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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

La cachexie désigne une altération profonde de l’état général avec maigreur extrême<br />

(i.e. disparition des réserves graisseuses de l’organisme parfois accompagnée d’atrophie<br />

des masses musculaires et des viscères) comme ce que l’on observe à la phase<br />

terminale des maladies chroniques.<br />

MÉCANISMES POSSIBLES ABOUTISSANT À UNE PERTE DE<br />

POIDS<br />

Il peut s’agir d’une augmentation des dépenses énergétiques : il convient alors de vérifi<br />

er l’adéquation des apports avec le besoin énergétique (en se référant aux facteurs<br />

de correction des besoins d’entretien). Cette augmentation peut être physiologique<br />

(situations physiologiques particulières comme la gestation et la lactation) ou pathologique<br />

(certaines situations postopératoires, cancers, hyperthyroïdie, hyperthermie<br />

d’évolution chronique, maladies infl ammatoires chroniques).<br />

Il peut s’agir d’une insuffi sance d’ingéré énergétique. L’animal peut ne pas pouvoir<br />

s’alimenter correctement lors d’affections buccales de n’importe quelle nature et touchant<br />

tout ou partie de ses constituants anatomiques ; l’existence d’une dysphagie<br />

œsophagienne peut aussi expliquer l’insuffi sance d’apports. Le défaut d’ingéré énergétique<br />

peut également résulter d’une incapacité à accéder à la nourriture (meute,<br />

hospitalisation mal conduite, état de conscience altéré). L’animal peut présenter une<br />

diminution d’importance variable de l’appétit (affection diencéphalique, affections<br />

cérébrales, syndrome douloureux, nombreuses affections chroniques [notamment<br />

du tractus digestif et de ses glandes annexes mais aussi insuffi sance rénale ou cardiaque]).<br />

L’animal ne peut pas utiliser correctement l’énergie pourtant disponible lors<br />

de syndrome de malassimilation. Enfi n, alors que les nutriments sont bien absorbés,<br />

l’animal peut ne pas métaboliser correctement les substrats énergétiques notamment<br />

les glucides et les lipides comme c’est le cas lors d’endocrinopathies telles que le<br />

diabète sucré ; des pertes excessives rénales peuvent également expliquer un amaigrissement<br />

(cas de certaines néphropathies).<br />

Une perte de poids peut aussi être expliquée par une amyotrophie évoluant de façon<br />

isolée par rapport aux situations précédentes dans les polyneuropathies et jonctionnopathies.<br />

DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE<br />

Elle débutera dans tous les cas, après un examen clinique complet, par l’appréciation<br />

de l’adéquation de la ration, de l’appétit de l’animal et par l’évaluation du poids<br />

optimal.<br />

Lors d’appétit normal ou parfois augmenté, on recherchera un défaut d’assimilation<br />

(maladies intestinales), une anomalie métabolique.<br />

Lors d’appétit existant mais avec diffi cultés pour le satisfaire, la recherche d’anomalies<br />

lésionnelles buccales, pharyngiennes ou œsophagiennes sera effectuée.<br />

Lors d’appétit normal ou diminué, on s’attachera à rechercher des troubles métaboliques<br />

(insuffi sances organiques, cancer) ou encore des troubles nerveux (centraux<br />

ayant des répercussions directes sur l’appétit, périphériques expliquant une amyotrophie<br />

importante).<br />

Ainsi dès le syndrome amaigrissement authentifi é en l’absence d’un apport insuffi<br />

sant, le clinicien, pour ne rien omettre, devra mener sa démarche en pensant à<br />

toutes les affections responsables d’une diminution d’apport énergétique pourtant<br />

suffi sant, d’une mauvaise utilisation des sources énergétiques correctes (diminution<br />

de l’anabolisme) ou encore d’un excès de pertes (excès du catabolisme) de celles-ci<br />

non encore utilisées.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Approche diagnostique d’une fi èvre d’origine<br />

indéterminée féline : un peu de méthode J-L CADORÉ<br />

Professeur de Médecine interne, VetAgro Sup, Campus Vétérinaire de<br />

Lyon, 1 avenue Bourgelat, F-69280 MARCY L’ETOILE<br />

En l’absence de signes cliniques expliquant une fi èvre, l’historique est essentiel : la<br />

