11.07.2015 Views

catalogue 2007 en .pdf - Festival international du documentaire de ...

catalogue 2007 en .pdf - Festival international du documentaire de ...

catalogue 2007 en .pdf - Festival international du documentaire de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MICHEL TREGANabsolum<strong>en</strong>t, et quand il vi<strong>en</strong>t c’est toujours autrem<strong>en</strong>t qu’à la manière d’un comble. Latâche est donc moins <strong>de</strong> régler le rapport d’une œuvre à son abs<strong>en</strong>ce que celle <strong>de</strong>mo<strong>du</strong>ler le rapport <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux œuvres ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux abs<strong>en</strong>ces. C’est l’esquisse d’une tellemo<strong>du</strong>lation que propose, dans le musée, la rivalité d’une surface <strong>de</strong> maçon et d’unesurface <strong>de</strong> peintre. Et c’est elle que suggère, dans le nouveau quartier, l’ambival<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>cette blancheur que notre héros <strong>de</strong>vrait accueillir avec gratitu<strong>de</strong>, mais qu’il dédaigne aumotif qu’elle n’est qu’un abîme, une abstraction d’esthète, tout le contraire <strong>du</strong> mur dontl’usure et les taches lui racont<strong>en</strong>t par le m<strong>en</strong>u la fable d’un peuple : <strong>de</strong>ux tortues, unepoule, un flic, un lion montrant les d<strong>en</strong>ts...La difficulté peut donc se dire <strong>en</strong>core autrem<strong>en</strong>t. En avant, jeunesse est un édifice dontle grandiose est cassé <strong>en</strong> <strong>de</strong>ux : la prét<strong>en</strong>tion d’art doit sans cesse y composer avec celle,plus terre-à-terre, d’élire domicile. Offrir un écrin à V<strong>en</strong>tura et aux si<strong>en</strong>s n’est pas assez.Il faut leur donner un toit sous lequel ils se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à la maison, non séparés d’eux-mêmes,<strong>de</strong> leur passé et <strong>de</strong> leurs lég<strong>en</strong><strong>de</strong>s, ainsi que l’homme l’est <strong>en</strong>core – ou l’était, si l’on suitla thèse <strong>du</strong> flash-back – dans la baraque qui, <strong>en</strong> 1972, l’accueillit à son arrivée <strong>du</strong> Cap-Vert.En dépit <strong>de</strong> sa farouche solitu<strong>de</strong>, il y a au moins un aspect que le cinéma <strong>de</strong> Costa partageavec ses contemporains : c’est le souci d’articuler les raisons <strong>de</strong> l’art et celles <strong>du</strong> logis,les déesses <strong>de</strong> l’un avec les fées <strong>de</strong> l’autre. Alain Resnais comme Jia Zhang-ke, PhilippeGarrel comme Gus Van Sant font aujourd’hui le vœu d’offrir à leurs personnages “unemaison sur les terres...” – selon la <strong>de</strong>rnière volonté <strong>du</strong> Blake <strong>de</strong> Last Days –, et toussitu<strong>en</strong>t leurs constructions quelque part <strong>en</strong>tre le monum<strong>en</strong>t et la ruine. La singularité d’Enavant, jeunesse est alors <strong>de</strong> mesurer l’un avec l’autre l’habitat <strong>de</strong> l’art et celui <strong>de</strong> la viequotidi<strong>en</strong>ne, tout <strong>en</strong> refusant <strong>de</strong> les confondre. Par fidélité <strong>en</strong>vers l’origine docum<strong>en</strong>taire<strong>de</strong> sa fiction, à savoir la <strong>de</strong>struction <strong>du</strong> quartier <strong>de</strong> Fontainhas et le relogem<strong>en</strong>t consécutif<strong>de</strong> ses habitants ? C’est certes un point d’importance. Mais rappeler cela, c’est <strong>en</strong>corerapporter l’œuvre à elle-même : se souv<strong>en</strong>ir que cette origine fut aussi ou d’abord un film,rev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> somme sur le rôle décisif t<strong>en</strong>u par Dans la chambre <strong>de</strong> Vanda (2000) dansl’évolution <strong>du</strong> cinéma <strong>de</strong> Costa.Vanda est <strong>de</strong>ux choses, le premier volet <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux diptyques : l’un formé avec Jeunesse,dont il est le “prequel” ; l’autre, <strong>de</strong> manière plus étonnante mais non moins serrée, avecOù gît votre sourire <strong>en</strong>foui ?, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, cinéastes, réalisé <strong>en</strong>2001 pour la série <strong>de</strong> Janine Bazin et André S. Labarthe, “Cinéma, <strong>de</strong> notre temps”. Lesaffinités sont <strong>en</strong> effet troublantes, qui rapproch<strong>en</strong>t la chambre <strong>de</strong> Vanda et les autresdécors <strong>du</strong> docum<strong>en</strong>taire tourné à la veille <strong>de</strong> raser Fontainhas, <strong>de</strong> la “piaule” <strong>du</strong> Fresnoyoù les Straub travaill<strong>en</strong>t au montage d’une nouvelle version <strong>de</strong> Sicilia ! : l’exiguïté <strong>de</strong>s lieuxet le vert d’eau <strong>de</strong>s murs, la rareté <strong>de</strong>s ouvertures vers l’extérieur, jusqu’à certaineressemblance physique <strong>en</strong>tre les <strong>de</strong>ux sorcières, Vanda et Danièle Huillet. Les occupationselles-mêmes sembl<strong>en</strong>t similaires. Nhurro frotte la table tandis que Jean-Marie balaie <strong>du</strong>pied le pas <strong>de</strong> la porte. Comme celui-ci bavar<strong>de</strong> p<strong>en</strong>dant que Danièle veille à monter au124

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!