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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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étendards et demanda que les prieurs se rendissent à la salle des<br />

audiences pour délibérer à nouveau sur les mesures à prendre<br />

pour la sécurité et le bien de la plèbe.» Michèle di Lando fit une<br />

réponse dilatoire, sur quoi la foule se retira dans le quartier de<br />

Santa Maria Novella : «et là ils nommèrent huit chefs pris parmi<br />

les leurs, ainsi que des ministres, et créèrent encore d'autres<br />

dignités qui leur semblaient propres à attirer la considération et<br />

le respect.» Les Ciompi et les membres mineurs des Arts qui<br />

marchaient avec eux venaient ainsi de se doter d'une organisation<br />

autonome.<br />

La confrontation finale se produisit le 31 août, chaque parti<br />

en présence ayant également résolu d'anéantir l'autre : les<br />

Ciompi marchèrent sur le palais du podestat, di Lando sur Santa<br />

Maria Novella. Mais ce dernier avait eu le temps, et la ruse, de<br />

faire venir des troupes de la campagne, composées selon toute<br />

vraisemblance de ruraux ayant affaire avec les Arts de la ville ;<br />

de plus, il avait su aussi rassembler les membres de la petite<br />

bourgeoisie et ceux des Arts mineurs qui commençaient à craindre<br />

sérieusement les prétentions de la plèbe, et à se repentir de<br />

s'être associés à de telles gens qui avaient fini par annoncer :<br />

«Nous bouleverserons la cité, nous tuerons et dépouillerons le<br />

riche qui nous avait méprisés ; nous deviendrons les maîtres de la<br />

cité ; nous la gouvernerons à notre gré et nous serons riches».<br />

Bref, les partisans de l'ordre municipal se trouvèrent assez nombreux<br />

pour vaincre la troupe des Ciompi, après un engagement<br />

furieux dans le centre de la ville.<br />

Les Ciompi vaincus, les Arts mineurs n'en tirèrent pas longtemps<br />

avantage : ils n'avaient pu s'imposer qu'avec l'appui de<br />

cette plèbe redoutable, et une fois celle-ci disparue dans la<br />

défaite, ils furent évidemment incapables de maintenir leur<br />

pouvoir. Une fois les pauvres vaincus et dispersés, la bourgeoisie<br />

des Arts majeurs estima le moment venu de reprendre les choses<br />

en main, et de se débarasser de ces gens sans envergure par euxmêmes.<br />

L'un des principaux meneurs de la petite bourgeoisie,<br />

un certain Scali, fut ainsi mis à mort pour récompense de ses<br />

loyaux services : les di Lando et Medici préférèrent s'exiler en<br />

toute discrétion. Les trois Arts qui avaient été créés en juillet<br />

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