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ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 2008A chaque ethnie correspond une langue naonale, mais les langues les plus parlées sont le haoussa etle djerma. A ces langues naonales, s’ajoute la langue officielle qui est le français. La diversité ethniqueimplique généralement une diversité culturelle et des comportements socio-économiques ou démographiquesvariés, même si l’on observe des praques communes. Certaines ethnies sont à dominancenomade notamment les Touaregs et les Peulhs. La cohabitaon entre les ethnies ayant des modes devie différents est parfois entachée de conflits.4.2 Croyances et praques religieusesSelon la Constuon, le Niger est un état laïc qui assure la séparaon entre la religion et la geson dela cité. Plusieurs religions sont ainsi praquées : l’islam, le chrisanisme et l’animisme. L’islam, praquépar plus de 98% 14 de la populaon, se dégage comme confession religion dominante.L’islam est une religion qui propose une vision de la société, en plus du culte religieux. Les règles de viede la société musulmane ont trait aux relaons et responsabilités au sein de la famille et dansla communauté, notamment par rapport au statut social, juridique et polique de la femme et la placede l’enfant.Selon la tradion musulmane, l’homme et la femme sont égaux devant Dieu. Ils ont chacun des droitset devoirs reconnus dans le culte, la famille et leur communauté. Ils sont complémentaires au sein d’uncouple. Toutefois, l’interprétaon erronée des préceptes religieux et la difficulté d’applicaonde certaines règles de l’islam dans un état laïc, comportent des effets négafs pour les droits de la femmeet de l’enfant.Ces dernières années, des associaons religieuses, parfois même féminines, jugent certaines réformesjuridiques et sociales contraires à la religion et s’y opposent.4.3 Place de la femme au sein des ménages et de la communautéSelon la Constuon nigérienne, le mariage et la famille constuent la base naturelle et morale dela communauté humaine. Cependant, même si la Constuon consacre l’égalité des sexes, y comprisdans l’éducaon des enfants, l’organisaon tradionnelle de la société nigérienne est de type patriarcaldans la majorité des communautés. Les relaons familiales entre les hommes et les femmes sont édifiéesà parr d’une inégalité fondamentale entre l’homme (chef de famille) et la femme (mère et épouse).Tradionnellement, c’est l’homme qui incarne l’autorité au sein du ménage ; il fixe les règles et le code deconduite ; il assure le contrôle et la geson des biens familiaux ; il prend les décisions capitales et fournitles moyens de subsistance aux membres du ménage. Il est le seul, selon la coutume et le code civile 15 , àavoir l’autorité parentale. La femme a la charge sociale du fonconnement de la vie domesque ; elleréalise les travaux ménagers et prend soin des enfants et autres membres de la famille. Cee image estaujourd’hui trompeuse, car dans la grande majorité des cas, les femmes parcipent aux dépenses duménage, grâce aux acvités génératrices de revenus qu’elles inient de plus en plus.Au niveau communautaire, la division sexuelle du travail entraîne une réparon inégale des tâches etde l’exercice du pouvoir. Les hommes assument des rôles de geson dans les affaires publiques, tandisque les femmes sont plus impliquées dans l’établissement et le renforcement des relaons sociales.Par ailleurs, la société nigérienne comporte un certain nombre de stéréotypes ou clichés (femmesindiscrètes, capricieuses, objet de discorde, …) qui constuent parfois des freins à l’épanouissement de14EDSN-MICS 2006, INS, 200715Code civil du Niger, arcle 37346
Contexte général du paysla femme. Ces clichés sont transmis de généraon en généraon à travers la tradion orale. De même,certaines praques culturelles sont néfastes à la santé, au développement mental et à l’épanouissementde la femme et de l’enfant. Il s’agit, entre autres, des dénis alimentaires et tabous sexuels, de l’excisionet de la scarificaon, du sororat et du lévirat, du mariage précoce et forcé et de l’ablaon de la luee.4.4 Place de l’enfant dans la famille et dans la communautéAu Niger, la venue d’un enfant est une bénédicon. Elle assure la connuité, mais aussi la preuve dela ferlité du couple. Tradionnellement, la richesse d’une famille est mesurée par son nombre d’enfants.Un enfant est considéré comme une main-d’œuvre supplémentaire et un souen futur pour les parents.Ceux-ci ont le devoir d’assurer sa survie et son éducaon, avec parfois le souen de toute la communauté.En retour, les enfants ont des obligaons envers leur famille. Ils doivent exécuter les travaux domesqueset/ou champêtres ou praquer un pet commerce pour parciper au revenu du ménage.Les rapports que les membres de l’unité familiale entreennent entre eux sont régis par des rapportsaînés/cadets. Ils sont de ce fait inégalitaires. Cee relaon de respect des cadets vis-à-vis des aînés estparfois source de violences et de sévices corporels pour les enfants en cas de contestaon ou de désobéissance.Les parents qui consultent leurs enfants sont parfois considérés comme laxistes ou faibles.5. SITUATION ÉCONOMIQUE ET PAUVRETÉ5.1 Situaon actuelle et tendancesCroissanceLa somme des richesses d’une naon est mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB). Au Niger, le PIB aété esmé en valeur à 2.397 milliards de FCFA en 2008 16 .Graphique 1 : Evolution du taux de croissance économique de 1998 à 2008Les esmaons font ressorrque le taux de croissanceéconomique réel se situe à9,5% en 2008 ; il était de 3,3%en 2007 et de 5,8% en 2006mais de 12,7% en 1998.La croissance esmée pour2008 est supérieure au 7,2%annuel qui constue la ciblede la Stratégie de Développementaccéléré et de Réduconde la Pauvreté (SDRP).Source : Comptes économiques de la Nation, INS/MEFToutefois, le taux de croissance de l’économie nigérienne est resté volale au cours des dix dernières années.Les faibles performances sont imputables à l’évoluon erraque du secteur primaire dépendantfortement des condions climaques instables.16Comptes économiques de la naon 2008, INS17Comptes économiques de la naon 2008, INS47
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