analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 2008En 2001, dans la région de Tillaberi (départements de Téra et Ouallam), ce type de violence est reconnupar 64% des filles et 38% des femmes comme la plus répandue. Près de la moié des jeunes filles et desfemmes classent le refus de nourriture et de l’habillement comme la première forme de privaon 16 .Formes sévères d’exploitaon économiqueIl s’agit de l’exploitaon du travail des femmes et jeunes filles sans aucune forme de rémunéraonou avec une très faible rémunéraon. Il existe trois cas de figure : les filles domesques, les femmes ensituaon de servilité et les femmes vicmes de la traite.Filles domesques. Les « petes bonnes », peu rémunérées pour une forte charge de travail, constuentla forme la plus répandue d’exploitaon économique. Cee forme est développée dans la pare sur laprotecon de l’enfant.Femmes en situaon de servilité et de travail forcé. La convenon de Genève de 1926 sur l’esclavagedéfinit ce phénomène à l’état ou condion d’un individu sur lequel s’exercent les aributs du droit depropriété ou certains d’entre eux. Le code pénal définit de même l’esclavage, et ajoute la définion dela personne de condion servile : « servitude ou toute forme de soumission ou de dépendance absolueà un maître ».En 2008, à parr des déclaraons de 573 personnes enquêtées, les cadres de commandement (35%d’entre eux), les élus naonaux et locaux (34%), les acteurs judiciaires (75%), les autorités coutumières(37%), les agents de sécurité (59%), la société civile (70%) et la populaon en général (38%) reconnaissentl’existence de l’esclavage au Niger. Ils définissent cet esclavage comme un fait de dominaon et desoumission, comme un statut de capf de guerre ou comme travail forcé 17 .La condion servile se rencontre surtout en milieu rural et dans la société nomade. Elle est fortementprésente dans la région de Tahoua, la bande comprise entre Konni, Illéla, Madaoua, Abalak et Tchintabaraden18 . Elle se transmet de mère à enfants ou de mère et père à enfants, tous les enfants en situaonde servitude apparennent au « propriétaire ».Ce phénomène se rencontre sur toutes ses formes : achat et vente de personnes, exploitaon parle travail, exploitaon sexuelle 19 .En 2008, une jeune femme, Adidjatou Mani Koraou vendue à l’âge de 12 ans pour 240.000 francs CFApar un esclavagiste touareg et devenue la cinquième épouse d’un habitant de la région de Birni N’Konnipendant neuf ans, a intenté une acon en jusce. Devant la non reconnaissance de sa situaon, elle afait recours auprès de la cour de jusce de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) qui a tenu “la République du Niger responsable de l’inacon” de ses services administrafset judiciaires, esmant que le Niger n’avait pas été en mesure de protéger une jeune femme contrecee praque qui perdure dans le pays malgré son interdicon. Cee instance a condamné le Niger àverser 10 millions de FCFA de dommages et intérêts à la vicme.Au Niger, la praque de l’islam permet à l’homme d’épouser jusqu’à quatre femmes, et la coutumepermet également d’avoir une cinquième femme comme concubine. Celle-ci est traitée comme uneesclave.21616Etude sur les violences domesques dans les aires sociolinguisques songhaïs, peuhls et zarmas, zones de Tillabéri, Téra et Ouallam, WorldVision, 200117La problémaque du travail forcé, du travail des enfants et de toutes autres formes de praques esclavagistes au Niger, CNDHLF, 200818La problémaque du travail forcé, du travail des enfants et de toutes autres formes de praques esclavagistes au Niger, CNDHLF, 200819La problémaque du travail forcé, du travail des enfants et de toutes autres formes de praques esclavagistes au Niger, CNDHLF, 200820Le trafic et l’exploitaon des enfants au Niger, cas de la communauté urbaine de Niamey et des régions de Maradi et Tahoua, CroixRouge, 2007