analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

Droit de la femme à la protection3. CONSTATS ET PROBLÈMESLe phénomène des violences mulformes à l’égard des femmes et des filles est communément reconnucomme une réalité fort répandue.Les violences physiques, psychologiques et verbales sont subies de façon récurrente par les femmes. Leshommes en sont les principaux auteurs, surtout en tant que chefs de ménages. Ces violences sont moinsfréquentes en milieu nomade qu’en zone sédentaire. Les femmes révèlent en parculier les effetsdestructeurs des comportements et des propos méprisants qui dénigrent leurs opinions, valeurs ouacons. Les abus sexuels sont aussi reconnus comme faisant pare du vécu des femmes, dont l’incestesemble avoir une part importante.D’autres praques violentes existent qui sont tolérées par la société car liées aux coutumes. L’ampleurde ces violences n’est pas connue, mais les faits courants, les dénonciaons, les études de cas et lesrévélaons dans les médias meent en lumière leur existence. La répudiaon, la claustraon, le mariageprécoce, la discriminaon lors du partage de l’héritage sont des phénomènes sociaux répandus, avecleurs conséquences physiques, morales et économiques pour les femmes et leurs enfants. Ces formesde violence varient d’un environnement socioculturel à un autre, mais elles sont fortement influencéespar l’islam. Certaines praques culturelles, comme le rapt ou le rite de veuvage, deviennent des violences(traite, manque d’assistance) quand elles dévient de leur but originel.Ces violences, légimées par les valeurs culturelles, sont souvent acceptées par les femmes elles-mêmes.Le caractère tabou de certains actes et la préservaon de l’honneur et de la dignité de la famille renforcecee atude. La plupart des vicmes de ces violences n’ont jamais porté plainte. La loi du silence estde mise.L’exploitaon économique des femmes revêt plusieurs formes, qui sont de plus en plus percepbles :les privaons de certains biens essenels ou d’exercer des acvités de développement, la situaon dedomescité abusive, la condion servile et la traite. La dépendance des femmes est un facteur aggravantde ces violences économiques. Malgré l’existence d’un cadre légal et la posion de l’Etat remeant encause l’existence de l’esclavage au Niger, des études ont révélé les survivances de cee praque.L’exploitaon sexuelle est souvent liée à l’exploitaon économique : prostuon libre, prostuonorganisée, traite, abus des femmes en situaon de servilité. La traite est une praque réelle au Niger.Les femmes sont trafiquées vers l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe pour être soumises auxtravaux domesques et à l’exploitaon sexuelle.Les femmes ont plus recours au cadre familial, aux chefs coutumiers et religieux pour le règlement detoutes ces violences. Le cadre légal et les services réprimant ces violences sont insuffisants et la primautédu droit coutumier et du droit islamique sur le droit moderne contribue à violer les droits des femmes.La rareté des recours juridiconnels s’explique aussi par l’analphabésme, la méconnaissance des droits,le coût de la jusce et le fait de ne pas être entendue. Le code du statut personnel qui assurerait unemeilleure protecon des femmes n’est pas encore adopté. Les ONGs et associaons sont un moyen derecours ulisés par les femmes et constuent une plateforme de dénonciaon des violences.L’ensemble de ces constats débouchent sur l’affirmaon d’un problème majeur : la persistance des abus et violences faites aux femmes.223