date d’apparition des symptômes détermine la conduite à tenir par la suite ; une<br />

fi èvre d’apparition récente ne sera pas prise en charge de la même façon qu’un syndrome<br />

fébrile évoluant depuis plus d’une quinzaine de jours. Si, à l’issue d’un examen<br />

physique rigoureux, aucune affection causale n’est suspectée, il paraît raisonnable,<br />

avant d’engager des procédures « à l’aveugle », de suivre l’évolution de la maladie,<br />

ce qui pourra être réalisé par le propriétaire à son domicile, ou en hospitalisation,<br />

selon l’état de l’animal. Un suivi régulier de la température est alors recommandé.<br />

La mise en place d’un traitement symptomatique à ce stade dépend de l’intensité<br />

des répercussions de l’hyperthermie sur l’état général. Les antipyrétiques sont à<br />

éviter car on sait que la fi èvre fait partie des premiers mécanismes de défense de<br />

l’organisme contre l’infection ; de plus, ils masqueront l’évolution spontanée de la<br />

maladie et retarderont ainsi le diagnostic. Néanmoins, ils permettent de restaurer<br />

rapidement un état général et un appétit satisfaisants chez les individus très abat-<br />

• 74 •<br />

tus. Une antibiothérapie à large spectre doit être envisagée en première intention<br />

chez les individus vivant en contact avec d’autres chats, en raison la fréquence des<br />

syndromes fébriles associés à la phase de maturation des abcès et phlegmons dans<br />

l’espèce féline. Lors de primo-infection virale, la fi èvre rétrocède spontanément après<br />

quelques jours. Lorsque les signes persistent au-delà d’une semaine à quinze jours<br />

(ou plus tôt en cas de dégradation de l’état général), l’animal doit être réexaminé afi n<br />

de déterminer et traiter la cause de la maladie. La démarche envisagée à l’occasion<br />

de cette consultation de suivi dépendra alors de l’apparition ou non de nouveaux<br />

signes cliniques permettant d’identifi er la cause de la fi èvre ; sinon, on se place dans<br />

le cadre d’une fi èvre isolée, ou fi èvre d’origine à déterminer. Afi n d’établir un diagnostic<br />

défi nitif, il sera alors nécessaire de suivre une démarche rigoureuse, nécessitant<br />

parfois des procédures diagnostiques lourdes, et donc une motivation importante<br />

de la part du propriétaire de l’animal. L’adhésion du propriétaire tient ici une place<br />

primordiale dans la mesure où il s’agit d’une démarche d’exclusion n’aboutissant pas<br />

forcément à un diagnostic positif. La démarche diagnostique face à une FOAD (fi èvre<br />

d’origine à déterminer) repose sur un point – clé : le clinicien suivra le schéma général<br />

jusqu’à déceler une première anomalie, clinique ou biologique ; dès lors, l’exploration<br />

spécifi que de cette anomalie prend le pas sur la démarche générale. Les examens<br />

physiques doivent être répétés quotidiennement afi n de déceler précocement l’apparition<br />

de tout nouvel élément clinique. L’examen de la sphère oropharyngée peut<br />

permettre de mettre en évidence la présence d’un jetage ou d’une affection dentaire,<br />

ainsi qu’une anomalie de coloration des muqueuses, suggérant l’existence d’une anémie<br />

ou d’un ictère. Le clinicien s’attachera ensuite à réaliser une palpation attentive<br />

des nœuds lymphatiques superfi ciels, à la recherche d’une adénopathie éventuelle.<br />

Un examen soigneux de l’appareil respiratoire peut révéler des modifi cations de la<br />

courbe respiratoire, ou la présence de bruits surajoutés. Toutefois la fi èvre seule est<br />

fréquemment associée à une tachypnée et une augmentation des bruits respiratoires<br />

chez le chat. Une percussion thoracique anormale et une atténuation des bruits respiratoires<br />

doivent conduire à évoquer la présence d’une masse ou d’un épanchement<br />

thoracique (pyothorax). La présence d’un souffl e cardiaque doit être recherchée<br />

grâce à une auscultation attentive. Les endocardites sont cependant des affections<br />

rarissimes dans l’espèce féline. Une palpation abdominale minutieuse sera pratiquée,<br />

afi n de mettre en évidence une éventuelle douleur, une organomégalie, une masse<br />

