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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

réapparaissent, il est probable que les manifestations épileptiformes soient juste le<br />

refl et d’un dysfonctionnement électrique cérébral uniquement fonctionnel et non secondaire<br />

à une cause intracrânienne ou métabolique. Mieux encore, si le propriétaire<br />

a souhaité faire des examens sanguins et d’imagerie éliminant la grande cause d’épilepsie<br />

non cryptogénique, le diagnostic n’en sera que plus certain. Si, par contre, une<br />

cause intracrânienne structurale (processus infl ammatoire, congénital décompensé,<br />

vasculaire traumatique ou spontané, ou encore néoplasique) avait été découverte,<br />

un traitement causal aurait dû être mis en place en même temps que le traitement<br />

AE qui n’était que symptomatique. Dans ce cas, la question à se poser est : est-ce<br />

que le traitement causal est adapté et effi cace ou est-ce que la lésion structurale est<br />

en train d’évoluer et donc comment faire pour mieux la contrôler ? Lors d’affection<br />

métabolique (encéphalose hépathique secondaire à une persistance d’une communication<br />

portosystémique congénitale ou acquise, secondaire à une hépatopathie, hypoglycémie<br />

paranéoplasique hyperinsulinique, hypocalcémie,…), là encore, le traitement<br />

causal sera remis en question. Attention cependant, après plusieurs années de<br />

manifestations épileptiformes idiopathiques ou primaires, un animal peut très bien<br />

développer une nouvelle lésion structurale cérébrale ou métabolique le déstabilisant.<br />

Il est donc essentiel de répéter son examen nerveux et en cas de défi cit, avoir recours<br />

à de l’imagerie, une ponction rachidienne ou des analyses sanguines pour confi rmer<br />

ou éliminer une telle nouveauté expliquant la déstabilisation.<br />

L’OBSERVANCE DU PROPRIÉTAIRE EST ELLE LA CAUSE DE<br />

L’ÉCHEC ?<br />

Un minimum d’explications aurait du être donné au propriétaire lors de la mise en<br />

place du traitement AE. 1- Le traitement n’a pas pour but de guérir l’animal mais<br />

essentiellement de rendre la fréquence, le nombre, l’intensité et la longueur de la période<br />

postictale acceptables pour l’animal et son propriétaire. 2- Tout médicament AE<br />

demande plusieurs semaines d’accumulation dans l’organisme avant d’être pleinement<br />

effi cace ; le contrôle s’améliorera donc avec le temps. 3- C’est la vitesse d’élimination<br />

du médicament qui impose la dose administrée et la fréquence ; la régularité<br />

des prises est donc essentielle. 4- Certains animaux éliminent plus rapidement le<br />

médicament que d’autre ; la dose sera donc adaptée en fonction de la concentration<br />

sanguine résiduelle du médicament, ce qui nécessite parfois des dosages sanguins.<br />

5- les AE ont des effets secondaires qui s’estompent avec le temps ou peuvent être<br />

traités de différentes façons. Si de telles explications n’ont pas été données, le propriétaire<br />

peut penser que le traitement n’est pas effi cace (« il y a toujours des crises<br />

!), que la dose est trop forte (« il somnolait trop », « une fois par jour c’est déjà assez<br />

prenant d’y penser »), qu’il peut être arrêté maintenant que l’animal n’a plus de<br />

crises, etc. L’observance des consignes doit faire l’objet d’un long questionnaire et<br />

d’une responsabilisation du propriétaire.<br />

LE CHOIX DE LA MOLÉCULE ET DU DOSAGE EST IL OU NON<br />

ADAPTÉ ?<br />

Le clinicien part généralement d’une dose de base en mg/Kg, mais comme les organismes<br />

n’ont pas la même capacité à éliminer le médicament et que ces molécules<br />

ont des « fourchettes thérapeutiques » à respecter pour être effi cace, il n’est pas<br />

rare d’avoir à faire des dosages sanguins afi n de mieux contrôler un épileptique.<br />

