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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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Du fait même que les «hommes sans maître», ceux qui<br />

n'étaient plus assujettis à un seigneur ou à un emploi fixe dans<br />

une corporation, n'étaient plus hors-la-loi, leur nombre était<br />

devenu inquiétant : 13 000, pour la plupart dans le Nord (selon<br />

une étude gouvernementale de 1569), 30 000 dans la seule ville<br />

de Londres (selon d'autres sources datant de 1602).<br />

Londres, dont la population s'était multipliée par 8 entre<br />

1500 et 1650, était le refuge anonyme idéal pour un vagabond.<br />

Il existait davantage d'emplois temporaires à Londres que partout<br />

ailleurs, l'aide aux indigents y était plus importante et la<br />

ville offrait plus d'avenir aux voleurs. Il existait là un vaste secteur<br />

de la population aux conditions d'existence des plus précaires,<br />

peu sensible à l'influence des idéologies religieuses ou politiques<br />

mais qui constituait un foyer potentiel de troubles et de<br />

soulèvements. Un contemporain situait l'ambiance : «De nos<br />

jours, les habitants de la Cité haïssent si fort les gentilshommes,<br />

et singulièrement les courtisans, qu'il n'en est guère parmi<br />

ceux-ci qui osent pénétrer les murs, et, qui s'y aventure,<br />

s'expose inévitablement aux avanies et aux injures.»<br />

Dans les campagnes, les paysans pauvres (cottagers) et les<br />

occupants illégaux des communaux (les friches et les forêts), les<br />

squatters, se cramponnaient désespérément à une existence<br />

semi-légale et incertaine. Souvent, ils ne dépendaient d'aucun<br />

seigneur. Il leur arrivait de subsister un temps suffisamment<br />

long pour faire valoir le droit précaire de maintien dans les lieux<br />

que leur reconnaissait la coutume. Les pauvres maisons (cottages)<br />

des travailleurs ruraux situés dans un rayon d'un mile<br />

autour d'une industrie d'extraction, mines de charbon, carrières,<br />

etc., n'étaient pas considérées comme tombant sous le coup<br />

du statut de 1589 qui interdisait la construction de tout logis ne<br />

possédant pas quatre arpents de terrain — ces hommes pouvant<br />

constituer une réserve utile de main d'œuvre. Ils étaient toutefois<br />

exposés à subir les conséquences de la réalisation sur une<br />

grande échelle de projets d'aménagement rural : défrichement<br />

des forêts, assèchement des marais et autres mesures du même<br />

genre. Les migrations venaient sans cesse augmenter leur nombre.<br />

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