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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

mente le temps de rétention des cristaux dans l’urine. Dans une population de chat<br />

de laboratoire, un gène favorisant l’hyperoxalurie a été décrit, sa présence dans la<br />

population des chats souffrant de calculs n’est pas encore déterminée. Une bactérie,<br />

oxalabacter formigenes, dont l’absence, en cas de traitement antibiotique chronique,<br />

favorise l’absorption de l’oxalate chez l’homme a été isolée dans des selles<br />

canines. L’hypercalciurie associée à une absorption excessive de calcium, à des pertes<br />

rénales ou à des déminéralisations osseuses (hyperparathyroïdisme, cancer, acidose<br />

métabolique..) a été observée chez des chiens et des chats souffrant de calculs. Les<br />

études épidémiologiques indiquent qu’une consommation plus importante d’eau et<br />

des niveaux plus élevés de protéines, Ca, P, Mg, Na, K et Cl sont protecteurs alors que<br />

des niveaux plus élevés d’amidon et les aliments les plus acidifi ants augmenteraient<br />

les risques. Des travaux dans notre laboratoire n’ont cependant pas montré d’augmentation<br />

biologiquement signifi cative de la saturation urinaire en CaOx entre pH<br />

5.8-6.5.<br />

Il n’est pas possible de dissoudre les calculs de CaOx, le traitement consiste donc à<br />

enlever ceux-ci par les voies naturelles (urohydropropulsion) ou par diverses techniques<br />

plus ou moins invasives. Le consensus actuel sur la prévention des récidives<br />

consistent à traiter l’hypercalciurie si une cause peut-être déterminée (hypeparathyroïdisme,<br />

cushing, hypercalcémie, excès de vitamine D…), stimuler la prise d’eau<br />

(alimentation humide, addition d’eau au régime), éviter des régimes riches en oxalate<br />

(végétaux verts,..) ou ses précurseurs (Vitamine C, HOproline), éviter des restrictions<br />

excessives en Ca, P, Mg. L’intérêt du sodium pour stimuler la diurèse et le rôle du pH<br />

urinaire reste controversé. Nos travaux sur la saturation urinaire confi rment l’intérêt<br />

des régimes à 1.3 % de Na et un rôle mineur du pH urinaire. Ceux-ci doivent cependant<br />

être confi rmés dans des études cliniques sur la prévention de la récidive.<br />

Les calculs d’urate. Les calculs d’urate sont dus, chez les chiens, à une capacité<br />

réduite de transformer l’acide urique en allantoïne par suite d’une mutation d’un<br />

gène (SLC2A9). Celui-ci est responsable du transport de l’urate dans le foie et de<br />

sa réabsorption rénale. 100 % des dalmatiens sont affectés et cette mutation est<br />

présente dans d’autres races. Les shunts hépatiques sont une autre cause d’uricosurie<br />

chez les chiens et les chats, mais ne représentent pas une cause signifi cative de calcul<br />

d’urate. Les calculs d’urate peuvent être dissous avec un régime approprié. Le traitement<br />

et la prévention de la récurrence consiste à offrir un régime modéré en protéine,<br />

réduit en purines et qui favorise un pH > 6.5. Si le régime ne suffi t pas à contrôler la<br />

cristalurie un traitement à l’allopurinol doit être envisagé. Les chiens sous allopurinol<br />

et dont le régime n’est pas contrôlé en purine peuvent former des calculs de xanthine.<br />

Les calculs de phosphate de calcium sont formés en présence d’urine<br />

très alcaline (>pH 7.5) associé à l’acidose rénale, une infection urinaire grave et l’hypercalciurie<br />

(hyperparathyroïdisme).<br />

Les calculs de cystine sont dus à un défaut de réabsorption rénale de certains<br />

acides aminés dont la cystine qui est très peu soluble. Le traitement consiste à donner<br />

un régime alcalinisant avec un niveau réduit de protéines. Le 2-MPG est utilisé quand<br />

le régime ne permet pas de réduire la cristalurie. Le problème diminue avec l’âge. La<br />

cause des calculs de silica n’a pas été établie. L’hypothèse est que ces chiens<br />

(surtout Berger Allemand et Old English Sheepdog) consommeraient des régimes trop<br />

riches en sous-produits végétaux (sons,…). La prévention de la récurrence consiste à<br />

les faire passer sur des régimes de meilleures qualités.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Le Dr V. Biourge a des relations fi nancières avec le laboratoire Royal<br />

