analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 2008Des facteurs limitent fortement les possibilités de parcipaon de l’enfant nigérien dans ce cadre.― Devoir d’obéissance. En général dans la famille nigérienne très hiérarchisée, le chef de famillea la primauté de décider, souvent sans consulter les autres membres. Il prendra éventuellementavis auprès de la mère ou des aînés, mais très rarement auprès des enfants. L’enfant ne peut pass’opposer à une décision prise par son père ou sa mère en relaon avec sa vie quodienne.Ceci s’observe autant dans la famille élargie (forme la plus ancienne, elle comprend plusieursménages avec la solidarité comme principal creuset des liens entre eux ; elle fonconne sur unebase communautaire, sous la conduite du plus ancien dont les avis sont prédominants dans toutesdécisions qui engagent la vie de la famille) que dans la famille nucléaire (le plus souvent composédu mari, de l’épouse et des enfants, ce type de famille capitalise ses ressources au niveau du chefde ménage qui a autorité dans les décisions).En ce qui concerne le choix de la religion, l’enfant hérite de la religion de ses parents qui ontle devoir de l’inier à la prière. Aucune opportunité ne lui est donnée de décider à ce sujet. Selonl’opinion de 533 parents interrogés en 2002, seulement 5% esment que les enfants ont le droit àla liberté d’expression 3 .Le niveau de parcipaon à la prise de décision des filles ne diffère pas de celui du jeune garçon.Ceci change peu avec le mariage, qui confère à la fille plus de responsabilité, mais une parcipaondans des domaines de décision très limités.― Pauvreté. La pauvreté de la famille réduit aussi la chance pour l’enfant de parciper à la prisede décision. Le taux naonal de pauvreté est de 59,5% en 2008, et en milieu rural ce sont 63,5%des ménages qui sont pauvres.Dans de telles condions, beaucoup de familles tranchent en faveur de la décision d’uliserles enfants, malgré eux, dans le cadre du travail domesque ou à l’extérieur de la famille.Cee situaon pénalise très souvent la décision d’inscrire l’enfant à l’école.Cet arbitrage se confirme par le taux d’acvité des enfants qui augmente avec le niveau depauvreté : en 2006, il était de 42,5% dans le quinle le plus riche, et de 59,8% dans le quinle leplus pauvre 4 . Cee situaon est plus accentuée dans le contexte rural très tradionnel où il ressortun plus grand recours à l’enfant pour le travail (six enfants sur dix travaillent en zone rurale). Ainsi,la décision de les envoyer à l’école où de les faire parciper à l’économie familiale en travaillantn’est pas de leur ressort.L’impossibilité de toute autre opon que le travail est encore plus forte dans les cas d’exploitaondes enfants dans la mendicité ou d’autres pires formes de travail avalisées par la famille dans lecadre de ses stratégies de survie.― Pesanteurs culturelles. L’enfant s’approprie des valeurs culturelles qui restreignent ses possibilitésde parciper, telles que l’importance du travail en tant que moyen d’intégraon sociale etpréparaon à la vie d’adulte, la division sexuelle du travail qui détermine les rôles des filles etdes garçons, le mariage précoce et la préparaon du trousseau comme transion sociale.En 2002, selon l’opinion de 11% des mêmes 581 enfants, l’âge à parr duquel l’enfant est apteà travailler hors du foyer familial est de 6 ans ; il se situe entre 7 et 10 ans pour 59% d’entre eux etentre 11 et 14 ans pour 8% 5 .3Etude sur les connaissances et perceptions des populations nigériennes en matière de droits de l’enfant, Unicef, 20024EDSN-MICS 2006, erratum sur le travail des enfants, INS, 20095Etude sur les connaissances et perceptions des populations nigériennes en matière de droit de l’enfant, Unicef, 2002228