grands pères ».<br />

57<br />

Justine<br />

Certaines infirmières développent une vision excessivement anthropologique du<br />

malade. Débarrassé de ses caractéristiques sociales, de ses traits de personnalité, de ses<br />

qualités et ses défauts, il est un « être humain », un homme avec un H majuscule :<br />

« Moi, j’ai l’impression que les gens, quand on va chez eux, ils ne sont ni gentils ni méchants,<br />

ni vieux, ni jeunes. Pour moi, ils sont malades, ils sont pareils un peu. Si ce sont des gens que<br />

je n’aurais pas envie de voir quand ils sont en bonne santé, quand ils sont malades, j’ai<br />

l’impression que je ferais tout pour eux. C’est une autre dimension. Si je sais que cette<br />

personne est infecte, mais quand ils deviennent malades, le reste n’existe plus, c’est un être<br />

humain avec ses défauts et ses qualités. Et je crois qu’on relativise aussi, des gens qui<br />

deviennent méchants parce qu’ils ne sont pas bien dans leur vie, dans le fond c’est la même<br />

chose ».<br />

Françoise<br />

89 Contrairement à ce que peuvent annoncer les infirmières installées en zone rurale, leurs collègues qui exercent<br />

en ville peuvent aussi entretenir des relations très personnelles avec leurs malades. <strong>Le</strong>s infirmières rurales ont<br />

effet tendance à surestimer ce type de relations en lien avec la persistance supposée d’anciennes solidarités<br />

campagnardes.

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