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Programme scientifique paris 2010 - AFVAC

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CONGRÈS <strong>AFVAC</strong> PARIS <strong>2010</strong> 10-11-12 DÉCEMBRE<br />

insuffi sance cardiaque) peuvent apporter une orientation diagnostique. Une éventuelle<br />

surcharge pondérale doit également être évaluée et corrigée.<br />

ABSENCE D’ORIENTATION PAR L’HISTORIQUE ET L’EXAMEN<br />

CLINIQUE<br />

En l’absence de signe d’orientation, la démarche diagnostique s’organise en priorité<br />

autour de l’emploi d’examens complémentaires aussi sensibles que possible<br />

permettant l’exploration des affections responsables d’insulinorésistance les plus fréquentes<br />

: analyse urinaire (acido-cétose, infection urinaire, fréquente chez un animal<br />

diabétique même en l’absence de signes évocateurs), numération et formule<br />

sanguines (infection…), examen biochimique (insuffi sance rénale, hépatique),<br />

radiographies du thorax (infection respiratoire…), échographie abdominale<br />

(cholangio-hépatite, pancréatite…), mesure des PLI, dosage de la thyroxinémie et<br />

des IGF-1 plasmatiques (hyperthyroïdie et acromégalie) chez le chat, RCCU ou freinage<br />

de la cortisolémie par la dexaméthasone à dose faible chez le chien (syndrome<br />

de Cushing)… Les affections plus rares sont explorées en seconde intention par des<br />

examens complémentaires spécifi ques : RCCU ou freinage de la cortisolémie part<br />

la dexaméthasone à dose faible chez le chat (syndrome de Cushing), glucagonémie<br />

chez le chien (glucagonome) …<br />

En l’absence de diagnostic, un défaut d’absorption de l’insuline ou un excès<br />

d’anticorps anti-insuline est à envisager. L’amélioration des symptômes suivant<br />

un changement d’insuline permet de confi rmer un éventuel défaut d’absorption. La<br />

recherche d’anticorps anti-insuline est réservée à l’heure actuelle au seul cadre universitaire.<br />

Il est cependant possible, dans certains cas, d’obtenir une preuve indirecte<br />

de la présence de ces anticorps, en ayant recours à une évaluation de l’insulinémie<br />

(hors traitement). Certaines techniques de dosage de l’insulinémie vont, en effet,<br />

donner des résultats aberrants (très élevés) dans cette situation, par compétition<br />

entre les anticorps fournis dans la trousse de dosage et les anticorps présents dans<br />

le sérum du patient.<br />

>< Confl its d’intérêts<br />

Néant.<br />

Diabète sucré et asthme félin G. BENCHEKROUN<br />

Dip DESV de médecine interne, Résidente ECVIM médecine interne,<br />

Unité de médecine ENVA 7, avenue du Général de Gaulle<br />

F-94700 MAISONS-ALFORT<br />

Department of veterinary medicine, University of Cambridge, Madingley<br />

Road, CB13AF Cambridge, United Kingdom<br />

L’asthme et le diabète sucré sont deux affections fréquentes dans l’espèce féline. Les<br />

signes cliniques de l’asthme félin sont attribués à une obstruction des voies respiratoires<br />

basses. Cette obstruction est majoritairement secondaire à une infl ammation<br />

bronchique mais aussi à une bronchoconstriction, un œdème de l’épithélium<br />

bronchique , une hypertrophie et une hyperactivité des glandes mucipares à l’origine<br />

d’une accumulation de mucus dans les bronches. Le traitement au long cours le plus<br />

effi cace de l’asthme félin repose sur une corticothérapie systémique afi n de réduire<br />

l’infl ammation bronchique. Cependant dans certains cas, par exemple lors de<br />

diabète sucré concomitant, la corticothérapie systémique est contre-indiquée.<br />

En effet, les glucocorticoïdes ont une action anti-insulinique puissante qui peut interférer<br />

avec le contrôle du diabète. De plus, leurs effets entraînent une augmentation<br />

de la production de glucose par augmentation de la néoglucogenèse augmentant les<br />

besoins en insuline. Ces effets sont à l’origine d’une insulino-résistance. D’autre<br />

part, les chats traités par une corticothérapie systémique sur le long cours sont prédisposés<br />

à développer une intolérance au glucose et une hyperglycémie. Chez le chat,<br />

cette hyperglycémie chronique peut provoquer une baisse des capacités de sécrétion<br />

(et d’expression) de l’insuline par les cellules β des îlots de Langerhans. Cette glucotoxicité<br />

peut, à terme, mener à un état insulinopénique et à l’apparition d’un<br />

diabète sucré.<br />

Ainsi, le traitement de l’asthme félin, reposant généralement sur une corticothérapie<br />

systémique peut être compliqué chez un animal déjà diabétique au moment du diagnostic<br />

ou lors de l’apparition d’un diabète sucré faisant suite au traitement.<br />

TRAITEMENT DU CHAT DIABÉTIQUE ET ASTHMATIQUE :<br />

ALTERNATIVES À LA CORTICOTHÉRAPIE SYSTÉMIQUE<br />

Lors du diagnostic de l’asthme félin, une corticothérapie systémique reste cependant<br />

indiquée à l’initiation du traitement. Il est alors recommandé d’utiliser des glucocorticoïdes<br />

à action courte et à dose minimale effi cace (prednisolone 1 mg/kg PO<br />

bid pendant 7 jours puis dégression progressive). Leur usage doit être limité dans la<br />

durée et le propriétaire prévenu de la possibilité d’un déséquilibre du diabète sucré,<br />

de la réapparition de ses signes cliniques et du risque de complication d’acido-cétose.<br />

