Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
Des observations similaires concernant 18 chiens de ces races particulières (colleys,<br />
bergers australiens, bergers blancs suisses) ont été faites. Tous les chiens testés<br />
étaient homozygotes pour l’allèle mutant. L’émodepside associé au praziquantel était<br />
prescrit aux dosages conformément à la notice du Profender ND.<br />
Les vétérinaires doivent éviter de prescrire cette molécule à la dose recommandée<br />
par l’AMM du Profender chez les chiens homozygotes pour l’allèle mutant du gène<br />
MRD1. Outre les colleys, les shetlands, les bergers australiens et les bergers blancs<br />
suisses, certains bergers allemands et border colleys peuvent être porteurs de cette<br />
mutation.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Le Dr Hugnet a des relations fi nancières avec la société ANTAGENE.<br />
<strong>Programme</strong> général<br />
PNEUMOLOGIE<br />
Bien choisir les examens complémentaires<br />
lors de rhinite chronique canine P. BERGEAUD<br />
Clinique vétérinaire de la Plage, 1 promenade Pompidou,<br />
F-13008 MARSEILLE<br />
COMMENT S’EXPRIME UNE RHINITE CHRONIQUE<br />
Les affections nasales chroniques se traduisent chez le chien par des symptômes<br />
relativement univoques, d’où la nécessité d’une démarche diagnostique rigoureuse.<br />
Quelle qu’en soit l’origine, on peut observer des éternuements, du jetage, séreux ou<br />
purulent, des épistaxis, du renifl ement inverse, ou un bruit nasal inspiratoire. Ces<br />
symptômes ne permettent que rarement d’orienter le diagnostic. Une épistaxis peut<br />
être secondaire à un trouble de la coagulation, à une leishmaniose, ou à une tumeur<br />
nasale. Un jetage purulent peut être la conséquence d’un corps étranger, d’une aspergillose,<br />
d’une tumeur, d’une fi stule oronasale, etc. Il est donc indispensable de<br />
préciser l’étiologie si l’on veut traiter effi cacement la rhinite chronique.<br />
QUELLES SONT LES CAUSES POSSIBLES D’UNE RHINITE<br />
CHRONIQUE<br />
Une étude portant sur plus de 300 cas de rhinites chroniques a permis d’établir les<br />
causes principales. Les plus fréquentes sont : les tumeurs, les fi stules oronasales,<br />
les corps étrangers, les rhinites infl ammatoires chroniques. Moins fréquemment, on<br />
peut trouver l’aspergillose, les malformations, les rhinites parasitaires. Chacune de<br />
ces affections nécessite un traitement spécifi que, d’où l’importance d’un diagnostic<br />
étiologique. Un certain nombre d’examens complémentaires sont à notre disposition<br />
pour nous y aider :<br />
- bactériologie effectuée sur un écouvillon ;<br />
- sérologie (aspergillose, leishmaniose, ehrlichiose) ;<br />
- radiographie des cavités nasales ;<br />
- rhinoscopie ;<br />
- tomodensitométrie.<br />
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE<br />
Lors de jetage chronique purulent, il est classique de prescrire d’abord un traitement<br />
antibiotique à large spectre, qui a pour effet d’améliorer les symptômes, voire de<br />
les faire disparaître. Mais à l’arrêt du traitement ils réapparaissent rapidement. Il<br />
est très tentant de prélever des sécrétions nasales en aveugle sur un écouvillon, et<br />
de demander une bactériologie et un antibiogramme. Le laboratoire trouve toujours<br />
une bactérie quelque peu résistante, et l’on prescrit à nouveau un antibiotique de<br />
dernière génération, pendant une durée plus longue. Dès l’arrêt du traitement, la<br />
récidive est de règle.<br />
Une rhinite chronique bactérienne est toujours secondaire à une cause primitive, qu’il<br />
faut découvrir.<br />
La bactériologie est un examen relativement coûteux et totalement inutile lors de<br />
rhinite chronique.<br />
De même il est tentant de prescrire un scanner lors de rhinite chronique. Or cet examen<br />
réalisé sous anesthésie générale et relativement onéreux, risque d’être inutile en<br />
cas de rhinite infl ammatoire chronique, de corps étranger ou de fi stule oro-nasale, ou<br />
pas suffi samment spécifi que en cas d’aspergillose ou de tumeur.<br />
Si l’on suspecte une aspergillose, il est classique de demander une sérologie. Or les<br />
tests actuels peuvent donner 30 % de faux positifs. Le diagnostic d’aspergillose ne<br />
peut reposer sur une sérologie positive, que si d’autres éléments sont en faveur de<br />
l’affection (radiographies, rhinoscopie, biopsie).<br />
CE QU’IL FAUT FAIRE<br />
Recueillir les commémoratifs : circonstances d’apparition (après une promenade dans<br />
un champ, ou de manière progressive), unilatéralité ou bilatéralité, type morphologique<br />
du chien (brachycéphale ou dolichocéphale), nature du jetage (sang, sérosité,<br />
pus), traitements instaurés et résultats.<br />
• 113 •<br />
Faire un examen général soigneux : observation des ailes du nez (sténose, ulcération),<br />
du chanfrein (déformation, douleur), de la symétrie oculaire (tumeur), de la cavité<br />
