Le Métier d'Infirmière Libérale (Tome 2) - A ... - SIDERAL-Santé
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des infirmières et des aides-soignantes salariées de ces équipements. Bien entendu, ces<br />
situations varient en fonction des établissements concernés et certaines soignantes peuvent<br />
continuer à travailler dans certains établissements mais plus dans d’autres.<br />
De fait, plusieurs cas de figure peuvent être relevés au regard de cette activité en<br />
institution. En premier lieu – et ceci indépendamment de la réforme de la tarification –,<br />
certaines professionnelles ne sont jamais intervenues dans de tels établissements. Trois<br />
raisons peuvent expliquer cela. La première tient à l’absence d’offre potentielle : aucune<br />
structure de ce type n’étant implantée sur le secteur d’exercice des infirmières. La seconde<br />
raison invoquée tient à la concurrence entre cabinets : des infirmières disent ne pas être<br />
sollicitées par ces structures parce que celles-ci collaborent déjà avec un « cabinet attitré ». À<br />
ce sujet, quelques-unes nous ont sous-entendu que les cabinets retenus avaient « monnayé »<br />
cette collaboration : « il faut payer un droit d’entrée ». La troisième raison renvoie au<br />
désintérêt pour les tâches proposées par ces établissements. Il s’agit essentiellement de tâches<br />
de nursing (toilettes), voire d’entretien (« faire un lit ») qu’elles estiment ne pas relever des<br />
« compétences » d’une infirmière 163 . <strong>Le</strong> refus de ces prestations se justifie d’autant plus que<br />
« l’on a déjà assez de travail comme ça » :<br />
« Ce que je refuse, ce sont les soins à la résidence (il s’agit d’un foyer logement) pour une<br />
toilette à la grand-mère, parce que je trouve que les aides-soignantes, si c’est juste pour une<br />
toilette, parce qu’elle oublient de faire leur toilette les grands-mères, je trouve que c’est pas<br />
nécessaire d’avoir une infirmière ».<br />
Françoise<br />
« On continuait à les suivre (patients soignés à domicile), mais s’il y avait des pansements,<br />
des piqûres, des fins de vie, on intervenait plus, alors bon… ».<br />
Irène<br />
Cependant, les soins proposés par les établissements peuvent être mobilisés comme<br />
une variable d’ajustement 164 de l’activité. Ainsi, les professionnelles qui spontanément<br />
annoncent refuser ces actes, finissent par poser quelques exceptions à ce principe :<br />
« On accepte quelquefois, quand on a de la place ».<br />
98<br />
Françoise<br />
En second lieu, nous avons rencontré des infirmières qui, à une certaine époque, ont<br />
collaboré avec les établissements et qui ont été amenées à réduire, voire à abandonner<br />
complètement ces pratiques. Là encore, trois motifs peuvent être relevés pour expliquer ces<br />
changements. Tout d’abord, la nouvelle réglementation peut effectivement avoir mis un coup<br />
de frein à ces prestations. Ensuite, les infirmières peuvent avoir d’elles-mêmes réduit le<br />
volume de cette activité. En effet, au moment de leur installation, certaines d’entre elles ont<br />
pu démarrer leur activité grâce aux soins réalisés auprès des résidents des maisons de retraite<br />
et au fil des années réduire progressivement cette part de leur activité pour la recentrer sur les<br />
soins à domicile. Nous avons déjà évoqué la situation de Serge qui, après une période de<br />
chômage, a installé son cabinet sur une commune où s’était implantée six mois auparavant<br />
163<br />
Il est à noter que de telles conceptions ne sont pas incompatibles avec le fait de réaliser des toilettes pour sa<br />
propre clientèle à domicile.<br />
164<br />
CNAMTS, L’activité des infirmières libérales, op. cit., pp. 7-9.