Canin SAS.<br />

Obésité rebelle à un choix diététique de première<br />

intention : ne pas abandonner L. MARTIN<br />

DMV, Maître de Conférences, Dr en Nutrition de l’ENV de Nantes,<br />

Atlanpole la Chantrerie – BP 40706 – F-44307 NANTES Cedex<br />

Le traitement de l’obésité repose essentiellement sur la mise en place d’un régime<br />

adapté. Comme chez l’Homme, les échecs sont nombreux et l’animal soit ne maigrit<br />

pas, soit reprend du poids. Les échecs sont le plus souvent liés à une<br />

mauvaise évaluation de la situation clinique, à la sous-estimation<br />

de la complexité des dysendocrinies associées au surpoids et à une<br />

prescription insuffi samment personnalisée. L’utilisation correcte des aliments<br />

hypoénergétiques relève donc de la compétence stricte du vétérinaire. Le choix<br />

judicieux de ceux-ci permet leur utilisation sans risque sur de longues périodes et,<br />

comme dans beaucoup d’autres situations, il convient de limiter l’autoprescription.<br />

L’obésité résulte d’un déséquilibre entre la quantité d’énergie ingérée et celle dépensée.<br />

L’énergie non utilisée est stockée dans le tissu adipeux qui présente la particularité<br />

de croître indéfi niment. D’autres facteurs sont susceptibles d’aggraver ou<br />

de compliquer ce mécanisme car l’obésité est un processus pathologique<br />

systémique. Le tissu adipeux hypertrophié sécrète une grande variété de molécules<br />

biologiquement actives et potentiellement délétères, les adipokines. On considère<br />

actuellement que l’obésité fait partie des syndromes infl ammatoires chroniques, notamment<br />

avec l’augmentation de la sécrétion de deux cytokines proinfl ammatoires,<br />

• 93 •<br />

le TNF-α et l’interleukine 6 (IL-6), qui sont impliquées dans la pathogénie l’obésité<br />

et ses conséquences physio-pathologiques. Chez le chien, des facteurs génétiques<br />

semblent jouer un rôle, avec une tendance à la sélection d’animaux « lourds » (Labradors,<br />

Rottweillers, Dogue de Bordeaux…). Le contexte génétique favorable est<br />

parfois accompagné d’un environnement prédisposant où l’apport alimentaire rime<br />

avec relation affective et hédonisme. En médecine vétérinaire, la castration est<br />

un élément primordial à prendre en compte. Pratiquement tous les animaux voient<br />

leur poids augmenter après leur castration. Il est donc nécessaire d’informer précisément<br />

le propriétaire sur ses conséquences en termes d’évolution pondérale parce<br />

qu’il existe un réel risque médical associé au surpoids. L’insulino-résistance, le diabète<br />

et les maladies cardiaques sont décrits chez le chien et le chat ainsi qu’une incidence<br />

accrue d’affections ostéo-articulaires (rupture du ligament croisé antérieur, hernie<br />

discale chez les races chondrodystrophiques, dysplasie de la hanche). Même si la<br />

mise en place d’un régime hypoénergétique est un élément indispensable dans la<br />

gestion de l’obésité, la prise en charge d’un animal obèse ne doit pas s’en tenir là. La<br />

connaissance du statut physio-pathologique est indispensable pour adapter le régime<br />

et pour médicaliser cette prise en charge, si cela s’avère nécessaire. Seule, cette<br />

démarche permettra de limiter les échecs thérapeutiques. La conduite<br />

diagnostique doit être rationnelle et plusieurs étapes peuvent être proposées.<br />

LA PRISE EN CHARGE INITIALE<br />

Avant toute prescription nutritionnelle, un examen clinique complet doit être réalisé.<br />

