Programme scientifique paris 2010 - AFVAC
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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />
HISTORIQUE<br />
Un chat européen mâle castré de 9 ans est présenté à la consultation d’urgence pour<br />
abattement et anorexie depuis 4 jours.<br />
EXAMEN CLINIQUE<br />
L’examen clinique révèle une déshydratation évaluée à 8 % et une dyspnée expiratoire.<br />
Les bruits cardiaques sont assourdis à droite.<br />
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE<br />
es radiographies thoraciques révèlent la présence d’un épanchement pleural latéralisé<br />
à droite. Une thoracocentèse permet le recueil de 90 mL de liquide purulent. Des<br />
radiographies thoraciques réalisées après thoracocentèse montrent une masse intrathoracique<br />
compatible avec un abcès. Un examen tomodensitométrique du thorax<br />
confi rme la présence d’une masse adhérente à la plèvre pariétale droite, entre le 7e et<br />
le 11e espace intercostal. Cette répartition plaide en priorité pour une lésion infl ammatoire<br />
secondaire à la présence ou la migration d’un corps étranger (bien qu’il n’ait<br />
pas été identifi é), ou à un traumatisme (morsure, griffure de congénère). Cet examen<br />
révèle également une atélectasie du lobe moyen droit et une hypertrophie du nœud<br />
lymphatique sus-sternal. L’examen cytologique de ce dernier montre une hyperplasie<br />
lymphoplasmocytaire liée à une stimulation antigénique.<br />
TRAITEMENT<br />
Une thoracotomie droite est réalisée au niveau du 6 e espace intercostal, en veillant<br />
à préserver le muscle grand dorsal. Elle permet la visualisation d’une lésion qui n’est<br />
pas clivable de la plèvre pariétale. Le lobe moyen droit est également adhérent à la<br />
lésion. Une résection « en bloc » de cette lésion est réalisée à l’aide d’une lobectomie<br />
partielle du lobe moyen droit à la pince endo-GIA, suivie d’un volet costal s’étendant<br />
de la 7 e à la 12 e côte. Une transposition du muscle grand dorsal est enfi n réalisée<br />
afi n d’assurer la reconstruction et l’étanchéité de la paroi thoracique. La plaie est<br />
refermée de manière classique. Le vide pleural est restauré par aspiration au niveau<br />
d’un drain thoracique, qui est ensuite ponctionné toutes les 2 heures et retiré à l’arrêt<br />
des productions. L’animal est rendu à ses propriétaires 48 heures après l’intervention.<br />
L’aspect macroscopique de la lésion est compatible avec un abcès, aucun corps<br />
étranger n’a cependant été visualisé. L’analyse histologique de cette masse concorde<br />
avec l’hypothèse d’un abcès ancien, évolué et associé à la présence de germes à<br />
morphologie cocci. Le fragment de parenchyme pulmonaire adhérent à la lésion a<br />
une structure histologique normale. Le patient est revu un mois plus tard pour une<br />
consultation de contrôle, il est en bon état général et aucune anomalie n’est notée<br />
sur les radiographies thoraciques.<br />
DISCUSSION<br />
Le traitement des abcès intra-thoraciques est délicat en raison de la diffi culté à estimer<br />
l’étendue des lésions sur les clichés radiographiques. L’examen tomodensitométrique<br />
est un outil précieux avant la réalisation d’une intervention chirurgicale. La<br />
résection en bloc des lésions permet d’éviter tout risque de récidive, et un volet costal<br />
étendu sur plus de quatre côtes est réalisable et apporte des résultats satisfaisants.<br />
La transposition du muscle grand dorsal est appropriée pour traiter les pertes de<br />
substances de la paroi thoracique.<br />
CONCLUSION<br />
La réalisation d’une transposition du muscle grand dorsal après résection large de<br />
lésions costales pariétales apporte des résultats esthétiques et cliniques acceptables.<br />
Elle a permis dans ce cas la réalisation d’un volet costal de taille supérieure aux<br />
recommandations.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Intérêt d’utiliser un pansement liquide sur les plaies<br />
d’ovariectomie : à propos de 100 cas<br />
P.MEYNAUD-COLLARD1 , A.PAPILLON, A.AUTEFAGE<br />
1. Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 chemin<br />
des Capelles – F-31076 TOULOUSE cedex<br />
Un pansement collé placé sur une plaie d’ovariectomie de chattes est à l’origine de<br />
nombreux désagréments : irritation cutanée, retrait du pansement par l’animal puis<br />
léchage des zones irritées, douleur lors du retrait du pansement.<br />
Le port de la collerette peut être à l’origine de troubles du comportement.<br />
L’objectif de ce travail a été d’étudier, sans port de collerette, l’utilisation d’un pansement<br />
liquide qui, après pulvérisation, imperméabilise la plaie pendant 8 jours.<br />
MATÉRIELS ET MÉTHODES<br />
100 chattes ont été ovariectomisées par les étudiants de 5e année (protocole identique).<br />
Après nettoyage au NaCl 0,9 % et séchage de la plaie cutanée, le pansement<br />
liquide a été appliqué sur la plaie chirurgicale (2 à 3 pulvérisations). Le séchage du<br />
pansement est obtenu en 30 secondes. Aucun bandage ni collerette n’ont été mis<br />
• 31 •<br />
en place. Un suivi à 7-10 jours a été réalisé : suivi de l’évolution de la cicatrisation à<br />
partir de photos et d’un questionnaire rempli par les chirurgiens et les propriétaires.<br />
