Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
ment. 25,8 % des chiots pour lesquels aucun parasite n’a été mis en évidence présentaient<br />
des troubles digestifs, contre 30 % des chiots parasités. Giardia fut isolé<br />
chez 40,5 % des chiots (128/316), parmi ceux-ci 30,4 % (30/128) avaient des selles<br />
molles ou diarrhéiques. Isospora canis et Isospora ohioensis furent isolés chez<br />
38,3 % des chiots (121/316), parmi ceux-ci 33,9 % (41/121) avaient des selles molles<br />
ou diarrhéiques. Toxocara canis fut isolé chez 20,6 % des chiots (65/316), parmi<br />
ceux-ci 36,9 % (24/65) avaient des selles molles ou diarrhéiques.<br />
DISCUSSION<br />
Cette étude a permis d’établir que la prévalence des parasites digestifs chez le chiot<br />
en élevage est élevée, avec une prévalence des infections par les protozoaires supérieure<br />
aux infestations helminthiques. Les prévalences obtenues dans cette étude<br />
sont supérieures aux valeurs habituelles de 5 à 20 % des chiens parasités, tous âges<br />
confondus [1,2,3]. Cette différence peut être expliquée par :<br />
• l’âge des animaux étudiés : la toxocarose étant transmise au jeune par différentes<br />
voies, in utero, le colostrum et le lait, puis par voie féco-orale, il est naturel que les<br />
jeunes chiens soient signifi cativement plus infestés. Il en est de même pour les coccidies,<br />
les jeunes étant naïfs immunologiquement, alors que les adultes développent<br />
une immunité protectrice,<br />
• les conditions de vie : la forte densité d’animaux en élevage favorise la contamination<br />
des individus,<br />
• la sensibilité élevée des tests réalisés<br />
CONCLUSION<br />
La prévalence des parasites digestifs chez le chiot en élevage est élevée. Des mesures<br />
de lutte (sanitaires et médicales) devraient être mises en place dans chaque élevage.<br />
Ces plans de prophylaxie devraient être adaptés en fonction des agents infectieux<br />
isolés et des conditions d’élevage. Ces mesures sont d’autant plus importantes que<br />
deux des trois parasites les plus fréquemment rencontrés (Giardia duodenalis et<br />
Toxocara canis) dans notre étude représentent un risque pour la santé publique.<br />
• Bibliographie<br />
1. BEUGNET F. : Helminthoses digestives et choix des vermifuges chez les carnivores.<br />
L’Action Vétérinaire, 1998, 1436, 33-44.<br />
2. BEUGNET F. : Une entérite sous-estimée chez les Carnivores domestiques : la giardiose à<br />
Giardia duodenalis. L’Action Vétérinaire, 1357, 22 et 29 mars 1996.<br />
3. BEUGNET F. : Le parasitisme digestif des carnivores domestiques importance des<br />
protozooses. L’Action Vétérinaire, 1998, 1453, 12-18.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Posters<br />
Un cas de jabot œsophagien chez un chaton<br />
A.DUCHAUSSOY, S.SCOTTI<br />
Clinique Vétérinaire des Etangs, 43 avenue du Chemin Vert,<br />
95290 L’ISLE ADAM<br />
Un chaton européen mâle vermifugé, non vacciné de 5 mois est présenté pour un<br />
retard de croissance et des vomissements liés au repas depuis l’acquisition. Compte<br />
tenu des commémoratifs, une anomalie congénitale est évoquée (méga-œsophage<br />
congénital, sténose œsophagienne congénitale, hernie hiatale, anomalie vasculaire<br />
avec jabot œsophagien) et explorée par une radiographie de thorax. La visualisation<br />
des muscles longs du cou, l’élargissement du médiastin crânial et la déviation de la<br />
trachée vers la gauche amène à suspecter un jabot œsophagien, confi rmé par un<br />
marquage œsophagien. Caudalement au cœur, l’œsophage apparaît normal ; aucune<br />
image évoquant une broncho-pneumonie n’est observée. Une persistance du<br />
quatrième arc aortique droit avec ligament artériel gauche (correspondant à 95 %<br />
des anomalies vasculaires responsables d’un mégaoesophage) est envisagée ; une<br />
échocardiographie est réalisée et exclut d’autres anomalies vasculaires associées<br />
(persistance du canal artériel notamment). La chirurgie avec ligature et section du<br />
ligament artériel est le traitement de choix. Une thoracotomie latérale gauche en<br />
regard du quatrième espace intercostal est effectuée et permet la visualisation du<br />
jabot œsophagien, des structures nerveuses et vasculaires environnantes (nerf vague<br />
gauche, nerf phrénique et tronc pulmonaire). La pose des ligatures dorsale et ventrale<br />
s’effectue au plus proche respectivement de l’aorte et de l’artère pulmonaire avec du<br />
fi l irrésorbable puis le canal artériel est sectionné (10 % des ligaments ont un fl ux qui<br />
est présent). Les adhérences et le tissu fi breux autour de l’œsophage sont disséqués.<br />
Une sonde de Foley passée dans l’œsophage permet de s’assurer de la levée de la<br />
striction. Un aliment tout d’abord liquide puis mou est proposé en post-opératoire.<br />
Un traitement symptomatique anti-acide (ranitidine 1,5 mg/kg TID) et prokinétique<br />
(métoclopramide 0,2 mg/kg TID) est également prescrit et arrêté après une semaine.<br />
Un aliment solide est réintroduit un mois après la chirurgie et n’a pas entraîné de<br />
vomissements ni de régurgitations. Un mois après la chirurgie, le chaton présente une<br />