On choisira alors de réaliser l’analyse sanguine à chaque fois au même moment de<br />

la journée par rapport à la prise afi n de comparer l’évolution de la concentration<br />

sanguine. Quand le contrôle n’est pas satisfaisant et la dose trop basse, elle est augmentée<br />

de 10 à 25 % sans toutefois dépasser, pour le phénobarbital, une concentration<br />

supérieure à 45 mg/dl pour éviter tout hépatopathie toxique. Le bromure, lors<br />

de surdosage, entraîne un état de faiblesse, surtout postérieur, réversible lors de la<br />

diminution de la posologie.<br />

QUE FAIRE DEVANT UNE ÉPILEPSIE REBELLE SANS CAUSE<br />

APPARENTE ?<br />

Si le clinicien est certain de son diagnostic et qu’une monothérapie est insuffi sante<br />

pour contrôler les crises, un second AE doit être ajouté. Par défi nition, lors de bithérapie,<br />

cette deuxième molécule doit avoir une demi-vie, un mode d’excrétion et si possible<br />

des effets secondaires différents du premier tout en ayant un coût raisonnable<br />

en médecine vétérinaire ; l’association phénobarbital et bromure est la plus fréquemment<br />

utilisée. L’absence d’hépatotoxicité du bromure est intéressante quand une des<br />

raisons de l’échec de la monothérapie au phénobarbital est justement le risque d’une<br />

phénobarbitalémie supérieure à 45 mg/dL. La dose d’entrée est généralement de 30<br />

mg/kg. En bithérapie, les fourchettes thérapeutiques recherchées sont de 15 à 30 mg/<br />

dL pour le phénobarbital et 800 à 2500 mg/L pour le bromure. Quand un bon contrôle<br />

clinique est obtenu et que la concentration sérique en bromure a atteint une valeur<br />

voisine de 1500 mg/L, une diminution de la posologie du phénobarbital est possible.<br />

Comme le bromure peut potentiellement entraîner occasionnellement une bronchopneumopathie<br />

asthmatiforme éosinophilique chez le chat, on associera plutôt le phénobarbital<br />

au levetiracétam.<br />

Les autres associations sont réalisables, mais peu d’études détaillées chez le chien<br />

sont disponibles. Alors que beaucoup de patients vont mieux sous bithérapie, rares<br />

sont ceux qui passent en rémission spectaculaire sous trithérapie. Le levetiracétam a<br />

un mode d’action mal élucidé mais paraît très différents des autres AE. Rapidement<br />

absorbé PO il est excrété par le rein. Non métabolisé par le foie, donc pas dépen-<br />

• 84 •<br />

dant de la P450, sa demi-vie est de 3 à 4 heures chez le chien, 3 à 5 chez le chat. Il<br />

s’administre à la dose de 5 à 20 mg/kg 2 à 3 fois par jour mais peut être augmenté<br />

jusqu’à 30 mg/kg. La dose doit être diminuée chez l’insuffi sant rénal. L’effi cacité<br />

étant linéaire et plus longue que sa demi-vie, sa concentration est rarement mesurée.<br />

Comme effets indésirables, il est peu sédatif ; éventuellement une ataxie et une perte<br />

d’appétit transitoire de quelques semaines peuvent être notées.<br />

CONCLUSION<br />

Face à un épileptique dont le contrôle n’est pas satisfaisant aux yeux du propriétaire<br />

ou du clinicien, il faut en tout premier lieu se poser des questions sur le diagnostic et<br />

la bonne utilisation du premier AE avant d’y ajouter d’autres molécules !!!<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Quand et comment moduler le traitement d’une<br />

méningite granulomateuse ou cortico-sensible<br />

canine ? K. GNIRS<br />

DMV, Dipl ECVN, Clinique Vétérinaire ADVETIA, 5 rue Dubrunfaut,<br />

F-75012 PARIS<br />

Les méningites dysimmunitaires sont des maladies chroniques du système nerveux<br />

central (SNC) pour lesquelles un traitement à vie est souvent indiqué. C’est pourquoi<br />

il est important de se donner des règles de base pour déterminer :<br />

- comment traiter (molécules à notre disposition) ;<br />

- comment adapter le traitement dans le temps, à quel moment modifi er la posologie<br />

ou la nature du traitement.<br />

RAPPEL SUR LES IMMUNODÉPRESSEURS UTILISÉS LORS DE<br />

MÉNINGITE DYSIMMUNITAIRE<br />

Le choix de l’immunosuppresseur dépend des caractéristiques (mécanismes d’action,<br />

effets secondaires) des médicaments utilisés (traité en première partie), Les glucocorticoïdes.<br />