Les paramètres de suivi ont été la cicatrisation, la présence d’infl ammation cutanée<br />
et sous-cutanée, de chaleur, d’écoulements, de douleur ainsi que le comportement de<br />
l’animal (intérêt pour la plaie, léchage,…).<br />
RÉSULTATS ET DISCUSSION<br />
96 % des plaies ont cicatrisé sans aucune complication en moins de 7 jours. 54 %<br />
des animaux se sont intéressés à leur plaie et sa périphérie entre l’intervention et<br />
le retrait des points. Dans 85,2 % des cas, le léchage a été faible à modéré. Dans<br />
77,8 % des cas, le léchage était associé à une réaction infl ammatoire sous-cutanée,<br />
matérialisée par une déformation sous-cutanée ± importante. Cette infl ammation<br />
provenait d’une dissection chirurgicale trop importante du tissu sous-cutané. Suite<br />
au développement de plaies de léchage en périphérie de la suture, 2 animaux ont<br />
fi nalement été équipés d’une collerette.<br />
4 cas ont présenté des complications cutanées : 2 plaies de léchage (traitement local<br />
+ port d’une collerette) ; 2 surjets cutanés trop serrés à l’origine d’une ischémie puis<br />
d’une nécrose cutanée localisée traitée par soins locaux pendant 1 semaine.<br />
Au retrait des points (à J7 en majorité), 23 % des animaux avaient retiré entre 1<br />
et tous les points cutanés sans toucher au surjet sous-cutané, l’adhérence cutanée<br />
étant déjà suffi sante. Aucune éventration n’a été constatée. 73,9 % de ces animaux<br />
présentaient une infl ammation sous-cutanée modérée à importante.<br />
Tous les retraits de points par le vétérinaire ou les ASV se sont passés dans le calme,<br />
sans énervement des animaux et donc sans griffure ni morsure.<br />
CONCLUSION<br />
Le pansement liquide est un pansement particulièrement adapté pour accompagner<br />
la cicatrisation des plaies d’ovariectomie chez la chatte. Il est bien supporté et permet<br />
de supprimer les pansements collés mal tolérés, si diffi ciles à enlever au moment du<br />
retrait des points.<br />
>< Confl its d’intérêts<br />
Néant.<br />
Intérêt des lambeaux directs à distance (“patte au<br />
thorax”) : à propos de 6 cas<br />
P. MEYNAUD-COLLARD, A. AUTEFAGE<br />
Unité de chirurgie, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23 chemin<br />
des Capelles – F-31076 TOULOUSE cedex<br />
Les plaies situées sur les extrémités des membres représentent des challenges thérapeutiques.<br />
Ce sont souvent des plaies complexes : de nombreux tissus sont concernés,<br />
les plaies sont contaminées et les pertes de substance cutanées souvent importantes.<br />
Or, cette région ne dispose pas de réservoirs cutanés à proximité. En outre, si une<br />
plaie ostéo-articulaire est présente, après le traitement de cette lésion, il sera impératif<br />
de recouvrir le matériel d’ostéosynthèse par un territoire cutané protecteur. C’est<br />
pourquoi, les lambeaux directs à distance ou plus communément nommés “patte au<br />
thorax” ou “patte à l’abdomen” représentent une solution de choix.<br />
Six animaux (5 chiens et 1 chat) ont présenté des plaies de grande taille pour lesquelles<br />
une protection des structures ostéo-articulaires immédiate était nécessaire. 4<br />
chiens présentaient une plaie sur un membre thoracique située entre le coude et les<br />
doigts. Le dernier chien et le chat présentaient une plaie localisée autour du jarret. Les<br />
plaies cutanées étaient associées à des fractures ouvertes ou des plaies articulaires.<br />
La prise en charge a débuté par un parage chirurgical drastique. Les plaies étant<br />
contaminées, aucune n’a pu être traitée chirurgicalement dans le même geste. Après<br />
le parage chirurgical, une prise en charge médicale a été mise en place afi n d’achever<br />
la phase de détersion et envisager le traitement défi nitif. Cette phase a été réalisée<br />
à l’aide de pansements interactifs à base d’hydrocolloïdes du type Algoplaque® ou<br />
Urgosorb®. Une fois le terrain assaini, un tissu de granulation s’était déjà développé.<br />
Les lésions ostéo-articulaires ont alors été traitées à l’aide de matériel d’ostéosynthèse.<br />
Ce matériel ne pouvant être laissé à nu, un lambeau direct à distance a été<br />
réalisé sur chacun de ces animaux. Des lambeaux mono- ou bipédiculés ont été prélevés<br />
sur le thorax ou l’abdomen en fonction de la position et de la taille de la plaie sur<br />
le membre. Après repérage, le lambeau a été suturé sur la plaie afi n d’en recouvrir le<br />
maximum. Le membre a été fi xé sur place et recouvert par un volumineux pansement.<br />
Le pansement n’a été renouvelé qu’au bout de 5 jours. Au terme d’une quinzaine de<br />
jours, le pédicule de chaque lambeau a été incisé et la plaie totalement recouverte.<br />
Dans les cas de lambeaux bipédiculés, la libération du membre a été réalisée en 2<br />
étapes à plusieurs jours d’intervalle. L’animal pouvait alors retrouver l’usage de son<br />
membre.<br />
Tous les animaux ont cicatrisé. Certains ont présenté quelques complications : du<br />
lâchage de quelques points au défaut de cicatrisation d’une partie du lambeau lié soit<br />
à une erreur technique (lambeau monopédiculé sur une plaie de trop grande taille et<br />
située sur le coude) ou à une mauvaise immobilisation du membre. Seul un animal