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analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef

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ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT ET DE LA FEMME AU NIGER - 20081.2.2 C<strong>la</strong>ustraonLa c<strong>la</strong>ustraon consiste pour certains hommes à interner les <strong>femme</strong>s dans leur concession <strong>et</strong> seull’homme, chef du ménage, est habil<strong>et</strong>é à être en contact avec l’extérieur. Cee praque se rencontreparculièrement chez les musulmans du fait d’une m<strong>au</strong>vaise interprétaon <strong>de</strong> certains préceptesis<strong>la</strong>miques.L’ampleur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te forme <strong>de</strong> violence n’est pas documentée. Elle s’illustre, par exemple, par l’interdictionpour certaines <strong>femme</strong>s <strong>de</strong> participer <strong>au</strong>x activités associatives, notamment celles en <strong>situation</strong> <strong>de</strong>c<strong>la</strong>ustration 11 .Témoignage d’une <strong>femme</strong> <strong>de</strong> Kazoé“ Il y a <strong>de</strong>s maris qui enferment leurs <strong>femme</strong>s dans <strong>la</strong> maison, en leur refusant d’aller <strong>de</strong>hors ; <strong>et</strong> même s’il y’a un visiteur,c’est eux-mêmes qui vérifient à <strong>la</strong> porte. Il y’en a qui en sortant ordonnent à <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>de</strong> mere le croch<strong>et</strong> quand ilssortent ; tout ce<strong>la</strong> peut constuer une entrave à l’exercice d’acvités économiques par <strong>la</strong> <strong>femme</strong>.Je pense que ce n’est pas une bonne chose dans <strong>la</strong> mesure où si les maris ne sont pas là, les <strong>femme</strong>s ne pourront pas avoiraccès à l’informaon <strong>de</strong> quelque nive<strong>au</strong> que ce soit dans cee situaon. (Des informaons sur <strong>la</strong> santé infanle par exemple)<strong>au</strong>ssi, on sera confrontée à l’impossibilité <strong>de</strong> voir nos enfants vacciner contre <strong>la</strong> polio puisque les maisons sont fermées <strong>et</strong>non accessibles <strong>au</strong>x agents <strong>de</strong> santé. ”Groupe <strong>de</strong> discussion, juill<strong>et</strong> 20081.2.3 Conflits <strong>de</strong> successionLa discrimination faite <strong>au</strong>x <strong>femme</strong>s lors du partage <strong>de</strong> l’héritage est une violence par privation <strong>de</strong>s biens.Bien que le droit mo<strong>de</strong>rne consacre les mêmes parts à l’homme <strong>et</strong> à <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>au</strong> moment <strong>de</strong> l’héritage,le droit is<strong>la</strong>mique accor<strong>de</strong> 2/3 à l’homme <strong>et</strong> 1/3 à <strong>la</strong> <strong>femme</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> coutume exclut les <strong>femme</strong>s <strong>de</strong> l’héritage<strong>de</strong> certains biens, dont <strong>la</strong> terre. Elles sont désintéressées par <strong>de</strong>s biens périssables comme les anim<strong>au</strong>x.Chez les peulh <strong>de</strong> Rougga Zouzou (Dioundjou), le partage <strong>de</strong>s biens <strong>la</strong>issés par le défunt se fait entreles héritiers suivants : (i) les enfants légitimes ; (ii) les oncles <strong>et</strong> frères ; (iii) les ascendants, les enfantsadoptifs ; (iv) l’enfant naturel reconnu par son père. La <strong>femme</strong> n’a droit qu’à sa dot (une vache ou unsoudouki, c’est-à-dire <strong>de</strong>s biens <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’argent qui équivalent à <strong>la</strong> dot) 12 .Chez les Gobiraoua, les biens du défunt n’étant pas liquidés <strong>au</strong>ssitôt après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> celui-ci, ils sontgérés par l’aîné <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille ou le frère du défunt.De même, chez les Peulhs <strong>de</strong> Bermo <strong>et</strong> <strong>de</strong> Korahane (Bororo <strong>et</strong> Farfarou), <strong>la</strong> liquidaon <strong>de</strong>s biens du pèrese fait <strong>de</strong> son vivant, qui les partage à ses enfants, <strong>de</strong> sorte qu’à sa mort il n’en reste rien. Chaque <strong>femme</strong>,alors, ne peut compter que sur ses enfants. La <strong>femme</strong>, n’a droit qu’à sa dot <strong>et</strong> elle bénéficie d’une vacheen guise <strong>de</strong> « souddirgué » ou récompense pour avoir respecté le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> veuvage 13 .1.2.4 RaptLe rapt consiste à enlever une <strong>femme</strong>, mariée ou non, <strong>et</strong> à l’emmener par l’usage <strong>de</strong> pouvoirs occultesà suivre un <strong>au</strong>tre homme partout où il le désire. Cee praque est parculièrement fréquente chez lesPeulhs. A l’origine, le rapt était une forme <strong>de</strong> transion <strong>de</strong> l’adolescence à l’âge adulte. Le jeune garçondoit alors enlever une fille pendant une certaine pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> ramener <strong>au</strong> vil<strong>la</strong>ge pour seller les liens dumariage. Cee praque ancestrale a dévié <strong>de</strong> sa forme originelle.11Rapport <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> portant sur les violences <strong>et</strong> abus sur les <strong>femme</strong>s <strong>et</strong> les enfants, CNESS-BOZARI, 200512Sélection <strong>de</strong>s règles coutumières régissant le statut personnel, les successions <strong>et</strong> le foncier rural dans l’arrondissement <strong>de</strong> Gaya,PREDEC, 200213Le dispositif juridique <strong>et</strong> coutumier <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> Dakoro, Guidan Roumdji <strong>et</strong> Mayahi, Coopération suisse, 2001214

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