buccale (palais, dentition), du larynx.<br />
Choisir les examens complémentaires dans un ordre qui tienne compte des hypothèses<br />
diagnostiques : radiographie, hématologie, rhinoscopie, scanner.<br />
LA RADIOGRAPHIE<br />
La radiographie constitue le premier examen permettant d’orienter le diagnostic. Elle<br />
se fait sous anesthésie générale. Radio de face, gueule ouverte, radio frontale pour<br />
l’examen des sinus frontaux, radio de profi l (2 trois-quarts) pour évaluer les racines<br />
dentaires.<br />
Habituellement, on note une densité augmentée en cas d’hyperplasie de la muqueuse,<br />
une diminution de la trame cartilagineuse en cas d’aspergillose, des images<br />
de densité augmentée accompagnées de lyse osseuse dans les tumeurs. Les corps<br />
étrangers radio opaques sont directement visualisés. Les accumulations de sang ou<br />
de pus dans les cavités nasales peuvent induire des erreurs. La radio frontale est<br />
indispensable pour juger de l’envahissement éventuel des sinus frontaux.<br />
La radio permet d’orienter le choix des autres examens complémentaires à réaliser.<br />
L’HÉMATOLOGIE ET LA SÉROLOGIE<br />
Ce sont les examens de choix si l’on suspecte une leishmaniose, une ehrlichiose, un<br />
trouble de la coagulation.<br />
LA RHINOSCOPIE<br />
La rhinoscopie permet le diagnostic direct de la plupart des affections nasales et son<br />
intérêt n’est plus à démontrer. Elle permet en outre de typer histologiquement les<br />
lésions observées, de prélever électivement une zone suspecte d’aspergillose, ou de<br />
retirer un éventuel corps étranger.<br />
Limites techniques : le matériel est cher, fragile. Chez les tout petits chiens, l’introduction<br />
du rhinoscope peut s’avérer diffi cile. Les sécrétions de pus ou le sang qui<br />
envahissent les cavités nasales rendent parfois la vision médiocre. Les zones proches<br />
de la lame criblée et les sinus ne sont pas observables.<br />
Limites diagnostiques : il est probable que certains diagnostics de « rhinite lymphoplasmocytaire<br />
» recouvrent d’autres entités, par exemple lorsque la biopsie est réalisée<br />
dans le pourtour d’une tumeur.<br />
LA TOMODENSITOMÉTRIE<br />
La tomodensitométrie, en évitant le phénomène de superposition propre à la radiographie,<br />
permet de visualiser le contenu des cavités nasales. Par son pouvoir de<br />
résolution élevé, elle distingue les structures parenchymateuses entre elles et les<br />
différencie des liquides. Elle permet dans certains cas un diagnostic direct (tumeur,<br />
aspergillose), En revanche elle peut être mise en défaut pour certains corps étrangers<br />
de petite taille. Son intérêt réside surtout dans le bilan d’extension des tumeurs, avant<br />
une intervention chirurgicale et/ou une radiothérapie.<br />
CONCLUSION<br />
Le diagnostic étiologique des rhinites chroniques est souvent diffi cile. Les examens<br />
complémentaires sont indispensables pour y parvenir. Le recueil des commémoratifs<br />
doit permettre d’ébaucher des hypothèses diagnostiques, et de déterminer les<br />
examens à proposer en priorité. La radiographie sera le plus souvent l’examen de<br />
base à effectuer en premier lieu. Même si elle ne permet pas de faire le diagnostic,<br />
elle permet de restreindre le nombre d’hypothèses. La rhinoscopie permet bien<br />
souvent le diagnostic complet, grâce aux prélèvements ciblés qu’elle autorise, voire<br />
le traitement, lors d’extraction de corps étrangers. Le scanner montre un pouvoir<br />
diagnostique moins important que la rhinoscopie mais il reste indispensable en cas<br />
de suspicion de tumeur dans l’évaluation de son extension.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Les épanchements chyleux : traitement chirurgical<br />
J.-P. BILLET<br />
DMV, Cert. SAS, DECVS, MRCVS, Centre Hopitalier Vétérinaire Atlantia<br />
22, rue Viviani F-44200 NANTES<br />
RAPPELS ANATOMIQUES<br />
La citerne du chyle est une dilatation volumineuse fusiforme. Elle draine la totalité de<br />
la lymphe des troncs lymphatiques lombaire et viscéral. Chez le chien, elle se situe au<br />
niveau de L1-L4 à droite, dorsale à l’aorte et bordée des piliers du diaphragme. Chez<br />
le chat, elle se situe au niveau de T13-L3, bordée des piliers de diaphragme.<br />
Le canal (ou conduit) thoracique part de la citerne passe à travers le diaphragme au<br />
niveau du hiatus aortique et passe dans le thorax. Chez le chien, le canal thoracique<br />
court le long de la paroi dorsale droite de l’aorte latéralement aux artères intercostales<br />
et à la veine azygos. Le canal passe à gauche de l’aorte au niveau de T5, puis<br />
se jette à la jonction entre la veine jugulaire gauche et la veine cave crâniale. Des<br />
variations existent avec la présence de vaisseaux collatéraux. Chez le chat, le canal<br />
thoracique court le long de la paroi dorsale gauche de l’aorte et se jette dans la