Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
macrophages) dans 80 % des cas et une analyse bactériologique du liquide recueilli<br />
d’exclure une infection prostatique dans 89 % des cas. Néanmoins, lors d’un résultat<br />
bactériologique positif, la spécifi cité de l’analyse semble insuffi sante pour confi rmer<br />
avec certitude une infection prostatique (spécifi cité de 50 % à 70 %). Le massage<br />
peut donc être pratiqué par défaut si la biopsie prostatique n’est pas réalisable.<br />
Biopsie prostatique<br />
En cas de prostatite sans signe urinaire, la biopsie est le seul examen complémentaire<br />
de choix (bactériologie et antibiogramme) permettant de diagnostiquer avec certitude<br />
une infection prostatite et d’exclure une autre affection. La technique nécessite<br />
un apprentissage et du matériel spécifi que mais sa réalisation est rapide, facile et<br />
limitée en effets indésirables.<br />
TRAITEMENTS<br />
Réduction du volume prostatique<br />
L’hyperplasie de la prostate est souvent associée à la prostatite. La réduction de l’activité<br />
sécrétoire de la prostate et une réduction de sa taille permettent souvent une régression<br />
rapide des manifestations cliniques. La durée de l’antibiothérapie est nettement<br />
raccourcie lors de réduction associée du volume prostatique : sans « castration<br />
» une antibiothérapie de 9 semaines serait nécessaire à la guérison complète. Lors de<br />
prostatite, principalement aiguë, la castration chirurgicale en première intention est<br />
déconseillée (risque anesthésique, complications de granulomes ou déhiscences,…).<br />
Différents traitements médicaux existent. L’acétate d’osatérone (Ypozane®) permet<br />
une réduction rapide du volume prostatique (comparable à la castration chirurgicale)<br />
avec des effets secondaires plus limités qu’avec les traitements historiques (Tardak®,…).<br />
Son utilisation est d’ailleurs possible chez le mâle reproducteur. L’acétate<br />
de desloréline (Suprélorin 6® ou 12®), agoniste de la GnRH, semble un nouveau<br />
traitement de choix de la prostatite chronique chez le mâle non reproducteur. Son<br />
utilisation permet une réduction marquée et prolongée (> 18 mois) sans les effets<br />
indésirables des progestagènes à activité anti-androgénique (Ypozane®, Tardak®).<br />
Le traitement n’est pas conseillé comme traitement de départ lors de prostatite aiguë<br />
: effet stimulant de l’activité prostatique dans les premiers jours avant son effet inhibiteur<br />
prolongé (par rétrocontrôle négatif).<br />
Antibiothérapie<br />
La gestion thérapeutique d’une prostatite aiguë doit être identique à une prostatite<br />
chronique. Pour passer la capsule prostatique et diffuser dans le parenchyme<br />
prostatique, l’antibiotique doit être liposoluble, faiblement lié aux protéines plasmatiques<br />
et avec un pKa élevé. Ainsi, seuls le sulfamide-triméthoprime, les macrolides,<br />
et les fl uoroquinolones se concentrent fortement dans la prostate dont la barrière<br />
capsulaire phospholipidique est conservée (prostatite chronique). Le traitement antibiotique<br />
doit être long pour permettre la destruction de l’ensemble des bactéries.<br />
Ainsi, un chien castré nécessite une antibiothérapie de 4 à 6 semaines et un chien<br />
non castré une durée de 9 semaines. Une durée inférieure est ineffi cace car de nombreuses<br />
bactéries restent présentes et se multiplieront dès l’arrêt du traitement. Ceci<br />
explique l’ineffi cacité d’un traitement antibiotique avec une béta-lactamine en cas<br />
de prostatite aiguë. En effet, les premiers jours passés, la barrière prostatique se<br />
reforme et l’antibiotique ne peut plus diffuser dans la prostate. La prostatite aiguë<br />
devient chronique. Une prescription antibiotique inutile (absence de bactérie) ou mal<br />
adaptée (bactérie résistante, durée insuffi sante) est très coûteuse pour le propriétaire<br />
(très supérieur au coût des examens pour un chien de 40 kg) et dangereuse pour la<br />
population animale et humaine. De nombreuses études montrent le développement<br />
de résistances bactériennes aux antibiotiques couramment utilisés.<br />
SUIVI DE LA GUÉRISON<br />
L’échographie permet d’évaluer la réduction du volume prostatique et les signes<br />
d’infl ammations graves (péritonite péri-prostatique, lymphadénopathie,…) mais les<br />
images restent souvent anormales (fi brose et calcifi cation du parenchyme), même<br />
après guérison. En cas d’HBP associée, un contrôle régulier du taux de CPSE pourrait<br />
être envisagé : un traitement serait mis en place lors d’un dépassement du seuil<br />
(ODELIS CPSE®). Cette indication reste à confi rmer par des études en cours.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Diagnostic différentiel des pertes vulvaires<br />
Ph. MIMOUNI<br />
Centre de Reproduction des Carnivores du Sud-Ouest,<br />
Clinique Vétérinaire, 58 bd des Poumadères, F-32600 L’ISLE JOURDAIN<br />
