analyse de la situation de l'enfant et de la femme au niger ... - Unicef
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Résumé exécutifCes violences perdurent du fait <strong>de</strong> leur enracinement dans les comportements soci<strong>au</strong>xdûs <strong>au</strong> statut d’infériorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong>, <strong>de</strong> leur légimaon par <strong>la</strong> coutume <strong>et</strong> d’interprétaonserronées <strong>de</strong>s préceptes <strong>de</strong> l’Is<strong>la</strong>m. Elles persistent <strong>au</strong>ssi du fait <strong>de</strong> l’acceptaon<strong>de</strong> certaines violences par les <strong>femme</strong>s elles-mêmes, leur peur du divorce, leur dépendanceéconomique, leur analphabésme <strong>et</strong> leur p<strong>au</strong>vr<strong>et</strong>é. Le disposif légal réprime lesviolences, mais il reste insuffisant : il n’y a pas <strong>de</strong> réglementaon précise <strong>de</strong>s violencescommun<strong>au</strong>taires, le droit coutumier prime, les <strong>femme</strong>s portent rarement p<strong>la</strong>inte <strong>et</strong> sontpeu écoutées par <strong>la</strong> jusce, les <strong>au</strong>teurs sont rarement sanconnés, <strong>la</strong> loi du silence est <strong>de</strong>mise.Les progrès sont peu perceptibles, s<strong>au</strong>f pour l’excision, malgré <strong>la</strong> révision du co<strong>de</strong> pénal quiérige en infractions le harcèlement sexuel, les muti<strong>la</strong>tions génitales féminines <strong>et</strong> l’esc<strong>la</strong>vage,les campagnes conduites par les ONGs pour une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>et</strong>les alliances pour lutter contre les violences. Le fait <strong>de</strong> ne pas lever les réserves sur <strong>la</strong>CEDEF <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas sanctionner les <strong>au</strong>teurs <strong>de</strong> violences confirment ce statu quo.12. Droit à <strong>la</strong> parcipaon. Les enfants ont peu d’opportunités d’exprimer leur opinion <strong>et</strong> <strong>de</strong>prendre part <strong>au</strong>x décisions qui les concernent. Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, le <strong>de</strong>voir d’obéissance<strong>au</strong>x parents, surtout <strong>au</strong> père <strong>et</strong> <strong>au</strong>x aînés leur <strong>la</strong>isse peu <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce pour se faire entendre.Les condions <strong>de</strong> p<strong>au</strong>vr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s ménages constuent un cadre contraignantqui restreint toutes possibilités d’exprimer <strong>de</strong>s opinions <strong>et</strong> d’influencer les choix. Toutefois,une évoluon se <strong>de</strong>ssine via l’urbanisaon <strong>et</strong> <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risaon qui véhiculent <strong>de</strong>svaleurs liées à davantage <strong>de</strong> liberté d’expression. Aussi, l’enfant ulisé en milieu urbaindans les p<strong>et</strong>s emplois informels acquiert un certain pouvoir économique qui <strong>au</strong>gmenteses possibilités <strong>de</strong> parcipaon <strong>au</strong> sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille. Par contre, <strong>la</strong> fille précocementmariée peut se prévaloir <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> responsabilités, mais elle reste assujee à <strong>la</strong> hiérarchiepatriarcale.Dans <strong>la</strong> commun<strong>au</strong>té, les enfants parcipent surtout en partageant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs collecfs,comme les trav<strong>au</strong>x champêtres communs. Les <strong>au</strong>tres lieux <strong>de</strong> parcipaon sont lesacvités associaves <strong>et</strong> l’école. Les associaons informelles <strong>de</strong>s garçons, bien organisées,offrent <strong>de</strong>s voies pour émere <strong>de</strong>s opinions <strong>et</strong> les re<strong>la</strong>yer <strong>au</strong>près <strong>de</strong>s adultes. Les espaces<strong>de</strong> rencontre tradionnels <strong>de</strong>s filles n’offrent pas ces opportunités, mais <strong>de</strong> plus en plus,surtout en ville, <strong>de</strong>s ONGs s’appuient sur ces structures <strong>de</strong> jeunes filles <strong>et</strong> garçons pourfaire passer <strong>de</strong>s messages éducafs <strong>et</strong>, par ce biais, en font <strong>de</strong>s lieux d’échange plusouverts. L’école est un cadre potenel d’expression pour les enfants sco<strong>la</strong>risés, avecnotamment <strong>la</strong> présence obligatoire d’un élève <strong>au</strong> sein du comité <strong>de</strong> geson <strong>de</strong> l’école.Toutefois, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcipaon <strong>de</strong>meure encore faible.Dans <strong>la</strong> sphère publique, les opportunités pour les enfants <strong>de</strong> se faire écouter par lesadultes en vue d’influencer <strong>de</strong>s décisions naonales sont rares, <strong>et</strong> presque exclusivementouvertes <strong>au</strong>x enfants sco<strong>la</strong>risés du milieu urbain : les manifestaons sco<strong>la</strong>ires, les proj<strong>et</strong>spilotes <strong>de</strong> parcipaon à <strong>de</strong>s émissions radiophoniques ou télévisées, le Parlement <strong>de</strong>senfants dont les membres sont choisis parmi les meilleurs élèves.La parcipaon <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>femme</strong> à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> décision reste faible. Dans <strong>la</strong> famille, leshommes ont le pouvoir <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r sur le fonconnement du ménage à travers notammentle contrôle <strong>et</strong> l’ulisaon <strong>de</strong>s ressources. Ainsi très peu <strong>de</strong> <strong>femme</strong>s ont le <strong>de</strong>rnier motdans les décisions concernant leur propre santé <strong>et</strong> <strong>la</strong> majorité d’entre elles n’ont jamaisparlé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nificaon familiale avec leur mari. Par contre, un avantage lié à <strong>la</strong> coutume estque les <strong>femme</strong>s déci<strong>de</strong>nt seules, dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas, <strong>de</strong> l’ulisaon du revenu ré<strong>de</strong> leur propre acvité.27