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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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liberté n'avait pas beaucoup d'autres demeures alors - elles<br />

éveillèrent le soupçon maladif des autorités ecclésiastiques. En<br />

particulier leur fut reproché ce culte de la nudité, qui s'exprimait<br />

dans des séances rituelles où les participants étaient nus, et<br />

pouvaient se livrer à toutes sortes d'attouchements que la<br />

morale réprouvait. La nudité signifiait pour eux la pureté de<br />

l'âme, le retour à l'égalité primitive des hommes et des femmes.<br />

L'acte sexuel était considéré comme quelque chose de totalement<br />

spirituel pour ceux qui avaient pu accéder à l'état de<br />

liberté intérieure. Dans la confession de Jean de Briinn, bégard<br />

de la ville de Cologne, datée de 1335, les principes suivants<br />

étaient rapportés comme ceux des Frères et Sœurs : «Si on te<br />

demande : "Quel est le fondement de la liberté et de la vérité,<br />

et comment y parvenir ?", réponds : "J'appartiens à la liberté<br />

de nature. Je la satisfais en tout ce qu'elle me réclame et je lui<br />

accorde tout en suffisance". Si je sollicite une femme pendant<br />

la plus sainte des nuits, c'est sans le moindre scrupule de conscience<br />

que j'assouvis ainsi mes appétits. Je ne discerne en cela<br />

aucun péché, car, en vertu de ma liberté d'esprit, je suis un<br />

homme selon la nature. Il m'appartient donc de satisfaire librement<br />

aux œuvres de la nature». Jean de Brùnn rapporte encore :<br />

«Si une sœur de la liberté vient chez un frère, après avoir communié,<br />

et lui dit : "Frère, je te demande la charité, couche avec<br />

moi" qu'il ne dise pas ''J'ai communié" mais qu'il pratique<br />

l'œuvre de la nature, courageusement, deux ou quatre fois,<br />

pour satisfaire à la nature ; sans scrupule et sans confession.<br />

Désire-t-il accomplir l'acte de sodomie avec un homme, qu'il le<br />

fasse librement et licitement. Et sans aucun sentiment de faute,<br />

sans quoi il ne serait pas libre d'esprit.» Imaginez un peu le<br />

scandale ! Johannes Hartmann déclara de son côté «qu'un<br />

homme libre d'esprit devient incapable de commettre une<br />

faute. Il peut accomplir tout ce qu'il veut et tout ce qui lui<br />

Pkdt- Si sa nature l'induit à l'acte d'amour, il peut s'y livrer<br />

légitimement avec sa propre sœur ou avec sa mère en quelque<br />

lieu que ce soit, même sur l'autel.» D'un groupe du Libre Esprit<br />

exterminé dans la vallée du Rhin en 1322, il fut dit qu'il célébrait<br />

des sortes de messes nocturnes, à la fin desquelles le prédi-<br />

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