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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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lança alors sur ce qui restait de Canudos 90 bombes de dynamite<br />

: «le tremblement produisait des fissures qui se croisaient<br />

sur le sol comme des courbes sismiques, les murs s'abattirent, de<br />

nombreux toits volèrent en éclats ; un énorme cumulus de<br />

poussière noircissante rendit l'air irrespirable. Tout avait disparu<br />

semblait-il. En fait, c'était le complet démantèlement de<br />

ce qui restait du village sacré.»<br />

Les bataillons attendaient que le cyclone de flammes se fut<br />

calmé pour se lancer dans le dernier des derniers assauts.<br />

Mais ils ne l'exécutèrent pas ; au contraire un soudain recul<br />

eut lieu. Des décharges sortirent, on ne sait comment, des ruines<br />

embrasées et les assaillants se mirent à couvert dans tous les<br />

coins et se retirèrent, pour la plupart derrière leurs tranchées.<br />

Ne cherchant pas à se cacher, sautant sur les brasiers ou les<br />

chaumes encore debout, se dressaient les derniers défenseurs de<br />

Canudos. Ils se lançaient dans des assauts d'une folle témérité ;<br />

ils venaient tuer leurs ennemis dans leurs propres tranchées.<br />

Ceux-ci se sentaient faiblir. Ils perdirent courage. L'unité de<br />

commandement et l'unité d'action disparurent ; leurs pertes<br />

furent particulièrement lourdes.<br />

Finalement, vers 2 heures de l'après-midi, les soldats se<br />

replièrent sur la défensive avec le goût de la défaite.<br />

Cependant la situation des sertanejos avait empiré, ils se trouvaient<br />

coincés dans un réduit des plus minuscules.<br />

Mais à l'aube du 2 octobre, les «triomphateurs» fatigués<br />

virent poindre le matin sous une fusillade nourrie qui ressemblait<br />

à un défi.<br />

Dans la journée, profitant d'une trêve, 300 personnes<br />

demandèrent à se rendre ; mais au grand dépit des autorités<br />

militaires, ce n'étaient que des femmes harassées, des enfants en<br />

bas âge ou blessés, des vieillards infirmes, tous ceux qui ne pouvaient<br />

plus porter une arme. Ils furent massacrés la nuit suivante<br />

(«... et de quelle façon, n'ayant que la voix humaine si faible et<br />

si fragile, commenterions-nous ce fait singulier de'ne plus avoir<br />

vu, dès le matin du 3, les prisonniers valides recueillis la<br />

veille.»).<br />

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