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ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 2008Travaux dangereuxLes enfants sont exposés aux travaux dangereux dans les abaoirs et tanneries, les mines et les carrières(carrières de gravier, sable, salines arsanales, …). L’ampleur du phénomène est peu connue. En 2007,les données des services administrafs indiquent 136 enfants travaillant dans les carrières, 83 dans lesmines et 220 dans les tanneries 15 .En 2008, une enquête auprès d’un échanllon de 277 enfants travailleurs 16 de 12 à 16 ans en majoritédes garçons de milieu urbain, fait ressorr leurs condions de travail de la manière suivante :― la majorité de ces enfants disent travailler depuis 3 ans ;― ils travaillent de jour (72%), pendant 10 heures par jour (26%) ou 12 heures (10%) ;― leur travail est généralement caractérisé par la pénibilité ;― leur rémunéraon est moindre que celle des adultes ;― 29% ont été vicmes de mauvais traitement, sans qu’une plainte ne soit portée ;― les abus ou maltraitances qu’ils/elles subissent leur sont infligés avec la complicité volontaire ouinvolontaire des « logeurs» à quelque degré de parenté que ce soit.En 2008, parmi les quelques 4.500 enfants de 5 à 17 ans vivant dans les sites d’orpaillage de Komabangouet M’banga, 10% exercent une acvité liée aux mines. Il s’agit, par ordre d’importance, du lavage descailloux, du creusage des puits, du transport de l’eau et du tamisage. La plupart commencent ces tâchestrès jeunes, travaillent tous les jours de la semaine, les jours de repos n’étant pas rémunérés, et touchentau maximum 30.000 FCFA par mois. Certains enfants, surtout les garçons, sont affectés par des maux detête, de ventre ou des yeux et par des toux chroniques 17 .Il existe également d’autres formes de travaux dangereux qu’exercent les enfants. La vente de la cartede recharge de téléphone mobile par des enfants ne dépassant guère les 12 ans sur les chaussées,les travaux agricoles dans les rizières, les travaux de construcon de bâments sont des pires formes dutravail impliquant les enfants 18 .Situaon de servilitéLa condion de servilité est reconnue comme existant dans le pays 19 . Cee condion affecte les enfantsdans la mesure où elle se transmet de généraon en généraon et les privent des droits fondamentaux.Elle les expose aussi à des travaux dangereux.Exploitaon sexuelle et traite des enfantsLa traite des personnes se définit comme « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement oul’accueil des personnes par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes decontraintes, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité oupar l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personneayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation » 20 .Bien que les statistiques permettant d’évaluer l’ampleur de la traite fassent défaut, compte tenu de soncaractère clandestin, des organisations ont fourni la preuve que le Niger est un pays pourvoyeur, detransit et de destination pour les enfants trafiqués à des fins d’exploitation.L’existence de la traite a été également confirmée en 2005 en enquêtant auprès de 1.540 ménages sur15Rapport de la mission conjointe Gouvernement Unicef de la supervision des acvités de terrain dans les domaines de la proteconde l’enfant 2007, MPF/PE16La problémaque du travail forcé, du travail des enfants et de toutes autres formes de praques esclavagistes au Niger, CNDHLF, 200817Enquête de base sur le travail des enfants dans les sites d’orpaillage de Komabangou et M’banga, résultats préliminaires, BIT, 200818Le trafic et l’exploitaon des enfants au Niger, cas de la communauté urbaine de Niamey et des régions de Maradi et Tahoua, CroixRouge 200719La problémaque du travail forcé, du travail des enfants et de toutes autres formes de praques esclavagistes au Niger, CNDHLF, 200820Protocole de Palerme, Naons Unies, 2000188
Droit de l’enfant à la protectionl’ensemble du pays. Ainsi, 29% des ménages ont répondu oui à la queson de savoir s’il y avait eu descas de trafic des personnes dans leur localité, et 4,4% des individus interrogés ont affirmé qu’au moinsun membre de leur famille a été vicme de trafic. Les régions à haut risque sont Maradi, Zinder, Tahoua,Dosso et Tillabéri. Les auteurs de la traite sont à 95% des hommes, dont des marabouts du village oudu quarer 21 .Selon les services techniques (police, gendarmerie, magistrature), la traite des femmes et enfants prendde plus en plus d’ampleur au Niger, et selon les services de sécurité, les réseaux de trafic seraient surtoutalimenté par les adolescentes. La traite prend différentes formes dont surtout 22 :― la traite interne des filles logées dans des maisons closes pour les livrer aux personnes riches parl’entremise des démarcheurs ou de « logeuses » ;― la traite des jeunes filles (nigériennes, nigérianes, ghanéennes) en direcon du Nigeria, des EmiratsArabes Unis, du Maghreb et même de l’Europe, au moyen entre autres du « mariage à blanc »(mariage célébré uniquement pour que la femme obenne des papiers pour émigrer, une fois àdesnaon elle est soumise à diverses formes d’exploitaon) et du « hadj à crédit » (des jeunesfilles/femmes sont recrutées pour parr faire le pèlerinage à crédit, une fois le hadj achevé ellesne rentrent pas au Niger mais restent là-bas pour rembourser leur crédit et sont exploitéeséconomiquement et/ou sexuellement) ;― l’exploitaon abusive des filles domesques ;― l’ulisaon des enfants talibés à des fins de mendicité et de travaux forcés.1.2.3 Enfants talibésUn talibé est un enfant qui fréquente une école coranique (talib, mot arabe, signifie étudiant), confié parses parents à un maître marabout. La mendicité est considérée comme un moyen important desubsistance.Aucune donnée n’existe à l’échelle naonale, toutefois des études localisées permeent d’apprécierle phénomène. Le dénombrement en 2007 des enfants talibés dans les centres coraniques d’Agadez,Maradi et Niamey a idenfié plus de 40.000 enfants talibés 23 . Les enfants talibés sont plus nombreux dansla région de Maradi.Tableau 28 : Nombre de talibés dans trois régionsVilles Centres Effecf talibés Effecf talibés moins de 18 ansAgadez 90 17.562 14.799Maradi 252 31.325 17.372Niamey 367 26.925 8.187Total 709 75.812 40.358Source : Caritas, 2007Le temps que les talibés consacrent à la mendicité varie de deux heures et demie à trois heures et demiepar jour. Cee mendicité et les déplacements des enfants créent une entrave aux études coraniques etont des conséquences négaves, dont l’insécurité, les accidents, les violences. Dans certains cas, lacrainte de châments corporels quand ils n’apportent pas la somme d’argent requise fait queles talibés rompent avec le marabout et rejoignent les enfants de la rue.21Rapport de l’étude naonale sur le trafic des personnes au Niger, ANDDH, 200522Rapport de l’étude naonale sur le trafic des personnes au Niger, ANDDH, 200523Enfants dans les écoles coraniques, Caritas, 2007189
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REPUBLIQUE DU NIGERMINISTERE DE LA
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