éventuelle, ou de suspecter la présence d’un épanchement. Un examen orthopédique<br />

complet sera mis en œuvre : palpation-pression des masses musculaires, des os longs,<br />

du rachis et des articulations, mobilisations de ces dernières. Ces manœuvres doivent<br />

permettre de mettre en évidence une boiterie, un inconfort ou un gonfl ement localisé.<br />

Ces anomalies peuvent néanmoins représenter des manifestations non spécifi ques<br />

du syndrome fébrile. Les polyarthrites sont parfois complètement asymptomatiques<br />

chez le chat. On retiendra l’intérêt de l’examen oculaire chez le chat : certaines maladies<br />

infectieuses (rétroviroses, herpèsvirose, toxoplasmose, rickettsioses), ainsi que<br />

des processus néoplasiques (lymphome), peuvent s’accompagner d’uvéites ou de<br />

choriorétinites.<br />

La première série d’examens complémentaires réalisés face à une fi èvre est composée<br />

d’examens simples dits de « débroussaillage » (analyses d’urine, hémogramme<br />

et biochimie, imagerie thoracique et abdominale), complétés éventuellement d’investigations<br />

plus sophistiquées si les anomalies décelées lors de l’examen physique l’indiquent.<br />

L’analyse d’urine sera réalisée préférentiellement sur des urines recueillies<br />

par cystocentèse. Un bilan biochimique de base sera demandé : les modifi cations<br />

observées sont généralement non spécifi ques mais peuvent fournir des éléments<br />

d’orientation. Les hépatopathies constituent notamment une cause fréquente de<br />

fi èvre chez le chat. On prêtera donc une attention particulière à l’élévation des enzymes<br />

hépatiques, qui peuvent être associées à une atteinte infectieuse, infl ammatoire<br />

ou tumorale du foie. Rappelons l’intérêt du dosage des γ-GT, plus sensibles que<br />

les PAL dans l’exploration des cholestases félines. Une modifi cation de la protéinémie<br />

doit conduire à demander une électrophorèse des protéines sériques : le lymphome<br />

et la PIF sont par exemple souvent associés à une hyperglobulinémie. L’hémogramme<br />

comprend la réalisation d’une numération (concernant les lignées rouge, blanche<br />

et plaquettaire) et d’une formule leucocytaire. Les modifi cations rencontrées, bien<br />

que souvent peu spécifi ques, peuvent néanmoins orienter le clinicien, sinon vers une<br />

cause particulière, du moins vers d’autres examens. En présence d’une anémie, un<br />

comptage réticulocytaire doit impérativement être demandé au laboratoire, afi n de<br />

déterminer si l’anémie est régénérative ou non. Pour être complet, cet examen sera<br />

systématiquement couplé à un frottis réalisé à partir de sang frais. Il permet d’abord<br />

le contrôle des valeurs données par l’automate (notamment la numération plaquettaire,<br />

souvent sous-estimée chez le chat en raison de la formation d’agrégats plaquettaires,<br />

bien visibles en queue d’étalement), mais surtout l’examen morphologique des<br />

cellules. Ce dernier peut fournir des informations essentielles dans le cadre du diagnostic<br />

différentiel des anémies (observation d’hémobartonelles par exemple). Une<br />

recherche de rétrovirus (FeLV et FIV) sera réalisée en première intention chez tous les<br />

individus « à risque ». Attention toutefois à ne pas se réfugier derrière un résultat<br />

positif. Certains auteurs recommandent de rechercher systématiquement par sérologie<br />

la péritonite infectieuse et la toxoplasmose, mais l’interprétation des résultats en<br />

dehors d’un contexte épidémiologique et clinique évocateur est délicate. L’examen<br />

radiographique thoracique doit intervenir en première intention face à une fi èvre :<br />

il se justifi e par la recherche de foyers infectieux occultes, de pyothorax ou d’une

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