Si les glucocorticoïdes s’avèrent nécessaires seulement sur une courte période (1 à<br />

2 semaines), il n’est pas recommandé d’augmenter la dose d’insuline. En revanche,<br />

• 44 •<br />

s’ils sont utilisés sur le long terme, une augmentation progressive de la dose<br />

d’insuline est nécessaire afi n d’équilibrer de nouveau le diabète. Des traitements<br />

alternatifs sont, en revanche, préférés en particulier chez l’animal diabétique. Le but<br />

de cette présentation est donc de proposer des alternatives à l’utilisation de glucocorticoïdes<br />

sur le long terme dans le traitement de l’asthme félin afi n de baisser<br />

leurs doses, voire de les interrompre.<br />

Plusieurs alternatives existent : diversifi cation des molécules employées (bronchodilatateurs<br />

systémiques, cyproheptadine, cyclosporine, masitinib…) ou changement<br />

de mode d’administration des corticoïdes et autres principes actifs (aérosolthérapie).<br />

AÉROSOLTHÉRAPIE<br />

L‘alternative la plus sérieuse à la corticothérapie systémique est l’utilisation des<br />

corticoïdes par voie inhalée. Outre les corticoïdes, ce mode d’administration peut<br />

également servir à l’administration de bronchodilatateurs. Son inconvénient majeur<br />

est la tolérance par l’animal du masque placé sur sa face. Leur effi cacité clinique a<br />

été prouvée. L’équipement nécessaire est composé d’un fl acon pressurisé contenant<br />

la suspension pour inhalation avec une valve doseuse, une chambre d’inhalation<br />

destinée à recevoir la dose à inhaler et un masque adapté. Le choix de la chambre<br />

d’inhalation est important. En effet, son volume doit être fonction de la pression d’inhalation<br />

inspiratoire du chat et du volume courant (c’est-à-dire le volume inspiré ou<br />

expiré par respiration). Les caractéristiques optimales pour le chat sont une longueur<br />

de 11 cm et un diamètre supérieur ou égal à 3,5 cm. Une chambre d’inhalation a été<br />

conçue pour le chat : Aerokat® (Trudell medical). Toutefois, les chambres d’inhalation<br />

pédiatriques (Babyhaler ®) peuvent également être utilisées. Il est recommandé de<br />

réaliser une pression à vide, de placer ensuite le fl acon sur la chambre d’inhalation,<br />

puis de placer le masque sur la face de l’animal, de réaliser une nouvelle pression<br />

et de laisser l’ensemble placé sur la face de l’animal pendant 7 à 10 mouvements<br />

inspiratoires.<br />

Fluticasone propionate (Flixotide ® 50, 125 ou 250 μg)<br />

La moindre absorption des glucocorticoïdes administrés par voie inhalée encourage<br />

leur utilisation chez l’animal diabétique lorsqu’un traitement long est nécessaire pour<br />

le contrôle des signes cliniques. La molécule la plus souvent utilisée est le fl uticasone<br />

propionate. Les effets bénéfi ques de ce type de traitement ne sont en général<br />

visibles qu’au bout de 1 à 2 semaines. En général, son administration est initiée en<br />

même temps que la corticothérapie systémique, ce qui permet de sevrer plus rapidement<br />

l’animal de son traitement oral. Les doses recommandées, en fonction de l’intensité<br />

des signes cliniques, sont 250 μg bid ou 125 μg bid. Une fois l’animal stabilisé,<br />

la dose peut être diminuée jusqu’à la dose minimale effi cace.<br />

Bronchodilatateurs<br />

Deux types de bronchodilatateurs à administration en aérosol peuvent être distingués<br />

: les bronchodilatateurs à courte durée d’action (Albutérol) et ceux à longue<br />

durée action (salmétérol). Tous deux font partie de la classe des β-agonistes. L’albutérol<br />

(Ventoline ®) est réservé aux situations aiguës alors que le salmétérol utilisé<br />

seul (Serevent ®) ou en association avec le fl uticasone propionate (Sérétide ®) est<br />

réservé au traitement chronique.<br />

BRONCHODILATATEURS<br />

Leur utilisation en phase chronique permet essentiellement de réduire les doses de<br />

corticoïdes utilisées. La bronchoconstriction peut être traitée par les β-agonistes<br />

(Terbutaline 0,625 mg PO bid) ou les dérivés des méthylxanthines (théophylline, aminophylline,<br />

propentofylline).<br />

ANTIBIOTHÉRAPIE<br />

Les infections bactériennes sont rarement impliquées dans l’asthme félin à l’exception<br />

des mycoplasmoses. Une antibiothérapie (Doxycycline) peut donc être envisagée<br />

en fonction des résultats de la culture bactérienne.<br />

AUTRES STRATÉGIES<br />

Cyclosporine<br />

La cyclosporine est un puissant inhibiteur de l’activation des lymphocytes T. Son<br />

intérêt a été démontré sur des cas d’asthme expérimentalement induits et dans certains<br />

cas spontanés. Son utilisation est recommandée lors de cas réfractaires.<br />

Cyproheptadine<br />

Des études in vitro ont souligné l’impact de la sérotonine dans la bronchoconstriction<br />

et la diminution de cette réponse par l’utilisation de cyproheptadine, un antagoniste<br />

de la sérotonine. Pour l’instant, aucune étude clinique ne corrobore l’intérêt de cette<br />

molécule dans le traitement de l’asthme félin mais son utilisation est indiquée dans<br />

les cas réfractaires.<br />

Masitinib<br />

Son utilisation a été effi cace chez l’homme dans le cadre de cas réfractaires. Très peu<br />

de données cliniques sont actuellement disponibles chez le chat mais son utilisation<br />

dans le cadre de l’asthme félin pourrait constituer une indication future.

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