analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

Défis majeurs et pistes d’actiontravaillent, un ers des enfants sont séparés d’au moins un de leurs parents biologiques. En 2006, parmiles femmes âgées de 25 à 49 ans, la moié était mariée avant l’âge de 15,5 ans, et la prévalence naonaledes mulaons génitales féminines est de 2,2%. En 2007, le nombre d’enfants orphelins à cause du sidaest esmé à 25.000.Toutefois, le caractère caché et clandesn des abus et violences, le manque de suivi et de prise en chargede ces enfants par les services sociaux de l’Etat et la tolérance de certaines situaons par la société fontque ceux-ci ne sont connus que de façon parcellaire, voire ne sont pas du tout renseignés si ce n’est pardes cas isolés.Ces situaons s’expliquent par une combinaison de facteurs économiques, sociaux, culturels etjuridiques qui portent préjudice aux enfants. La pauvreté entraîne une forte parcipaon des enfantsaux stratégies de survie des familles et la société valorise leur travail comme moyen de socialisaonavec des dérives vers l’exploitaon sous toutes ses formes, allant de la mendicité des talibés à l’exploitaondes petes bonnes et à la traite. La coutume cauonne certaines praques comme le mariageprécoce et les convicons fortement partagées relaves au statut inférieur de la femme perpétuent lesystème avec ses conséquences néfastes. La loi du silence et le manque de recours au système judiciaire,ses défaillances dans l’applicaon des sancons et les vides juridiques dans l’applicaon de la CDE etde la CEDEF, rendent le système de protecon peu efficace.Faible prise en charge des enfants vulnérables et/ou en difficultésDes progrès ont été réalisés dans les services publics (brigades des mineurs dans les commissariats,SEJUP, juges des mineurs) et de nombreuses ONGs offrent du secours aux enfants.Toutefois les intervenons de ces services sont insuffisantes par manque de moyens mais aussi du faitde la prise en compte de l’enfant en difficulté davantage sous l’angle pénal que sous l’angle desa protecon. Les magistrats sont contraints d’incarcérer les enfants interpellés ou de renvoyerles enfants vicmes dans la famille élargie avec le risque qu’ils y soient réprimandés.Les enfants restent souvent des « sans voix » du fait de la pression sociale, du consensus sur certainesviolences et exploitaon, ainsi que du fait de leur très faible parcipaon aux prises de décision qui lesconcernent.Au total, peu de progrès ont été réalisés pour la protecon des enfants. Les avancées sur le planinstuonnel et de la protecon des mineurs en conflit avec la loi constuent une porte d’entrée, et cellesrelaves à la réducon de la praque de l’excision des modèles pour agir sur l’évoluon des coutumes.Faible parcipaon de l’enfant à la prise de décisionsLes enfants ont peu d’opportunités d’exprimer leur opinion et de prendre part aux décisions quiles concernent.Au sein de la famille et de la communauté, le devoir d’obéissance aux parents, surtout au père, et auxaînés leur laisse peu de place pour se faire entendre. L’enfant qui travaille, surtout le garçon,ou précocement marié pour la fille, peut se prévaloir de plus de responsabilités.Les associaons informelles des garçons, bien organisées, offrent des voies pour émere des opinionset les relayer auprès des adultes. Les espaces de rencontre tradionnels des filles n’offrent pasces opportunités. De plus en plus, surtout en ville, des ONGs s’appuient sur les structures informellesdes jeunes garçons et filles pour faire passer des messages éducafs et, par ce biais, en font des lieuxd’échange plus ouverts.L’école est un cadre potenel d’expression pour les enfants scolarisés, avec notamment la présenceobligatoire d’un élève au sein du comité de geson de l’école. Toutefois la qualité de la parcipaondemeure encore faible.273