ÉTUDE DES COMMÉMORATIFS<br />
Statut sexuel de la chienne<br />
Avant la puberté : vaginite des chiennes prépubères. Au premier cycle : possibilité de<br />
chaleurs fractionnées (“split heat”), chaleurs d’automne avec hyperœstradiolémie<br />
• 120 •<br />
persistante. Chienne âgée : maladie ovarienne ou/et pyomètre. Chienne ovariohystérectomisée<br />
: reste d’activité ovarienne, abcès- granulome du moignon utérin.<br />
Période du cycle œstral<br />
Des pertes purulentes pendant le métœstrus suggèrent une hyperplasie glandulokystique<br />
de l’endomètre, voire un pyomètre, mais attention car les vaginites en postsaillie<br />
sont très fréquentes. Pendant la gestation : une infection utérine ou (et) vaginale,<br />
un avortement. Après une mise bas ou un avortement : une métrite. Involution<br />
incomplète des zones d’insertion placentaires dans les 2 mois suivant le post-partum.<br />
Administration de médicaments, surtout les hormones<br />
sexuelles<br />
Autres critères<br />
L’examen clinique<br />
Polyurie/Polydipsie, déshydratation, fi èvre, abattement, douleur abdominale, distension<br />
abdominale, strangurie sont autant de symptômes qui engageront le clinicien à<br />
pratiquer une formule et numération sanguines, un profi l biochimique, une analyse<br />
d’urine et une radio (échographie) abdominale.<br />
La cytologie vaginale<br />
En cas de pertes vulvaires, l’examen cytologique sera fait systématiquement.<br />
Cellules épithéliales<br />
Un nombre conséquent de cellules épithéliales kératinisées ne sera trouvé qu’en présence<br />
d’une stimulation œstrogénique. Exceptions : contamination du frottis par des<br />
cellules de la fosse clitoridienne ou lors d’une vaginite chronique.<br />
Les hématies (métrorragie)<br />
Métrorragie avec cellules épithéliales kératinisées (les œstrogènes provoquent la<br />
diapédèse des globules rouges) : Proestrus ou œstrus parfois début du métœstrus),<br />
administration d’œstrogènes ou affection ovarienne, shunt porto systémique.<br />
Des chaleurs rapprochées peuvent être la conséquence de chaleurs fractionnées, de<br />
cycle anovulatoire, d’involution prématurée du corps jaune ou de problème de nidation.<br />
Métrorragie avec cellules épithéliales non kératinisées : lochies normales (présence<br />
importante de mucus), involution incomplète des zones d’insertion placentaire, blessure<br />
du vagin, tumeur utérine ou vaginale, torsion utérine, coagulopathie (intoxication<br />
aux antivitamines K).<br />
ATTENTION : La présence d’une métrorragie attire très souvent les mâles sans que la<br />
chienne soit pour autant en chaleurs<br />
Globules blancs<br />
(Pertes purulentes) : Ils sont (avec ou sans germes) les signes d’une infl ammation<br />
lorsqu’ils dominent le frottis. Cependant, on peut en trouver en grandes quantités<br />
dans les premiers jours du métœstrus et en moins grand nombre dans les lochies. Lors<br />
d’une infection génitale, les leucocytes ont un aspect dégénératif, toxique avec des<br />
inclusions (débris cellulaires ou bactéries). Dans le frottis effectué pendant le métœstrus,<br />
les neutrophiles ne montrent jamais de signes de dégénérescence ou de toxicité<br />
malgré leur abondance. Les pertes purulentes ont pour origine la vulve, le vestibule,<br />
le vagin ou l’utérus. Vaginite ou vulvite : rougeur, congestion locale, douleur, lésions<br />
de la muqueuse vaginale, mais on ne pourra éliminer une affection utérine associée.<br />
Germes<br />
Le vagin n’est pas une “chambre stérile”, et il est tout à fait normal de trouver plusieurs<br />
sortes de bactéries. Cependant, de plus grands nombres de bactéries accompagnées<br />
de leucocytes d’aspect dégénératif peuvent être mis en évidence en cas<br />
d’infection génitale.<br />
Cellules tumorales<br />
Mucus<br />
Biliverdine ou utéroverdine<br />
Vaginoscopie<br />
L’examen endoscopique du col et de la partie crâniale du vagin peut déterminer si les<br />
pertes ont une origine utérine. Le matériel utilisé peut varier du simple otoscope avec<br />
un embout suffi samment long à un cystouretroscope utilisé en médecine humaine.<br />
Pendant les chaleurs : à l’approche de l’œstrus, les plis deviennent plus profonds et<br />
plus serrés. La lumière du vagin devient de plus en plus réduite avec un aspect “craquelé”<br />
du fait des rapprochements importants entre les plis qui perdent leur aspect<br />
arrondi et du dessèchement de la muqueuse. Les sécrétions vaginales diminuent et<br />
deviennent plus claires (mais peuvent parfois rester rouge vif pendant tout l’œstrus).<br />
Remarque : Une attention plus particulière devra être portée à la partie crâniale du<br />
vagin. En effet, un des plis vaginaux appelé le pli médian dorsal postcervical est<br />
souvent confondu avec le col de l’utérus.<br />
Radiographie<br />
Elle permet de déceler une anomalie de taille de l’utérus. Par vaginographie, on pourra<br />
déterminer les anomalies du vagin. Technique : injection de produit de contraste