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analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

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Droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> à <strong>la</strong> protectionEnviron un tiers <strong>de</strong>s jeunes filles (43% à Zin<strong>de</strong>r <strong>et</strong> 32% à Aga<strong>de</strong>z) attestent que, parmi l’ensemble <strong>de</strong>sviolences, les violences sexuelles sont les plus récurrentes.1.1.3 Violences psychologiques <strong>et</strong> verbalesCes violences se traduisent par <strong>de</strong>s comportements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s propos méprisants qui dénigrent les opinions,les valeurs ou les acons <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s. La violence verbale se manifeste par les insultes, les proposdégradants <strong>et</strong> humiliants, les menaces. Il s’agit d’une forme <strong>de</strong> pression exercée sur <strong>la</strong> <strong>femme</strong> pour <strong>la</strong>punir, <strong>la</strong> dénigrer ou <strong>la</strong> soumere.Les violences psychologiques <strong>et</strong> verbales notamment les expressions sexistes <strong>et</strong> les injures constuent levécu quodien <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s <strong>au</strong> Niger. Les déc<strong>la</strong>raons <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> ménages aestent <strong>de</strong> l’existence duphénomène : les violences psychologiques sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 26% à Dosso, 38% à Zin<strong>de</strong>r, 40% à Aga<strong>de</strong>z<strong>et</strong> 95% à Maradi. L’existence <strong>de</strong>s violences verbales fait l’unanimité <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>raons <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> ménage.Les déc<strong>la</strong>raons <strong>de</strong>s épouses sur les violences psychologiques <strong>et</strong> verbales effecvement subies concor<strong>de</strong>ntavec celles <strong>de</strong>s hommes. Elles avouent que ces violences sont très <strong>de</strong>structrices pour elles.Témoignage d’une <strong>femme</strong> <strong>de</strong> Maradi“ La <strong>femme</strong> mariée qui arrive dans son nouve<strong>au</strong> foyer sans un minimum <strong>de</strong> matériel subit <strong>de</strong>s tr<strong>au</strong>masmes psychologiques<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> sa belle-famille. ”Groupe <strong>de</strong> discussion, juill<strong>et</strong> 20081.2 Violences « voilées » ou liées à <strong>la</strong> coutumeDes praques violentes, comme le mariage précoce ou forcé, les mu<strong>la</strong>ons génitales ou le rite <strong>de</strong>veuvage, ne sont généralement pas perçues comme telles, y compris par les <strong>femme</strong>s elles-mêmes. Cesviolences, dites commun<strong>au</strong>taires, sont voilées ou tolérées par <strong>la</strong> société. Certaines, comme le conflit <strong>de</strong>succession, <strong>la</strong> répudiaon ou <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ustraon, sont présentes dans tout le pays, car trouvant leur sourcedans <strong>la</strong> religion musulmane. D’<strong>au</strong>tres ont plus d’ampleur ou diffèrent selon <strong>la</strong> région ou l’<strong>et</strong>hnie.1.2.1 RépudiaonAu Niger, le mariage est le plus souvent régi par le droit coutumier dont l’un <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ruptured’union est <strong>la</strong> répudiation. C’est <strong>la</strong> rupture uni<strong>la</strong>térale du lien conjugal par l’époux sans <strong>au</strong>cune référence<strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités légales, qu’elles soient coutumières ou judiciaires. Il peut prendre les enfants <strong>et</strong> les confierà une <strong>au</strong>tre <strong>femme</strong> (mère ou secon<strong>de</strong> épouse) 8 .La répudiation en tant que phénomène social n’est pas documentée à l’échelle nationale. Selonles opinions <strong>de</strong> chefs coutumiers ayant jugé <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> violences faites <strong>au</strong>x <strong>femme</strong>s en 2003 <strong>et</strong> 2004, <strong>la</strong>répudiation est <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> violence <strong>la</strong> plus rencontrée : ils rapportent que, pour un moindre prétexte,les hommes n’hésitent pas à répudier leur <strong>femme</strong> pour en prendre une <strong>au</strong>tre 9 .Du fait <strong>de</strong> leur ignorance <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, les <strong>femme</strong>s victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> répudiation <strong>et</strong> <strong>au</strong>tres réglementationsrégissant le mariage, acceptent fatalement <strong>la</strong> sentence <strong>de</strong>s juges, cadis ou chefs traditionnels 10 .La répudiaon est ulisée dans le cadre <strong>de</strong>s pires formes d’exploitaon économique. Ainsi, danscertaines localités, <strong>de</strong>s <strong>femme</strong>s sont mariées avant <strong>la</strong> récolte <strong>et</strong> répudiée après.8Etu<strong>de</strong> sur les violences faites <strong>au</strong>x <strong>femme</strong>s <strong>et</strong> <strong>au</strong>x enfants, rapports régions Aga<strong>de</strong>z <strong>et</strong> Zin<strong>de</strong>r, OXFAM, 20069Rapport <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> portant sur les violences <strong>et</strong> abus sur les <strong>femme</strong>s <strong>et</strong> les enfants, CNESS-BOZARI, 200510Sélection <strong>de</strong>s règles coutumières régissant le statut personnel, les successions <strong>et</strong> le foncier rural dans l’arrondissement <strong>de</strong> Gaya, PREDEC 2002213

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