prise de poids de 700 grammes et a quasiment rattrapé son retard de croissance. A<br />
• 52 •<br />
deux mois, il est de même stature que les autres chats de sa portée. Deux marquages<br />
œsophagiens, réalisés à un et deux mois post-opératoire, montrent une récupération<br />
fonctionnelle pratiquement totale de l’œsophage.<br />
Cette affection est rarement rapportée dans la littérature dans l’espèce féline ; ce<br />
qui n’est pas le cas dans l’espèce canine. Il convient de l’envisager chez des chatons<br />
présentant un retard de croissance et des vomissements ou régurgitations liés au<br />
repas. Ces vomissements peuvent passer inaperçus les premières semaines lorsque<br />
l’animal se nourrit de lait. Une radiographie peut suffi re à établir un diagnostic ; l’observation<br />
d’une déviation à gauche de la trachée étant pathognomonique. Toutefois,<br />
un marquage œsophagien, ainsi qu’une angiographie, endoscopie œsphagienne ou<br />
échocardiographie peuvent être effectués afi n de caractériser l’anomalie vasculaire<br />
responsable du jabot œsophagien et de rechercher d’autres anomalies vasculaires<br />
associées (persistance de la veine cave crâniale, persistance du canal artériel). Le<br />
traitement est chirurgical et doit être le plus précoce possible pour éviter les complications<br />
(broncho-pneumonie, œsophagite, cachexie, perte de motricité du segment<br />
œsophagien concerné). Les broncho-pneumonies sont redoutées en post-opératoire<br />
et sont, chez le chien, la principale cause de mortalité. A long terme, chez le chat, les<br />
quelques cas décrits dans la littérature montrent une résolution des signes cliniques,<br />
avec une absence de récidive, dans les mois qui suivent la chirurgie. Chez le chien, 90<br />
% des animaux sont améliorés par la chirurgie, les régurgitations persistantes concernent<br />
toujours des chiens opérés tardivement après l’âge de deux ans. Pour conclure,<br />
cette anomalie doit être envisagée chez le chat présentant des signes cliniques et<br />
radiographiques évocateurs. Une intervention chirurgicale permet une résolution rapide<br />
des signes cliniques et évite les complications.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Complémentarité de l’échographie, de l’endoscopie<br />
et de l’histologie dans l’approche diagnostique d’un<br />
processus infi ltrant gastrique<br />
A.TABARIES, C. CHERVIER, I. RODRIGUEZ, L. GUILBAUD,<br />
J. CADORE, M. HUGONNARD<br />
Unité de Médecine Ecole Vétérinaire de Lyon – 1 avenue Bourgelat –<br />
F-69280 MARCY L’ETOILE<br />
Lors d’affection infi ltrante digestive, la distinction entre un processus infl ammatoire<br />
ou tumoral est essentielle mais parfois délicate, comme l’illustre ce cas.<br />
HISTORIQUE<br />
Une chienne Caniche stérilisée de 11 ans vaccinée et vermifugée est présentée pour<br />
vomissements chroniques et troubles de l’appétit évoluant depuis 2 mois. Sa vitalité<br />
est discrètement altérée. La chienne a perdu 1 kg en un mois. Le bilan biochimique<br />
complet réalisé un mois auparavant par le vétérinaire traitant ne révèle pas d’anomalie.<br />
Plusieurs traitements se sont révélés infructueux (passage à un aliment hyperdigestible,<br />
pansement digestif, métoclopramide, oméprazole, métronidazole). Seul le<br />
citrate de maropitant permet de contrôler les vomissements et de normaliser l’appétit<br />
mais les symptômes rechutent dès l’arrêt du traitement.<br />
EXAMEN CLINIQUE<br />
L’examen clinique ne révèle qu’une palpation abdominale antérieure inconfortable.<br />
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE ET TRAITEMENT<br />
Le bilan sanguin étant normal, une cause digestive des vomissements est privilégiée.<br />
L’échographie abdominale révèle un épaississement diffus et homogène de la paroi<br />
de l’estomac particulièrement marqué en regard de l’antre pylorique. L’échostructure<br />
de la paroi gastrique est modifi ée en regard de l’antre avec perte de l’individualisation<br />
des 5 couches échographiques. L’examen est compatible avec une gastrite<br />
chronique ou une tumeur gastrique.<br />
Une gastro-duodénoscopie montre des irrégularités essentiellement prolifératives de<br />
la muqueuse de l’antre pylorique et d’une partie de l’incisure angulaire, sans obstruction<br />
mécanique du pylore. On relève aussi la présence d’ulcères anciens. Les lésions<br />
bourgeonnantes se poursuivent dans la partie proximale du duodénum qui semble<br />
infi ltrée sur 1 à 2 cm de longueur. On ne note pas de rigidité pariétale de l’estomac.<br />
La muqueuse gastrique se décolle facilement de la sous-muqueuse. Des biopsies gastriques<br />
et duodénales sont réalisées. A ce stade, l’hypothèse d’un processus néoplasique<br />
est privilégiée.<br />
Un traitement associant l’oméprazole, le maropitant et la prednisolone à 1 mg/kg/j<br />
est instauré en attente des résultats histologiques. L’examen histologique conclut à<br />
une gastrite et une entérite lympho-plasmocytaire marquées, infi rmant l’hypothèse<br />
tumorale. Le maropitant est arrêté 15 j après sa mise en place. La corticothérapie et<br />
le traitement anti-acide sont poursuivis un mois et demi avec sevrage progressif en<br />
cortisone. La chienne ne présente actuellement plus aucun symptôme.