analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

Droit à l’alimentation et à la nutritionTémoignage d’un père haoussa rural à Tahoua“ Honnêtement, on ne mange pas à sa faim, surtout dans le contexte actuel. Il y’a des familles qui auparavant prenaient3 à 4 repas par jour, mais qui ne se contentent que de deux actuellement. Quand je m’absente de la maison, chaque jourest compté et dès que je dépasse deux jours, ma famille que j’ai laissée prend un crédit pour assurer son alimentaon. ”Groupe de discussion, juillet 2008AccessibilitéL’accessibilité traduit l’accès physique et financier aux denrées alimentaires par tous les groupesde populaon.Accessibilité physique. Elle dépend de la présence de marché, de route pour les échanges, de règlescommerciales 44 .De larges proporons du territoire sont enclavées, ce qui limite l’accès au marché et les produits agricolesont des difficultés d’écoulement. En 2005, plus de 55% des ménages en milieu rural meent au moinsune heure pour accéder à un marché ; ce pourcentage est de 7% en milieu urbain 45 . Cela indiquedes difficultés d’accès à la producon alimentaire présente sur les marchés, surtout en milieu rural.L’existence d’une voie de communication influence le prix des céréales. En 2007, seules 20% des localitésont accès à une route bitumée et 11% à une route latéritique 46 . Le réseau routier n’a pas connu d’extensionimportante depuis 1998 avec 16% des localités accessibles par routes goudronnées, 30% par routesen terre battue, 32% par de pistes praticables toute l’année et 15% par de pistes saisonnières.Accès financier. Même lorsque la nourriture est disponible, le ménage peut être dans l’impossibilitéd’y avoir accès financièrement.En 2008, environ 59% de la population possède des revenus situés en dessous du seuil de pauvreté 47 .En dehors des salariés (qui ne représentent que 3% des ménages), les revenus des ménages sont trèsfaibles, de l’ordre d’une moyenne nationale de 53.430 FCFA par an et par personne, soit 146 FCFA parjour par personne 48 .La part des dépenses que les ménages affectent à l’alimentation est très élevée : 75% en incluantl’autoconsommation et 63% en se limitant aux dépenses en espèces 49 . Etant donné que les céréalesreprésentent la part essentielle de ces dépenses alimentaires, les fluctuations de la production et desprix céréaliers ont un impact majeur sur leur sécurité alimentaire. Tous les ménages pauvres sont touchéspar les hausses des prix car, bien que la majorité des ménages soient engagés dans les activités agricoles,la plupart d’entre eux, exposés aux contre-coups de la production, doivent acheter des céréales.D’une manière générale, notamment dans les zones de déficit de producon agricole, les ménagesn’arrivent à couvrir leurs besoins alimentaires avec leurs propres producons que sur une périoderelavement courte (3 à 4 mois en moyenne), ce qui contraint la plupart d’entre eux à recouriraux marchés. De ce fait, les perturbaons ou les dysfonconnements des marchés céréaliers affectentdirectement la sécurité alimentaire des ménages 50 .44Situaon alimentaire dans les pays du Sahel, CILSS, 200145Quesonnaire unifié des indicateurs de base du bien-être (QUIBB) 2005, rapport sur les indicateurs sociaux, INS, 200646Mesure de la pauvreté selon la méthode de degré de sasfacon des besoins essenels (DSBE), INS, 200447Enquête naonale sur le budget et la consommaon des ménages (ENBC), INS, 200848Enquête conjointe sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages au Niger, INS-SAP, 200849Enquête conjointe sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages au Niger, INS-SAP, 200850Enquête conjointe sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire des ménages au Niger, INS-SAP, 2008103