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ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 2008Cet âge varie selon que la femme n’est pas instruite (15,4) ou a un niveau secondaire ou plus (21,5). Enmilieu urbain, cet âge est plus élevé (16,7) qu’en milieu rural (15,4) 54 .Ce constat sur la précocité du mariage des filles est exprimé par les opinions d’environ 1.300 jeunes,chefs de ménages, épouses, chefs coutumiers, agents de l’Etat interrogés en 2007 à Zinder et Maradi :― à Zinder, 48% disent que les filles sont mariées à 14 ans, 22% qu’elles sont mariées à 15 ans ;― à Maradi, 39% reconnaissent que les filles sont données en mariage, quel que soit l’âge duprétendant, vers l’âge de 13 ans, 21% disent plutôt que c’est vers l’age de 14 ans contre 3% quipensent que c’est vers l’âge de 11 ans que la pete fille est déposée en mariage 55 .Dans le contexte nigérien actuel, aucune indicaon ne montre une tendance à la baisse du phénomènedu mariage précoce. De plus en plus d’hommes âgés et économiquement aisés manifestentune propension affichée à prendre des jeunes filles n’ayant pas dépassé l’âge de la puberté. Les vicmessilencieuses du mariage précoce restent largement soumises pour des raisons socioculturelles,économiques, de résistances idéologiques et religieuses 56 .Témoignage d’une fille de Tahoua mariée à 16 ans“ J’ai été promise à mon futur mari alors que je fréquentais la classe de 6 ème et à ma 4 ème , sur insistance de mon fiancé, j’aiété rerée de l’école pour le mariage .Je regree de ne plus être à l’école. ”Groupe de discussion, juillet 2008Mulaons génitales féminines et excisionLes mulaons génitales féminines recouvrent toutes les intervenons incluant l’ablaon parelleou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou la lésion des organes génitaux féminins pourdes raisons culturelles ou toute autre raison non thérapeuque.En 2006, la prévalence naonale des mulaons génitales féminines/excision est de 2,2% 57 , soit deux foismoins qu’en 1998 ou ce taux était de 5,6% 58 .Parmi les femmes excisées qui connaissent l’âge de l’opéraon (40%), la majorité (56%) l’ont été entre10 et 14 ans 59 .Tableau 30 : Age de la jeune fille au moment de l’excisionAge à l’excision %0-1 an 142- 4 ans 205- 9 ans 610- 14 ans 5615-19 ans 4Source : Exploitation de la base de données de l’EDSN-MICS 2006Au plan naonal, l‘excision est plus fréquente dans les régions de Tillaberi (12%) et dans la communautéurbaine de Niamey (3,6%). Les proporons sont les plus élevées parmi les Gourmantché (65,8%) et lesPeuls (12,8%).54EDSN-MICS 2006, INS, 200755Etude sur les mariages précoces, CONIPRAT, 200756Etude sur les mariages précoces, CONIPRAT, 200757EDSN-MICS 2006, INS 200758EDSN 1998, Care Internaonal59Exploitaon de la base de données de l’EDSN-MICS 2006, INS, 2007196
Droit de l’enfant à la protectionDans certaines régions, la prévalence est très élevée pour des ethnies minoritaires. Dans la régionde Diffa, il a été enregistré une prévalence de 18,9%, avec un taux de l’ordre de 40% dans le seuldépartement de N’Guigmi et de 100% parmi les Ousta et les Mohamid 60 .Deux principaux mofs sont évoqués pour expliquer la praque de l’excision au Niger : mof d’ordrereligieux où l’excision trouverait son origine au temps du prophète Mahomet, et mof d’ordresocioculturel où l’excision est vue sous l’angle du passage de l’enfance à l’adolescence (une jeune fillenon excisée n’est pas socialement acceptée). Un autre mof est d’ordre psycho-sexuel où la praque del’excision protège la femme considérée comme de nature hypersexuelle et une garane de la fidélitéconjugale 61 . Toutefois en 2006, parmi les femmes excisées, 54% déclarent qu’elles ne feront pas exciserleur fille 62 .1.5.2 Violences à l’écoleLes formes et les risques de subir la violence à l’école varient en foncon du sexe et du cycle scolairede l’enfant. Dans les écoles primaires, la violence se manifeste essenellement sous ses formes verbales(injures, vexaons, anathèmes, mauvais souhaits, etc.) et physiques (tapes, gifles, coups de ceinture,fessées, mise à genoux, claques, etc.) perpétrées contre les enfants (filles et garçons) par leursenseignants, ainsi que les violences sexuelles (aouchement). Pourtant une circulaire du Ministère del’Educaon Naonale interdit formellement le châment corporel depuis 1981.L’aspect le plus visible de violences rencontrées dans les établissements scolaires secondaires etsupérieurs concerne beaucoup plus les filles que les garçons. Il prend surtout la forme physique ousexuelle. Il existe aussi les pressions des dirigeants des associaons scolaires afin d’imposer une disciplinesyndicale à leurs camarades.En 2004, sur un échanllon de 2.400 élèves et étudiants de 11 établissements scolaires du secondaireet supérieur de Niamey, interrogés sur leur propre expérience de la violence en milieu scolaire, unemoyenne de 50,4% de collégiennes et lycéennes affirment avoir fait l’objet de harcèlement sexuel ou deviol, et 45,5% affirment en avoir été témoins 63 .Aussi bien de l’avis des garçons que des filles, les principaux auteurs du harcèlement ou de l’agressionà caractère sexuel contre les filles dans les établissements secondaires sont dans l’ordre : les élèvesgarçons (presque 60% des cas), les professeurs (environ 20% des cas), les fonconnaires horsadministraon scolaire (7,9%) et les agents de l’administraon de ces établissements (7,2%). Les autresformes de violence en milieu scolaire sont, entre autres, les menaces accompagnées de chantage,parfois aux notes de classes, les visites à domicile, les invitaons ou sollicitaons inopportunes.1.5.3 Violences dans la rueDans 15% des cas de violences dans la rue, il s’agit de violence entre enfants vivant ou travaillant dansla rue, surtout lors des courses à la recherche de l’aumône ou d’un travail payant qui débouche sur desbousculades et des altercaons. Souvent considérés comme « des enfants marginaux » et traités commetels, ces enfants affrontent de façon ordinaire les actes de violence de la part des gens qu’ils côtoient.C’est surtout le cas des plus pets qui ne sont pas en état de pouvoir se défendre et qui dépendent desrelaons qu’ils entreennent avec les plus âgés. Ces derniers les ulisent dans le trafic des drogues ouabusent d’eux sexuellement. En plus, à certaines occasions (lors des rafles par exemple), ils font face àla violence policière notamment les bastonnades 64 .60Enquête régionale sur les mulaons génitales féminines à Diffa, CONIPRAT, 200461Enquête primaire sur les praques tradionnelles ayant des effets néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant au Niger, CONILPRATNE, 199262EDSN-MICS 2006, INS 200763Etude sur les violences sexuelles à l’égard des élèves filles des établissements scolaires du secondaire et universitaires de Niamey,Associaon Nigérienne pour l’Autopromoon Humaine, 200464La prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables, CID Lailaba, 2007197
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REPUBLIQUE DU NIGERMINISTERE DE LA
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