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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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uffians, des malfaiteurs, des voleurs... gens inutiles et de vile<br />

condition».<br />

Le mécontentement était grand contre le «popolo grasso» qui<br />

tenait la ville. En 1343, les ouvriers se soulevèrent, sans lendemain.<br />

En 1345, ils recommencèrent. Puis passa la Peste, qui<br />

raréfia la main d'œuvre : comme les salaires commençaient<br />

ensuite à monter, l'Art de la Laine s'empressa d'établir des taxes<br />

annulant la hausse. En 1370, les teinturiers se mirent en grève :<br />

elle dura deux ans, et s'acheva comme une défaite. Les teinturiers<br />

occupaient une position médiane entre les Ciompi et la<br />

bourgeoisie, ne dépendant pas d'un employeur particulier et<br />

forts d'un savoir-faire respecté dans toute l'Italie. Ils étaient<br />

intégrés à l'Art de la Laine, mais comme «membres mineurs»<br />

dépourvus de tout droit. Vint le printemps 1378 : les consuls de<br />

l'Art de la Laine décidèrent de renforcer leur position dominante<br />

en quadruplant la taxe d'immatriculation, ôtant à ceux<br />

des compagnons qui se trouvaient au sommet des «sottoposti»<br />

presque tout espoir de se hisser au statut des «lanaioli». La petite<br />

bourgeoisie florentine de son côté rongeait son frein, devant la<br />

coalition de nobles et de grands bourgeois qui barraient la voie à<br />

toute accession sociale. Presque tout le monde était donc<br />

mécontent à Florence.<br />

Un arriviste du nom de Salvestro de Médici, s'étant fait nommer<br />

responsable de justice, entreprit de souffler sur les braises,<br />

se réclamant de tous les mécontents. Il s'assura aussitôt une<br />

clientèle, s'étant proclamé le hérault de tous ceux qui, petits<br />

marchands, artisans, pauvres et faibles, voudraient «pouvoir<br />

vivre en liberté et en sécurité, que la justice soit restaurée dans la<br />

cité». Avec un programme aussi élastique, il ne risquait pas de<br />

déplaire. Ce démagogue posa ensuite un ultimatum aux consuls,<br />

qu'ils rejetèrent avec hauteur. Il fit appel à la foule. Les<br />

compagnons des Arts mineurs descendirent dans la rue en<br />

armes : les ouvriers les suivirent et attaquèrent la prison, remplie<br />

de prisonniers pour dette. Le lendemain l'émeute se poursuivit,<br />

conduite par les artisans fourreurs et les détenus libérés la<br />

veille, qui incendièrent plusieurs couvents et riches demeures.<br />

Cela se passa le 22 juin.<br />

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