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catalogue 2007 en .pdf - Festival international du documentaire de ...

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JUVENTUDE EM MARCHAEN AVANT, JEUNESSEPORTUGALFRANCE, SUISSE2006Couleur35mm154’V.O.PortugaisS.T.FrançaisImagePedro Costa,LeonardoSimõesImagePedro Costa,LeonardoSimõesSonOlivier BlancMontagePedro MarquesPro<strong>du</strong>ctionContracostaPro<strong>du</strong>ções,Les films <strong>de</strong>l’étranger,UnlimitedFilm, V<strong>en</strong>turaFilm, SAAvecV<strong>en</strong>tura, VandaDuarte, BeatrizDuarte, GustavoSumpta, CilaCardosoRÉTROSPECTIVE PEDRO COSTAAprès Dans la chambre <strong>de</strong> Vanda (2000), pourquoi avoir refait un film dans le quartier<strong>de</strong> Fontainhas ?Je voulais aussi retravailler avec les mêmes personnes, Vanda, les jeunes qui passai<strong>en</strong>tdans sa chambre. Tous avai<strong>en</strong>t changé <strong>de</strong> vie, la fiction était là. Vanda répète tout letemps qu’elle a fait <strong>de</strong>s conneries, qu’autrefois elle était comme ceci, comme cela.Quand elle dit ça, nous sommes dans la fiction et <strong>en</strong> même temps non, parce que lefilm précéd<strong>en</strong>t existe. Tous racont<strong>en</strong>t ici quelque chose <strong>de</strong> leur prés<strong>en</strong>t, ils se mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> scène. Le garçon qui est à l’hôpital, agonisant : c’est une petite fiction, il va très bi<strong>en</strong><strong>en</strong> réalité. Il raconte ce qui se passait dans la chambre <strong>de</strong> Vanda : j’étais très pauvre,je m<strong>en</strong>diais, mon père a disparu, ma mère n’était pas là. Il avait un texte, comme tous.C’est un film <strong>de</strong> fiction.[…] V<strong>en</strong>tura dit une phrase très belle, qui vi<strong>en</strong>t <strong>du</strong> Cap-Vert : “Dans les maisons <strong>de</strong>smorts, il y a toujours beaucoup <strong>de</strong> choses à voir.” Il emploie <strong>en</strong> fait un mot portugaisqui peut désigner à la fois les morts, les dépossédés, les très pauvres, les fantômes,les zombies. V<strong>en</strong>tura imagine <strong>de</strong>s choses qui se pass<strong>en</strong>t sur ces murs un peu calcinés,noircis par l’humidité. Puis, un peu insconsciemm<strong>en</strong>t, le film se termine presque dansune maison blanche qui a per<strong>du</strong> cette couleur parce qu’elle a été calcinée. On imagineque c’est un feu, et là tout est noir, il y a <strong>de</strong>s figures qui apparaiss<strong>en</strong>t. Le nouveauquartier est beaucoup plus viol<strong>en</strong>t que l’anci<strong>en</strong>, il n’y a pas d’histoire, pas <strong>de</strong> vie, leshabitants <strong>de</strong> l’anci<strong>en</strong> quartier ne sav<strong>en</strong>t pas vivre là. Techniquem<strong>en</strong>t, cela me posait unproblème, parce que c’était évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t plus confortable dans les lieux anci<strong>en</strong>s. Jem’étais presque habitué à leurs couleurs. Il y a là plus <strong>de</strong> mystère, <strong>de</strong> lumière indirecte,d’ombres, <strong>de</strong> vie cinématographique. Dans le nouveau quartier, c’est différ<strong>en</strong>t. Nousnous posions tous les mêmes questions. Moi : “Comm<strong>en</strong>t vais-je vivre dans ce film avecces murs-là ?” Eux : “Comm<strong>en</strong>t va-t-on vivre là ?”[…] Il y a longtemps que j’aime tourner <strong>en</strong> intérieur. La vidéo permet certaines choseset pas d’autres. Il faut perdre <strong>du</strong> temps, on parle avant les scènes, on parle p<strong>en</strong>dant<strong>de</strong>s jours et <strong>de</strong>s jours. A un mom<strong>en</strong>t on tourne, ça fait partie <strong>de</strong> la même chose, il n’ya plus <strong>de</strong> clap, le mouvem<strong>en</strong>t est le même. C’est très p<strong>en</strong>sé, c’est une façon <strong>de</strong> créerune mémoire, <strong>de</strong> faire <strong>en</strong> sorte que le texte soit tellem<strong>en</strong>t dans ces chambres qu’il peutêtre dit tous les soirs, tous les mois, toutes les années, chaque jour peut-être un peumieux. On améliore les choses, les acteurs sélectionn<strong>en</strong>t, ils élimin<strong>en</strong>t ce qui estaccessoire, la scène <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t plus forte. Cela vi<strong>en</strong>t-il <strong>de</strong> la pratique <strong>du</strong> film sur lesStraub ? Je ne sais pas, cela vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> là, mais aussi <strong>de</strong> choses antérieures. Ici, j’étaisplus <strong>en</strong>thousiasmé plastiquem<strong>en</strong>t, j’ai osé <strong>de</strong>s choses que je ne pouvais pas faire avecVanda. C’était une chambre et cela suffisait. C’est d’ailleurs un peu miraculeux que lefilm ti<strong>en</strong>ne comme cela. Vanda s’est fait grâce au désir que ça allait se faire, qu’il fallaitfilmer cela. Un désir qui n’était pas uniquem<strong>en</strong>t le mi<strong>en</strong>, mais celui <strong>de</strong> Vanda, celui <strong>de</strong>sa sœur, celui <strong>de</strong>s autres. Pour ce film, il y a eu un autre g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> foi, si on peut dire.La croyance qu’il est possible <strong>de</strong> raconter <strong>en</strong>core une fois au cinéma <strong>de</strong>s choses commeon le faisait avant. L’idée d’un film qui vi<strong>en</strong>t d’un certain réalisme, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>la série B, ce qui est un peu contradictoire : Straub et Tourneur, le cinéma d’horreur etla Nouvelle Vague.EPEmmanuel Bur<strong>de</strong>au et Thierry Lounas, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Pedro Costa, “Mon regard etcelui <strong>de</strong>s acteurs étai<strong>en</strong>t le même”, Cahiers n° 619.139

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