Il faut en effet rechercher tout signe d’affection concomitante qu’il ne faudrait pas<br />

aggraver avec la mise en place du régime. Pour compléter cet examen clinique, il<br />

est possible de proposer un bilan biologique pour dépister un certain nombre de<br />

dysfonctionnements métaboliques. Il est possible de mettre en évidence un risque<br />

d’endocrinopathie en mesurant la glycémie, la cholestérolémie et les phosphatases<br />

alkalines. Ces examens permettent d’apprécier rapidement l’état de l’animal, d’avertir<br />

le propriétaire de la situation clinique et de prendre les mesures thérapeutiques qui<br />

s’imposent. A l’issue de ces examens, le régime est mis en place. La prescription<br />

doit être personnalisée pour limiter le découragement du propriétaire<br />

et faciliter son suivi. La principale et seule diffi culté pratique de la mise en<br />

place d’un régime hypoénergétique est de déterminer l’allocation énergétique journalière<br />

car c’est l’objectif du régime. Il faut également veiller à ce que tous les autres<br />

apports nutritionnels soient correctement couverts. Les aliments choisis devront avoir<br />

une faible densité énergétique et être utilisés jusqu’à l’obtention du poids désiré, ce<br />

qui peut prendre un temps certain… Beaucoup d’éléments peuvent affecter<br />

le métabolisme énergétique et donc la dépense énergétique. Les<br />

principaux facteurs susceptibles de moduler la dépense énergétique sont le mode de<br />

vie (vie dehors ou dans un environnement chauffé), la race (variations génétiques),<br />

des facteurs psychologiques (animal stressé, calme, agité), la castration et l’activité<br />

physique… Si celle-ci est très faible, alors la dépense énergétique sera moindre.<br />

Connaître avec précision la dépense énergétique d’un animal est diffi cile et il existe<br />

de grandes variations même entre deux individus de la même race,<br />

du même âge, du même sexe et vivant dans les mêmes conditions.<br />

Cela complique bien évidemment la mise en place du régime. La restriction énergétique<br />

usuelle utilisée est une diminution d’environ 40 % de l’apport énergétique par<br />

rapport au besoin d’entretien mais calculé à partir du poids cible. Ce dernier est<br />

déterminé à partir du format de l’animal, de sa race et de son état d’embonpoint.<br />

Chez le chien, cela représente une allocation énergétique moyenne de 78 kcal EM/<br />

kg0,75 . Chez le chat, l’apport énergétique variera entre 35 et 45 kcal EM/j/kg de<br />

poids souhaité. Il est rarement nécessaire d’imposer des restrictions énergétiques<br />

supérieures. Dans la pratique, il est souvent utile de faire peser ce que mange l’animal<br />

et, à partir des quantités indiquées et de la valeur énergétique de l’aliment,<br />

de recalculer la quantité d’énergie consommée chaque jour. Ce calcul<br />

permet aussi d’apprécier quelle sera la diffi culté à faire maigrir l’animal. En effet<br />

si les apports journaliers excèdent les recommandations, la réponse à la restriction<br />

énergétique sera probablement bonne tandis que si l’animal consomme une ration<br />

inférieure aux recommandations, le choix d’un aliment hypoénergétique posera plus<br />

de diffi cultés. La mise au régime n’étant pas, dans la plupart des cas, une urgence,<br />

il vaut mieux prendre un peu de temps pour évaluer la consommation journalière<br />

et calculer la « bonne » restriction énergétique. Pour un animal castré, la réduction<br />

des apports énergétiques doit tenir compte d’une diminution supplémentaire liée<br />

aux modifi cations physiologiques induites par la gonadectomie. La perte pondérale<br />

souhaitée varie entre 1 à 2 % du poids initial par semaine (rythme optimal). A titre<br />

d’exemple, un chien pesant 19 kg et pour lequel on estime que le poids cible est 15 kg<br />

devra consommer l’aliment de régime pendant au moins 10 semaines pour perdre<br />

son excédent pondéral. On limite ainsi la perte musculaire et on optimise la perte<br />

de tissu adipeux. Chez le chat, des pertes trop rapides de poids sont susceptibles<br />

d’induire l’apparition de troubles métaboliques comme la lipidose hépatique et/ou<br />

le diabète sucré. Si l’apport énergétique est réduit, en revanche, l’apport<br />

protéique quantitatif doit être maintenu ce qui implique, arithmétiquement<br />

parlant, une augmentation du rapport protido-calorique de la ration. En effet, pour<br />

limiter la perte de masse maigre, il faut augmenter le niveau d’apport protéique par<br />

rapport aux besoins de l’animal à l’entretien. Les protéines alimentaires ont également<br />

un rôle satiétogène et ont un rendement énergétique plus faible. La sensation

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