analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

Droit à l’alimentation et à la nutritionDispositifs communautairesAu plan communautaire, les populations, appuyées par les ONGs et des partenaires internationaux, ontmis en place, depuis la fin des années 1980, différents types de structures associatives pour gérer desréserves de céréales comme moyen d’assurer la sécurité alimentaire de la communauté.Ce sont les banques céréalières (BC), dont les banques céréalières communautaires (BCC), les banquesde soudure, les greniers villageois, les boutiques céréalières, les coopératives de production et decommercialisation des céréales.En 1990, les banques céréalières étaient au nombre de 533 et de 3.947 en 2006. A travers les BC, lescommunautés prennent l’initiative et la responsabilité de constituer et ou de reconstituer leurs propresstocks de céréales, de les gérer et de les céder en période critique de soudure ou de pénurie alimentairecorrespondant à des hausse des prix. Ces organisations de proximité contribuent à approvisionner lesvillages même les plus isolés et à lutter contre la spéculation abusive sur les prix des céréales. Leurscomités de gestion prévoient au minimum 50% de femmes membres.Lors de la crise alimentaire de 2005, les fortes sollicitaons des bénéficiaires ont obligé certaines BCà vendre leur stock à perte ou à le céder à crédit à des populaons déjà très vulnérables, avec pourconséquence, dans la plupart des cas, la décapitalisaon des banques. En 2006 et 2007, un état deslieux d’environ 200 BCC a montré leurs difficultés de fonconnement et de geson et la non viabilité dela plupart 55 .Dispositifs de l’EtatLe Dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires (DNPGCA) comprenddeux volets :― la prévention qui vise à réduire les aléas et leurs conséquences sur les activités économiques ;―l’atténuation qui vise à réduire l’impact de la crise en suppléant l’insuffisance des filets de sécuritédes ménages et à éviter les problèmes alimentaires, nutritionnels et de décapitalisation.Les structures techniques opérationnelles du DNPGCA sont le Système d’alerte précoce (SAP), organed’information du dispositif et la Cellule crises alimentaires (CCA) chargée d’évaluer les besoins d’aide,de formuler les requêtes et de veiller à une bonne coordination des actions des partenaires. Le fonctionnementest le suivant :―chaque année, après la récolte, une évaluation de la campagne céréalière est faite. Sur cette base,des zones déficitaires sont identifiées et font l’objet d’un suivi sur l’année par le SAP ;― des projets d’atténuation des crises sont conçus, gérés par la CCA avec l’appui des partenaires(microréalisations dont la mise en place de banques céréalières et les travaux à haute intensité demain-d’œuvre, distribution de semences d’urgence, distribution d’intrant zootechniques, vente decéréales à prix modérés, …). La plupart de ces projets sont exécutés par la population contre desvivres ou une rémunération ;― dans les zones les plus à risque et en dernier recours, des distributions gratuites sont organiséeset coordonnées par la CCA.Le dispositif comprend deux outils pour mener ces actions à bien :― le stock national de réserve comprenant le stock de sécurité (50.000 tonnes de mil – sorgho) et lefonds de sécurité alimentaire (correspondant a l’équivalent de 60.000 tonnes de céréales) ;― le fond d’intervention constitué du fond commun des donateurs et des fonds de contrepartie desaides bilatérales.55Rapports sur l’état des lieux de 95 et 112 BCC du programme Services de base intégrés Unicef, 2006-2007105