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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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anarchiste était parvenue. Le 19 juin à Cabra où les ouvriers<br />

agricoles au chômage obligèrent tout le monde à cesser le travail.<br />

A Villafranca le 2 juillet, la grève fut générale mais totalement<br />

pacifique, du même type que celle de Bujalance (circulation de<br />

groupes silencieux, pas d'alcools, de jeux ou de rixes...). A Castro<br />

del Rio puis à Fernan-Nunez la grève fut plus dure puis cela<br />

reprit à Cordoba. Les patrons et les autorités étaient décontenancés<br />

devant ces grèves. L'idéal commun à tous ces grévistes<br />

pouvait se résumer dans la fameuse formule de l'Internationale<br />

espagnole : en politique, anarchiste ; en économie, communiste<br />

; en religion, athée.<br />

Les semaines et les mois passaient dans cette année 1903 mais<br />

l'anarchie tant désirée n'arrivait pas. Au contraire, les anarchistes<br />

les plus repérés étaient emprisonnés, les Centros Obreros fermés.<br />

Mais cela ne freinait pas l'ardeur des grévistes. Au contraire,<br />

même après la grève, les gens restaient profondément<br />

unis et solidaires dans l'idéal commun. Mais leur attitude avait<br />

changée, s'était durcie. La désillusion avait engendré dans leur<br />

cœur de terribles rancœurs. Le sabotage commença ; non seulement<br />

par le ralentissement du travail, mais aussi les animaux<br />

n'étaient pas soignés, les instruments agricoles sabotés. En 1904<br />

et 1905, des meules de foin et des bâtiments de ferme furent<br />

incendiés. Des intellectuels venus de loin voulurent prendre<br />

parti pour les pauvres, ils furent remis à leur place : «... Si les<br />

intellectuels veulent faire quelque chose pour les ouvriers, ils<br />

doivent s'unir à eux pour détruire la bourgeoisie à la dynamite.<br />

Le problème des ouvriers est posé en des termes très clairs. Du<br />

pain et de la dynamite. C'est uniquement de cela qu'ils ont<br />

besoin !»<br />

Durant toute cette période, l'hostilité envers les possédants<br />

croissait sans cesse. A l'opposé, les patrons cédaient facilement,<br />

sur les salaires ou les conditions de travail, espérant se ménager<br />

des jours meilleurs. Les autorités s'efforçaient d'éviter les conflits.<br />

Et en fait, les pauvres se renforçaient dans leur volonté<br />

d'en finir. Les propriétaires fonciers se considéraient victimes<br />

d'une dictature. On lisait dans «El Diario de Cordoba» : «Le<br />

principe de l'autorité est perdu, il n'y a plus de sécurité person-<br />

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