analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

Droit à la participationAucune donnée ne permet de mesurer si la participation de l’enfant à la prise de décision dans la famillea progressé. La très faible régression du niveau de pauvreté, qui était de 62,1% en 2005, laisse supposerque les chances pour l’enfant de décider restent toujours faibles.Témoignage d’un chef religieux de Tahoua“ On apprend aux enfants à se laver les mains avant et après les repas, à respecter les adultes et à praquer la religion.Un arabe ou un blanc (ils ont la meilleure éducaon) peut accepter que son enfant discute et cause librement avec lui,ce qui n’est pas le cas de nous autres qui ne donnons pas l’occasion à l’enfant de parler librement en leur présence ; c’estpourquoi, il y a comme une certaine terreur quand le chef de famille rentre à la maison. Les chefs de famille ont tendanceà outrepasser leur autorité. ”Groupe de discussion, juillet 2008Cependant une évolution se dessine, poussée notamment par l’urbanisation et la scolarisation.Le taux d’urbanisation de la population nigérienne est estimé à 18,4% en 2008 6 . La population de laCommunauté Urbaine de Niamey est passée de moins de 500.000 habitants en 1995 à environ 900.000habitants en 2007, soit presque un doublement sur la période.― Valeurs nouvelles. Véhiculées par les médias, des modèles de vie différents et l’école moderne,des valeurs liées à davantage de liberté d’expression et d’opinion prennent de l’ampleur.Par exemple, les avis sur le fait de commencer à travailler à parr de l’âge de 6 ans sont de 8% enmilieu urbain, contre 26% en milieu rural ; en milieu urbain, 48% des jeunes filles (en grandemajorité des élèves) déplorent la limitaon de la liberté en général ; la limitaon de la liberté desorr est menonnée par 25% des filles de milieu rural et par 12% de celles issues du milieu urbain 7 .― Autonomisation des enfants. En milieu urbain, les jeunes et les enfants sont fortement utilisésdans le cadre du fonctionnement des unités de production informelles 8 . Cette expansion des petitsemplois informels urbains occupent autant les enfants des contrées rurales que du milieu urbain.Par le revenu qu’il apporte, l’enfant acquiert un certain pouvoir économique qui augmente sespossibilités de parcipaon au sein de sa famille. Par exemple, dans le modèle de fonconnementdu ménage autonome en société Djerma, les jeunes migrants de retour au village font l’objetd’écoute et de considéraon en raison de leurs capacités à prendre en charge une pare desdépenses de la famille 9 .Cadres de participationGroupes d’âge. Tradionnellement, bien que raachés à leurs familles respecves, les enfants formentcollecvement un groupe social parculier et le village leur offre un cadre d’expression sociale oùconstruire leur personnalité. Des cercles de sociabilité des enfants se constuent en foncon de l’âge etdu sexe des enfants. Les jeux et les échanges au sein de ces groupes d’âge forment les enfants à l’espritde groupe et de solidarité.Recours familiaux. Les personnes de l’entourage de l’enfant susceptibles de faciliter la réalisation decertaines de ses requêtes sont le plus souvent la mère, la tante ou la grand-mère 10 . Ces canaux sont sansinfluence forte pour se faire entendre dans la famille, sauf dans certaines communautés, par exempleen milieu touareg, où les femmes interlocutrices directes des enfants ont plus de pouvoir de décision.6Projections actualisées de la population du Niger 2005 à 2050, INS, 2008, 20027Etude sur les connaissances et perceptions des populations nigériennes en matière de droit de l’enfant, Unicef, 20028Enquête 123 sur l’emploi, le secteur informel et la consommation 2001-2003, INS9Monographie du village de Wangal Kaîna, LASDEL, 200510Etude sur le travail des enfants en servitude, Niger 2005, BIT/IPEC/ Ecostat229