Les corticoïdes agissent de façon non-spécifi que sur de nombreux éléments de la réponse<br />

immunitaire, il est nécessaire d’utiliser de fortes doses pour obtenir une déplétion<br />

de la réponse immunitaire. A ces doses les corticoïdes provoquent une altération<br />

de la circulation lymphocytaire et plus généralement leucocytaire. Des posologies<br />

supérieures à 2 mg/kg/j, bien que mal supportées, sont souvent nécessaires lors d’affection<br />

du SNC.<br />

La ciclosporine ou ciclosporine A<br />

La ciclosporine A possède une AMM dans le traitement de la dermatite atopique<br />

canine, mais elle est utilisée dans de très nombreuses autres indications. Son effet<br />

est lié à la capacité de se combiner spécifi quement à des récepteurs intracytoplasmiques<br />

de la famille des immunophilines, impliqués dans les voies de transduction<br />

des signaux d’activation des lymphocytes T. Contrairement aux autres molécules qui<br />

agissent sans spécifi cité sur toutes les cellules engagées dans la synthèse d’ADN,<br />

l’action s’exerce exclusivement sur les lymphocytes activés, en particuliers les CD4<br />

+ Bien que le franchissement de la barrière hémato-méningée ne soit pas aisé pour<br />

cette molécule, en cas d’infl ammation locale, notamment de vascularite, la ciclosporine<br />

atteint parfaitement le SNC. La posologie initiale est de 5 à 10 mg/kg/j en 2PQ.<br />

Les effets secondaires chez le chien sont principalement des troubles digestifs et<br />

plus rarement, une hypertrophie gingivale, un hirsutisme, une papillomatose, et des<br />

infections bactériennes.<br />

Les anti-mitotiques<br />

La lomustine est un antimitotique utilisé lors de tumeur intracrânienne. Il présente<br />

la particularité de passer la barrière hématoméningée du fait de sa liposolubilité.<br />

La posologie est de 60 à 80 mg/m2 toutes les 4 à 6 semaines. Les effets<br />

secondaires principaux sont une neutropénie.<br />

La cytosine arabinoside (cytarabine) est une substance antinéoplasique<br />

avec des effets immunosuppresseurs. Elle agit en s’insérant au sein des molécules<br />

d’ADN au cours de la mitose, causant une interruption prématurée de la chaîne. Du<br />

fait de son effet immunosuppresseur et de sa capacité à franchir la barrière hématoméningée,<br />

elle a été proposée comme traitement chez le chien pour les méningoencéphalites<br />

idiopathiques. La posologie est de 50 à 100 mg/m2, 2 fois par jour en<br />

SC pendant 2 jours consécutifs, traitement pouvant être réitéré toutes les 3 semaines.<br />

L’effet secondaire principal est la myélosuppression ; des signes digestifs et une chute<br />

de poils sont également décrits.<br />

La procarbazine (Matulane, Natulan) est un cytotoxique antinéoplasique. Il inhibe<br />

l’incorporation de petits précurseurs d’ADN d’ARN et la synthèse protéique. Il<br />

possède également un pouvoir alkylant direct. Il est liposoluble et franchit parfaitement<br />

la barrière hématoméningée. Il peut être utilisé en monothérapie ou associé aux<br />

corticoïdes, à la dose de 25 à 50 mg/m2/j. Les effets secondaires principaux sont une<br />

myélosuppression, des troubles digestifs et un dysfonctionnement hépatique.

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