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L'INCENDIE MILLENARISTE - Basse Intensité

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Le retour des morts serait précédé d'un séïsme : le ciel se retournerait<br />

et une pluie de kérosène brûlerait tout. Il fallait donc se<br />

construire sans tarder des maisons assez grandes pour contenir<br />

de vastes communautés, qui s'y réfugieraient à la première<br />

alerte. Le lendemain, les morts seraient de retour avec des boîtes<br />

de conserve de viande, du tabac, des pagnes, du riz, des lampes<br />

et des fusils - et ceux-ci seraient plus efficaces que ceux de l'Ad.<br />

Le jardinage serait alors devenu superflu. Marafi gagna de nombreux<br />

villages à ses prédictions. En attendant le cataclysme, les<br />

jardins furent délaissés. Ceux qui désertaient leur travail se<br />

cachaient dans les villages. L'Ad., dont l'autorité s'en trouvait<br />

affaiblie, prit prétexte de quelques extravagances de Marafi<br />

pour intervenir et disperser les manifestations du culte. Le mouvement<br />

réapparut encore en 1936 dans la même région.<br />

A partir de 1927 et jusqu'à la 2 e guerre, le mouvement Eemasang<br />

s'imposa dans la péninsule Huon. Commencé comme un<br />

mouvement d'inspiration chrétienne, il se développa rapidement<br />

en y intégrant des croyances et des rites païens. Juste avant<br />

la guerre, ses leaders se mirent à prêcher en faveur du Cargo. Ils<br />

enseignaient à la population que les Missions étaient en réalité<br />

des agences de Dieu pour la distribution du Cargo. Ils formèrent<br />

des groupes chargés d'étudier la langue anglaise. Des «Maisons<br />

du Cargo» furent bâties ; elles étaient gardées en permanence<br />

par des jeunes. Les porcs furent sacrifiés, et leur sang servit<br />

à asperger les maisons. Les églises furent rénovées : toute la<br />

population locale s'y rassemblait en habits du dimanche, priant<br />

pour le Cargo des jours et des nuits. On procédait à des confessions<br />

publiques afin de hâter la venue du Cargo. Pour finir les<br />

gens dévastèrent les jardins, consommèrent toute la nourriture<br />

et abattirent leur bétail.<br />

En 1933, en un autre endroit de la péninsule de Huon, un<br />

ermite du nom d'Upiko entendit des voix ; il prit le nom de<br />

Lazare sur l'ordre exprès de Dieu et enseigna à ses voisins divers<br />

chants que les voix lui avaient inspirés. Il prêchait une sorte de<br />

renouveau moral, réclamant le départ des Missions et l'installation<br />

d'églises indigènes. Tous les biens de l'homme blanc<br />

devaient être détruits. Un autre prophète le contra aussitôt, en<br />

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